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FIGB recrute




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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 18:55

C'est la fête du cinéma ! Alors en l'honneur de la fête du cinéma, un article sur le cinéma. En fait, je l'avais écrit avant et heureusement parce que là, j'aurais eu plus de mal après le méchoui en Bretagne, où il n'a même pas plu.
Par contre, il y a eu un verre de rosé, deux de Jurançon, deux de coteaux du Layon moelleux, deux de punch, un de vodka-multivitaminé, deux bières, un peu de Ricard et une quantité indéterminée de rouge californien qui auraient rendue difficile toute tentative de rédaction d'article aujourd'hui (oui, levé tard aussi). Donc, voilà.


Moi, j'aime bien le cinéma. Enfin, j'aime bien les cinémas

Parce que le cinéma, c’est un mix de plusieurs choses : on a d’un côté un écran avec des formes qui bougent et qui font du bruit, d’un autre une salle avec des spectateurs qui en font aussi. Alors je sais pas pour vous, mais pour moi mon appréciation d’un film se fait en bonne partie en fonction du deuxième critère. Des fois même, le film passe limite au second plan (bon, ça dépend généralement de la surface découverte de poitrine de l’héroïne, soyons honnêtes). Ca peut faire de très beaux souvenirs, autant que laisser des envies de meurtre inassouvies qui seront responsables un jour d’une psychothérapie longue et coûteuse, suivie de périodes d’enfermement aux frais du contribuable (nan, j’exagère, c’est juste pour faire un effet de style, histoire de se la jouer élitiste).

Allez, je me lance dans mes souvenirs de jeunesse, bons et moins bons, histoire de faire pleurer la ménagère lectrice de Gala qui sommeille en chacun de vous (j’aime bien Gala moi aussi, mais je préfère Public. Plus de nichons et de capitons).

Dans toutes les salles que j’ai fréquentées, mon taupe deux est constitué par : en deuxième position le cinéma « BIIIIIP » de Bordeaux (j’ai oublié le nom), situé dans un ancien couvent. C’est joli de partout, des fresques aux murs, je viens de retrouver le nom c’est l’Utopia, franchement ce décor frappe et laisse encore plus de traces que la tatane de Jean-Claude Van Damme (je parle de manière métaphorique). En unième position, je mets… nan j’en parlerai plus tard pour ménager le suspense.

Les plus pires de mes souvenirs de cinéma… La Tunisie, avec les gens qui parlent, mangent et sortent pisser pendant le film… Pas facile de rentrer dans l’histoire. Ca doit aussi être le pire souvenir d’une pauvre dame à côté de qui j’étais assis, vers 9 ans, pour regarder Hook, et à qui je racontais tout le film, ayant déjà lu le bouquin… Je sais pas comment elle a réussi à ne pas me mettre des baffes la malheureuse, en tous cas sa place au paradis est assurée.

Sinon y’a aussi un cinéma de campagne, avec le projecteur qui ronronne à 40 dB juste derrière moi, des chaises métalliques sous mes fesses, et je sais plus quel film…

 

Mais mon meilleur souvenir de cinéma, c’est devant Wild Wild West. En Bretagne, sur ma petite île de Bréhat que j’aime, on avait trois kilomètres à pied pour venir, la caisse était tenue sur une table de camping à l’entrée, la salle était toute petite avec des chaises en plastique sauf celles que des gens avaient amenées, on avait dû s’installer sur des coussins au premier rang, le film était projeté sur un drap formant un écran de 1m50 sur 1 m, avec en prime des fourmis volantes dans la salle et des rampantes sous les fesses. Le tout conclu par le retour dans la nuit noire, obscure et moite, sans lampadaires (trois kilomètres encore), suivis d’un bain de minuit en maillot au milieu du plancton phosphorescent.

Que du bonheur.

