Au cours d'une conversation décousue sur le mur facebook d'une amie aux fâcheuses tendances féminaziesnormales et génocidaires (conversation qui portait sur l'extermination par la vasectomie du peuple canadien), une question s'est posée à nous (nous étant essentiellement moi, l'amie en question et un dessinateur chevelu qui a été le premier (et l'unique) à soulever cette question) : pourquoi se faire vasectomiser lorsqu'on peut plus simplement s'obturer le méat avec un rondin d'érable (ce qui aurait en plus l'avantage d'éviter l'usage de Viagra) ?
Car, lorsqu'on est au Canada, on ne saurait utiliser une autre essence que l'érable pour se l'introduire dans l'urètre, ce serait tout à fait antipatriotique et froncé dessus (c'est une expression de là-bas)(ou du moins, ça le pourrait, avec leur manie de franciser les expressions anglophones).
Mais cette grave question en a soulevé une autre, tout aussi importante : quelle variété d'érable employer ?
Car si mon séjour linguistique dans l'université québecophone de Laval m'a apporté quelque chose (en plus de la fâcheuse tendance à répondre « Bienvenue » à tous les « merci » qu'on peut m'adresser)(et on m'en adresse beaucoup, parce que je suis poli et serviable), c'est bien à faire la distinction entre toutes les essences d'érables qui infestaient le campus de l'université. Et à utiliser un galipeur (il faut l'utiliser pas trop haut, mais pas trop bas non plus).
Il faut donc faire un choix entre, notamment, l'érable à sucre, l'érable rouge, l'érable argenté, l'érable de Norvège, l'érable noir et l'érable de lapin, ha ha ha, un peu d'humour ne fait jamais de mal.
L'érable noir est à prohiber, l'espèce étant menacée au Québec, il serait dommage (et infâme, n'ayons pas peur des mots) de couper ces beaux arbres juste parce qu'on préfère éviter la chirurgie.
Doit-on employer le noble érable à sucre ? Il aurait en plus l'avantage de sceller hermétiquement le passage des petits nageurs avec du caramel, garantie d'efficacité (sans compter qu'il ajouterait une touche gastronomique à certaines pratiques que la pudeur m'interdit de nommer ici, mais qui ressemblent à la clarinette baveuse)(je parle en fait très exactement de la clarinette baveuse). Mais c'est un peu salissant. Il ne faudrait pas rester collé. Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait idéal.
L'érable rouge, alors ? Pour être honnête, je ne saurais plus dire ce qui le distingue des autres érables. Qu'est-ce qui est rouge chez l'érable rouge ? Le tronc ? Les feuilles ? La sève ? Les convictions politiques ? Cet arbre n'est pas clair. Laissons-le de côté.
L'érable argenté, c'est simple, c'est le tronc, pour le coup. Puis il fait des grosses racines. Je crois. J'ai souvenir qu'il y en avait un sur le campus qui faisait de grosses racines, mais j'extrapole peut-être un peu. Ce n'était peut-être que lui.
Devons-nous alors employer (je dis nous, mais je parle pour les canadiens, en fait) opter pour l'érable de Norvège ?
Je vais faire simple : oui, nous (eux) le devons. Parce que l'érable de Norvège est, si j'en crois mes souvenirs du cours de foresterie urbaine (celui avec les galipeurs), une cochonnerie d'espèce invasive qui cherche à effectuer un Grand Remplacement (réel, celui-là) des érables au Canada. Du coup, plus on s'en fiche de bûtes dans la biche, moins on en laisse proliférer dans les forêts.
En plus, s'il m'en souvient bien, c'est un arbrisseau aux branches fines plutôt bien calibrées pour un méat standard. Pas besoin de trop amincir un rondin (au risque de créer un paquet d'échardes) pour le faire passer.
Et c'est ainsi qu'on fait d'une pierre deux coups : on fait baisser la natalité des Canadiens qui sont déjà bien assez comme ça à mon goût, et on protège la nature.
Ouf, cette question essentielle a été résolue en moins d'une page, je peux maintenant aller me coucher le coeur content.