 

 

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23 juin 2007 6 23 /06 /juin /2007 10:01
Cette nuit, j'ai été réveillé par un bruit de respiration.
Des inhalations qui faisaient un bruit d'aspirateur engorgé par une pelote de cheveux de grande soeur, vous savez, genre  hhhhhhhhuiiiiiii, le genre d'inspirations qui donnent l'inpression qu'il y a moins d'air qu'il ne devrait dans l'atmosphère, genre 6000 mètres d'altitude par temps dégagé.
Je me suis vite rendu compte que c'était la mienne de respiration, , et qu'elle était accompagnée de ce charmant et incontrôlable écoulement de mucus par les narines, genre grandes eaux de Versailles, version un chouïa plus collante. Cette ravissante morve perlée et translucide, juste teintée d'un vert pâle, qui transperce immédiatement le morceau de PQ du tout dernier rouleau sacrifié à cet usage et vous colle aux doigts, cette morve relativement homogène mais avec des petits grumeaux blanchâtres qui s'égarent à droite à gauche au moindre mouchage. Et je vous raconte pas la galère avec la moustache.
Par ailleurs, si cette substance est trop liquide pour pouvoir empêcher qu'elle coule en descendant, dès que vous tentez de l'inspirer un bon coup, elle refuse des quatre fers et se bloque désespérément dans la narine en vous faisant sortir les yeux des orbites, vous forçant à des gymnastiques respiratoires de maître yogi pour réussir à renifler avec un snurflurflurulufl satisafaisant.

C'est agaçant.
Je vais me venger. Ce soir, je fais la bise à toutes les copines bretonnes. Après tout, y'a  pas de raison que je sois le seul à dégouliner du tarin.

Ca me fait d'ailleurs penser que j'ai eu une grande dicussion sur le cactère viril des gros nez avec Krassinski, l'auteur du Singe qui aimait les fleurs  et des Coeurs boudinés, parce que le singe en question est  un nasique que ça a des gros pifs les mâles mais pas les femelles et que Krassinski et moi on a des gros pifs, et qu'il m'a fait des dédicaces jolies, tout comme Phicil et Drac les auteurs de London Calling et  de Georges Frog, qui est une excellente bédé animalière qu'elle est belle et intelligente (et Drac, qu'elle est mignonne en plus de faire  des belles couleurs), que George il aime le jazz et que c'est une grenouille avec des principes pas comme des démons assassins de Claude François et c'est pas facile d'expliquer ça quand Pierre raconte la partie d'In Niomine Satanis d'hier soir que j'ai pas pu y aller parce que j'étais un bon petit-fils chez mon papy chez qui je suis arrivé tardà cause des dédcaces de ces gens chamants et en plus qu'elles sont belles j'en suis content.

Youpiya, comme on dit sur la montagne

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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 20:10
Là, j'en ai marre.

Je gueule rarement sur mes colocs, je me tape la vaisselle alors que j'en ai pas sali 5%, je range le bordel qui est pas à moi, je suis excessivement bonne pâte, mais là, c'en est trop.

Pour la première fois en neuf mois, j'ai gueulé.

Parce que putain, y'a des choses qui passent pas. Y'a des choses sacrées, bordel.

Et là, en rentrant, elle m'a fait le coup d'amener le saucisson sur le canapé, pour le couper là, sur son plastique, même pas avec une planche dessous et avec un  couteau à dents,  en coupant le bout pas entamé et en faisant des tranches épaisses comme mon doigt  !

Là, j'ai pété un câble.
Le saucisson, ça se respecte, ça se coupe dans la cuisine sur une planche à découper, en tranches fines, avec un putain de couteau lisse bordel, et jamais on ne coupe le saucisson par les deux bouts nom de dieu, c'est l'éducation minimum qu'on doit donner à son gosse merde !

Et vous savez ce qu'elle me dit ?

Je vous le donne en mille.

"Mais calme toi, c'est qu'un saucisson."

Qu'un saucisson !
J'aurais jamais cru entendre ça.

Les gens qui n'ont que mépris pour la charcuterie, comme ça, moi ça me donne des envies de meurtre, j'en ai encore les mains qui tremblent.

Ptain, y'a des baffes qui se perdent des fois.

Qu'un saucisson... putain.

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 13:14
Bon.

Une copine m'ayant reproché mon manque d'enthousiasme devant les circonstances qui semblent l'exiger, je corrige. A mon corps défendant, hein.

Je suis le meilleur. I'm the best, simply the best, I am the lawful master of the code de la route, que je viens de passer avec autant de brillance qu'un flash de paparazzi dans ma gueule à Cannes dans deux ans, quand le monde aura découvert mon génie visionnaire incommensurable et que Paris-Match se trainera à mes pieds en mendiant une interview de deux minutes !

Aujourd'hui, j'ai passé mon code. Avec zéro faute. Queud', nada, peau d'zob de fautes, aucune erreur, même à leurs questions traîtresses sur le délit de fuite ou l'ordre de  réglage du dossier, du siège et du rétroviseur.
Yep.

Ca n'a pas été sans mal, hein. J'y ai consacré des années de labeur depuis ma plus tendre enfance, d'innombrables nuits de travail intensif, à lire des manuels à la lueur blafarde d'une lampe à pétrole, sous la couette pour ne pas déranger les ronflements de ma soeur, puis de mes colocs.
Je n'ai pas été gâté par le destin, qui semblait vouloir m'empêcher d'accéder à ce sésame vers la liberté. Quand je posais des questions à mon papa, du genre "papa, le panneau rouge avec un trait blanc au milieu, qui était au début de la rue, c'était pas un sens interdit ?", ou sur tout autre élément de signalisation, j'avais le plus souvent une réponse du genre "on s'en fout, papa a une plaque diplomatique, on va pas être arrêtés, t'en fais pas".

Même à mon auto-école, ils donnent pas vraiment le bon exemple, le type qui me conduisait au code aurait pris pas mal de points en moins sur son permis si on avait croisé des flics (portable au volant, -2 points, franchissement d'une ligne continue, -3 points, passage au feu rouge, -4 points...)

Mais aujourd'hui, enfin, j'ai pu faire exploser mon talent à la face du monde !
Je suis un grand.
Je suis le Maître.

Prosternez-vous devant le roi des priorités, des stationnements gênants, des PAS et des sièges enfants jusqu'à 10 ans pour les nabots !

(Ca te va, Alex ?)
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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 19:40

Punaise, c’est quand même un sale monde dans lequel on vit.

 

J’arrive à publier des trucs sur un blog, même si tout n’est pas super récent, y’a de l’exclusivité, du scoop sur ma vie trépidante, tout ça, le tout dans un langage châtié et piquant d’une insolence et d’une impertinence dignes de Jojo et Paco les petits malins.

A côté, j’arrive à pondre des articles pour un site plein de belges, que je peux leur parler de Myles na gCopaleen ou de Nini Patalo, et ça me prend même pas des masses de temps énormes de cultiver ces bêtes-là, alors que a priori y’a du boulot.

En bref, écrire, j’y arrive.

 

N’empêche que depuis trois jours (ouais, bon, OK, huit mois), je dois faire deux ou trois malheureuses lettres de motivation, une pour une formation et une pour un poste qui me correspond pas au Maroc, et j’arrive pas plus loin que

 

Madame, Monsieur,

 

Ce qui en soit n’est pas top parce que je suis censé m’adresser à une personne en particulier, je sais, merci. Et le plus important me reste inaccessible, loin, loin, dans l’azur métropolitain. Je sais vraiment pas quoi écrire d’autre, et ça m’énerve, ça m’énerve, au point d’en faire une note de blog pour dire à quel point je vois rien à écrire. C’est triste.

 

A croire que je ne suis pas motivé, en fait. Que je suis fait pour être un chômeur, pas un chercheur d’emploi.

Que jamais j’arriverai à rien, comme l’avait si prémonitoirement noté un prof sur ma copie. Si vous voulez tout savoir, il avait dit, je cite « c’est pas avec une désinvolture pareille que vous trouverez un job », juste en dessous de « vous vous foutez de ma gueule ? » (quand je disais qu’on avait dû voir un truc en cours mais que je me souvenais pas de quoi).

 

Putain, il avait raison.

L'enfoiré.

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 00:19

Moi, j'aime bien les jardins.

Ca doit être la faute de celui de ma tante (qui est plus grand que le chapeau de mon oncle), qui a tout ce qu'il faut pour un jardin, et qui est en grande partie responsable de ce que j'ai passé nombre de mes étés chez elle : côté entrée de la maison, des fleurs, des hortensias, des arbres, un kiwitier, de la vigne vierge et un gros tas de sable couvert de crottes de chat qui sert pour faire les joints (des murs). Plus, derrière un muret et une haie, une belle table de jardin en plastoc, avec le barbecue à côté l'été pour cuire les steaks et manger en chassant les moucherons d'une main et en regardant les chatons sauvages s'aventurer sur le couvercle bien chauffé dudit barbecue de l'autre (ça saute haut, un chaton, quand ça se crame les coussinets, mais rassurez-vous, rien de bien grave, juste quand même de quoi satisfaire un membre du CCC).

 

Côté derrière la maison, le jardin tout en longueur est séparé en deux parties : tout au fond, une pelouse avec quelques rares arbres, juste ce qu'il faut pour tenter le tir à l'arc et perdre les flèches si le gazon est trop haut, plus un vague étang s'il pleut.

 

Puis au milieu, le plus mieux des jardins : une belle pelouse encore (mon dieu, c'est là que j'ai appris à conduire sur une tondeuse), avec des belles taupinières, des arbres tout au milieu, des cerisiers pleins de CD AOL pour éloigner les étourneaux qui viennent se gaver avant qu'on ait la chance de manger quoi que ce soit, des pommiers qui font des petites pommes bien pour la gelée, des poiriers, des pruniers dont il vaut mieux ouvrir les fruits avant de croquer dedans si on veut éviter d'avaler des perce-oreilles, des trucs que je sais pas ce que c'est qui ont des branches juste assez fines pour que ce soit casse-gueule d'y lire l'intégrale de Jules Verne perché dedans, des arbres juste assez éloignés pour faire des cages de but acceptables pour humilier tes petits frères et soeurs, et le long des bordures, des cassis que tu passes des journées allongé sur le dos en dessous pour cueillir de quoi faire des cageots de gelée, et des groseilliers qui n'empêchent qu'en théorie les moutons de passer bouffer les plus petits des arbres et de s'attaquer au potager. Potager entièrement désherbé à la main, et donnant des tas de radis, de z'haricots, de potirons, de fraises (si les oiseaux sont pas passés avant), et des courgettes issues des rêves les plus déments de Catherine Breillat, et de la rhubarbe pour faire des crumbles...

 

On s'imaginerait qu'après des années passées dans un paradis pareil, mon jardin à moi, je devrais savoir en prendre un peu soin.

 

Que dalle. C'est déprimant. Je dois tenir de mon popa mon absence totale de main verte. On avait deux arbres dans notre petit jardin : un vernis du Japon qui couvrait les alentours d'une épaisse couche poussiéreuse de pollen collant quand l'envie lui prenait (et quand il pleuvait... beurk), et un pommier qui donnait une vingtaine de pommes grosses comme des melons chaque année.

On les a tués tous les deux. Il n'en reste même plus une trace de racine. On sait toujours pas comment c'est arrivé, mais c'est arrivé.

 

Il reste une vigne vierge incontrôlable, et des trucs pleins d'épines et de fleurs rouges ou jaunes qui sentent bon quelques jours, puis se mettent à perdre leurs pétales partout. Et encore, y'a des feuilles qu'en haut, le reste c'est des tiges grosses comme mon pouce et couvertes d'épines qui piquent. Et maintenant, en plus, ces pleins d'epines se laissent aller à empiéter sur l'étroit chemin qui permet d'entrer dans chez moi.

 
jardin1.jpg


Sale bête. J'ai essayé d'arranger les choses en le remettant vaguement à sa place. Le résultat n'est pas probant.

 jardin2.jpg

Je crois que je vais me convertir à la méthode américaine. Un bon coup de napalm, on bétonne et hop.

Je ne conserverai que le plant de tomate-cerise que j'ai repiqué hier. J'ai confiance en lui. Foi et espérance.

tomate.jpg

Va en falloir.

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 11:48

Moi, j'aime bien chanter. Même qu'une fois je suis allé à une chorale, que je croyais que j'étais ténor et qu'en fait j'étais basse, alors je devais faire Ma ma ma... Ma Mary-lène...Ma ma ma... Ma Mary-lène C'est toi que j'aime, debout au fond avec les autres basses, mais j'ai arrêté à cause des horaires.

 

Ca ne m'empêche pas de continuer à chanter chez moi. J'ai une acoustique particulièrement phénoménale dans mes toilettes d'en bas (un mètre carré au sol, faut éviter de faire popo parce que tu te cognes les genoux à la porte en t'asseyant et la tête au lavabo en te penchant), alors j'aime bien chanter, en particulier du Brassens ou alors Romeo and Juliet d'Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra, parce que les basses te résonnent à fond dans les oreilles.

La douche, c'est pas mal aussi, mais mes toilettes sont incomparables pour la sonorité.

Ceci dit, y'a pas que là que j'aime bien chanter. Parce que y'a pas que l'endroit qui compte, y'a aussi les circonstances, soit qui poussent à chanter, soit pas.

Généralement, quand les circonstances sont favorables, par exemple dans une chorale, ça m'intéresse moyen. Je préfère chanter quand y'a pas de raison, ou toutes les raisons de ne pas le faire, sans doute une question d'esprit de contradiction.

Par exemple, en  jouant au badminton (mais si, ce sport de raquettes où la meilleure technique, en tous cas la mienne, est souvent de viser l'adversaire, entre les seins si c'est une fille, dans la tronche si c'est un mec,
et tant pis si ça te vaut une réputation de brute sans coeur auprès de tes charmantes adversaires, en sport, les phéromones ne jouent plus), en jouant au badminton, donc, je répète pour ceux qui avaient perdu le fil comme moi, la logique voudrait que tu respectes ton adversaire avec des petits "bien joué" essouflés quand t'as loupé une belle balle de cet(te) enfoiré(e), ou quelque chose comme ça.

Pas très drôle. Alors avec un copain, un normand (j'assume), on avait pour technique, en double, de se gueuler dessus et de s'insulter quand on perdait un point, et de chanter à pleins poumons pendant les matchs (serait-ce pour cela que malgré notre indéniable talent de joueurs, on s'est pris des sales notes en première année d'école ?). En particulier, on chantait Jeanne et Serge, en canon. Et ben, on a gagné plus qu'on a perdu. Et puis, là aussi, le gymnase, ça résonnait méchant quand on était pas nombreux, hein.

 

Mais le mieux, ça reste de chanter en ville. Le truc, c'est que ça m'arrive pas souvent, parce que y'a une certaine retenue qui me retient. Et j'ai loupé la coupe du Monde et Mireille Mathieu pour chanter la Marseillaise à Paris.

La retenue, elle s'envole que rarement. Quand je sors d'une dégustation de rhums arrangés ou de mojitos dans un petit bar enfumé (ça remonte, comme vous voyez, les petits bars enfumés ne se font plus), elle part dans les vapeurs d'alcool, la retenue, et j'ai des souvenirs (assez vifs, malgré les circonstances), d'interprétations pleines de fougue de "Nathalie, mon amour des JMJ" d'Oldelaf et Monsieur D dans les rues de Rennes, ou de "Dimitri et Aliochka" des Flying Tractors dans celles, vides et mal éclairées, de Lannion (merci à toi Yannick, au passage).

 

Hors bitures (qui, je te rassure maman si tu passes, ce qui n'est pas censé être le cas, furent et restent rares), je crois n'avoir chanté que deux fois en ville, à Paris. Une fois, en rentrant à pied de la porte de la Chapelle jusqu'à Luxembourg, complètement sobre, je n'ai pas pu m'empêcher d'interpréter, avec beaucoup de sensibilité, "Auuuuuuuuux Chaaaaaaaaamps Elysées tatam tam tam tam", sur lesdits Champs, vers une heure du matin.On mettra ça sur le compte de la fatigue.

 

L'autre fois, c'était dimanche dernier à Paris. En allant visiter le marché aux oiseaux d'à côté de Notre-Dame, après avoir pu observer une espèce de croisement sans yeux discernables entre un poulet du Gers et un lapin angora dont le nom m'échappe (à l'espèce de croisement), on (on, c'est moi et des amis qui viennent d'adopter un zoiseau qu'ils ont trouvé par terre, qu'ils ont prétentieusement baptisé Pilou Passereau et qu'ils m'ont demandé de parrainer malgré son ridicule duvet sur la tête) s'est pris une saucée . Une bonne grosse, avec des gouttes grosses comme un embryon de quatre semaines, un ciel tout noir, et des vents tourbillonnants qui nous envoyaient de la poussière par dessous les lunettes. Une saucée comme je les aime.

 

Ouais, parce que j'ai appris à gérer la pluie : c'est facile, quand il se met à flotter, je me dis que je suis en Bretagne au bord de la mer. C'est con, mais ça marche : au lieu de me coller désespérément à un mur, les épaules voûtées, je me redresse, je regarde les gouttes dans les yeux (bon, ça pique un peu et ça fait cligner, mais l'honneur est sauf), je marche normalement, tout seul au milieu de la rue, en plus ça permet de se la péter un peu, et là, en l'occurence, j'étais content de cette pluie, alors je chantais, sur le quai de la Seine. Je crois que c'était une chanson des Beach Boys dont je connaissais le début du premier couplet, ça donnait Round round get around, I'll get around popopom round round get around I'll get around... Avec le vent et la pluie dans mes cheveux fous, qui ont commencé à friser avec l'humidité, c'était le pied.

 

 Vivement la prochaine tempête à Paris, hein.

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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 23:37
Ceci est ma première note écrite bourré, donc relativement lucide.

J'ai invité des gens chez moi, histoire de faire un barbeuque et de boire des coups.
Boire des coups, ça a marché, le barbeuque, nan, à cause qu'il a plu, des grosses gouttes qui tombaient à un rythme relativement trop rapide pour espérer pouvoir allumer le charbon, même avec des branches toutes sèches stockées pour l'occase, sauf qu'elles le sont moins maintenant qu'il a plu des grosses gouttes à un rythme relativement trop rapide.

Je suis avec des gens, là y sont un mètre derrière moi, ils ont des jobs, ils ont des sous, moi j'ai ceux des loyers qu'on me verse, je sers à ça et à rien d'autre, je suis qu'un rebut de la société que des fois je crois que Sarko il araion sur moi, sale enflure.

C'est bien triste.

Je rentre de dehors, à pendouiller mes pieds hors de la terrasse, le cul sur le bord bétonné tout mouillé de ladite terrasse, formée par une jardinière pleine d'herbe morte et de trucs vivants que je sais pas ce que c'est, la honte pour un agronome quand même, j'ai forcé une copine à sortir en chaussettes mouiillées sur la terrasse pour venir me chercher, j'espérais bien que quelqu'un le ferait, et je suis plutôt content de mon orthographe pour quelqu'un  de bourré ('fin, un mojito maison corsé, et du muscat de Samos de Cora pas trop dégueu et un bout de rhum orange.

Chus content parce que le gens ont l'air de s'entendre, qu'on parle portance du Concorde et de son nez qu'est vers le  bas juste pour que les pilotes puissent voir la piste ou de qu'on aime pas Sarkozy qui nous fait peur, sauf à des amis qui sont plus nos amis parce qu'ils votent pour lui et qu'ils écoutent Sardou, ça c'est pour toi Cyril sale social-traître je te parle plus, et toi Christophe, de toute façon je t'ai jamais apprécié.

Ca balance des vannes de cul plus ou moins subtiles dans tous les sens, y'en a que je suis le seul à comprendre yahou. C'est une sorte de petite victoire sur les autres, ces sales pas-chômeurs ou s'ils le sont ils le sont avec de meilleures excuses que moi comme une maman à surveiller ça c'est pour toi Alex et tes chaussettes mouillées.
Merci quand même.
Et là y'a ma coloc qui lit par dessus mon épaule, aucun respect pour mon intimité, qu'est-ce que tu diras si je venais mater dans ta chambre cette nuit, hein, non mais c'est quoi ces manières, ha autant pour moi (ou au temps, faichié l'orthographe), de toute façon y se passera rien qu'elle me dit, tant pis pour toi Isabelle, et arrête de lire, ça te regarde pas, et je t'interdis d'effacer ce que j'écris, bon elle a compris elle est partie, et j'ai mal au dos du côt gauche, et y'a personne pour me masser en lisant pâr dessus mon épaule, tant pis, je continue à servir à rien, puis hein je vais m'arrêter là, autant vous dire pour une fois qu je vous aime tous, vous qui lisez et laissez des commentaires, maintenant que je suis authentiquement plein (ou du moins un peu, vous pouvez me croire), à un de ces jours hein pfff un jour ma vie aura un sens, vous en faites pas, c'est juste des élucubrations de crétin plein de rhum le plus meilleur des alcools pasqu'on a pas trouvé de cachaça pour faire de la caïpirinha ni à Casino ni à Cora ni à Shopi on vit dans un bien triste monde.

Et pinaise, ouf j'ai cru que j'avais effacé cet article avant de le publier c'eut été dommage quand même.
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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 22:20
Quand je devais avoir huit ans, j'ai fait un voeu. On était en famille au camping du Grau du Roi, avec les cousins qui parlaient en dormant, les douches chaudes où on faisait s'ouvrir les coques, c'était avant que je passe mes étés en Bretagne et que je m'intéresse aux filles en maillot de bain (ça devait pourtant être plus intéressant là-bas dans le sud, tant pis).
Je passais mes journées à écumer la côte avec mon épuisette, et mon plus grand bonheur était de trouver des "coquillages fermés", des pleins de chair nacrée et luisante, des lourds dans la main, pas des demis-coques sans intérêt, ou pire, des perfides, des faux-fermés, avec les deux moitiés bien là, mais pleins de sable mouillé qui s'écoulait entre tes doigts dès que tu les prenais en main.
Une nuit, j'ai vu passer une étoile filante. J'ai fait un voeu : trouver plein de coquillages fermés.

Le lendemain soir, après une belle journée, le vent se lève et les vagues avec. Le ciel se couvre, il tombe une pluie chaude, il ne reste plus dans l'eau que moi et ma cousine qui me montre ses fesses (moi, j'ose pas. C'est pudibond, un garçon). Ca monte de plus en plus, y'a des vagues hautes COMME CA ! On sort, ça fait un peu peur quand même, surtout à ma tante. Toute la nuit, on entend le vent souffler autour de la tente.

Le lendemain, sur la plage, une vision céleste s'offre à mes yeux écarquillés de bonheur : des milliers de clams échoués en train de crever la gueule ouverte, amenés là par la tempête de la nuit précédente. Mon voeu s'était accompli, bien au-delà de mes espérances.

Et c'était pas la première fois.


La première fois, je devais avoir trois ans et des poussières. Ca fait loin. Ca doit être un de mes plus anciens souvenirs.
On habitait au Maroc, dans une maison qui, après réflexion, devait faire très quart-monde, ou alors c'était pas celle-là, c'était une dont je me souviens pas, mais forcément une aux murs couverts de bougainvillées et d'hibiscus avec une énorme étamine qui jaillit obscènement d'entre les pétales rouges et ridés. C'était peut-être la maison avec un gros palmier, peut-être celle avec un citronnier plein d'épines, peut-être celle avec un néflier dont on ramassait les fruits sur la terrasse, à moins que ces trois-là soient la même, ou deux seulement.

C'est peut-être un souvenir inventé, comme pour celui où je m'étais perché sur le mandarinier, avec une pioche, pendant plusieurs heures, en attendant que les rats sortent de leur trou, en dessous, à côté de mon tricycle jaune, et quand ils étaient sortis, à la queue leu leu, paf, j'avais balancé la pioche, et j'en avais eu un.
Vu mon manque total de culpabilité, celui-là est sans doute issu de mes fantasmes de gamin sanguinaire.

Mais celui-là, de souvenir, il est bien mieux. On se promenait dans un jardin au Maroc (la Houaria ?), celui qu'était très grand, avec des cigognes qui faisaient leurs nids partout, et comme d'habitude, on est allés jeter des pièces dans la fontaine à voeux. C'était une espèce de citerne en contrebas du chemin, elle était grande, carrée, profonde, avec des anguilles aussi grosses que des murènes, et au milieu, une petite table ronde et trouée au centre. On avait le droit de faire un voeu que si la pièce tombait sur la table, c'était la règle. J'ai jeté ma pièce, elle a tourné, elle a fait floc, puis, doucement, comme une feuille morte, elle est tombée dans le trou de la table.

J'ai fait un voeu.
-J'aimerais avoir un petit frère ou une petite soeur !
Puis ma grande soeur me souffle
-Non, un petit frère et une petite soeur, ce serait mieux !
Ha ça ! Comment j'y ai pas pensé plus tôt, ce serait bien mieux, ça oui, mais j'ai déjà fait mon voeu, moi ! Je vais me mettre à pleurer.
-La pièce est tombée dans le trou, sûrement t'as le droit de recommencer !

Alors je recommence. Je veux un petit frère et une petite soeur. Et, des mois plus tard, ma mère accouche de jumeaux.
Un garçon et une fille. Mon petit frère et ma petite soeur. Je me sentirai toujours responsable de leur arrivée. Je ne veux pas savoir si ma mère était déjà enceinte, si j'étais le seul de la famille pas au courant, pour moi, c'est magique, ça le restera.

Et maintenant, dix-huit ans plus tard, ma petite soeur s'inscrit au Parti Communiste. Ma petite soeur, à moi, l'anarchiste mou, le marxiste tendance Groucho. Punaise, ça met un coup de se rendre compte que sa petite soeur est plus impliquée dans le monde que soi. Surtout, c'est arrivé vachement vite.


Va falloir que je me mette à songer à mon troisième voeu, moi. Et que je le gâche pas. Le destin, c'est comme les bonnes fées, ça accorde pas plus de trois souhaits.

Je vais ptet demander une Wii, tiens.




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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 15:44

Je crois qu’il n’y a rien de pire qu’un samedi ensoleillé, quand t’es tout seul, chez toi, dans 150 mètres carrés, et que tes colocs sont absents, soit à une pyjama-partie, soit définitivement plus là (salut Marie, bon mois de vacances), soit au Japon.

Et toi, t’as pas envie de rester à rien faire, alors tu sors quand même de ton lit, tu descends, t’allume la télé (tu crois qu’il y a quoi un samedi matin, couillon ?), tu branches ton portable, tu cherches si il y a des séries américaines sous-titrées à télécharger (y’en a pas), tu fouilles sur les forums mais y’a personne puisque c’est samedi et que les autres gens ont une vie en vrai, tu vas dans ton jardin de 15 mètres carrés en te disant qu’il faudrait vraiment en faire quelque chose, puis tu rerentres.

Tu as envie d’aller à Paris, mais pas tout seul, et personne t’appelle pour te proposer de faire quelque chose, et t’as pas envie d’appeler qui que ce soit, alors tu te résignes à rester chez toi, t’as plein de bouquins que t’as pas envie de lire à ce moment, t’as pas envie de faire la cuisine, surtout pas pour toi tout seul, alors tu retournes sur ton canapé, en espérant trouver quelque chose sur un forum.

Toujours rien.

 

Alors tu ressors, tu prends tes petits bras, ton grand râteau, et tu ramasses les feuilles. Puis tu te dis qu’il serait temps de se débarrasser de cette grande fichue branche de vigne vierge qui court sur le mur, jusqu’au toit, et que tu as coupé y’a trois plombes, et tu l’attrapes, et tu tires, et tu te ramasses une pluie de branchettes sur la gueule, et ça fait un bruit de jean qu’on déchire, et tu t’arrêtes pour voir où ça va, et tu retires, en espérant ne pas te prendre une tuile sur la gueule, et tu tires, et tu retires, et finalement, tout se casse la gueule, tu te retrouves avec trente mètres de lianes par terre, et une quantité industrielle de poussière dans ton T-shirt plein de sueur, que ça pique quand tu éternues quinze fois de suite en pleurant des yeux, y’en a marre.

 

Et ce truc, que tu as repoussé pendant des mois, ben tu te retrouves à le faire en vingt minutes, ce qui a le don de te foutre le moral à zéro. Tu boirais bien, malheureusement tu n’es pas alcoolique et tu n’as même pas envie de le devenir, ce serait pourtant un achèvement par rapport à tout ce que tu as réussi à faire de ces derniers mois (pas de permis, pas de boulot, pas maison rangée, pas de cuisine).

 

P’tain, vivement la retraite.

(oh, et allez plutôt voir la note précédente, c'est plus drôle. Enfin je trouve. J'aime faire pleurer les enfants)

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