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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 12:42

Vous n’êtes pas sans le savoir, amis lecteurs, comme tous les ans, Angoulême, le célèbre festival international de la Bande Dessinée, arrive avec ses gros sabots, cette année sous la présidence de José Muñoz, grand parmi les grands auteurs argentins et mondiaux.

 

J’aurais pu faire dans la simplicité et vous balancer un panégyrique bien senti du bonhomme, récoltant ainsi les acclamations de trois personnes férues de culture, et l’indifférence maussade de tous les autres qui n’ont jamais entendu parler de ce grand homme.

Comme je préfère collectionner les coms, et que par ailleurs je n’ai jamais rien lu de cet auteur majeur, je vais parler de quelque chose de plus racoleur.

 

Car la Bande Dessinée, si elle est comptée comme le neuvième art, est incontestablement le premier dans un domaine qui nous passionne tous : la femme à poil.

 

Oui, la femme à poil est infiniment plus présente dans la BD que dans l’architecture ou la musique, plus que dans la poésie, plus que dans la sculpture (malgré de louables efforts), et même plus que dans le cinéma.

La femme à poil est devenue la raison d’être de la BD moderne. Les auteurs déploient des trésors d’inventivité pour enrober la femme à poil dans des scénarios complexes et prenants, qui cependant ne font pas oublier qu’ils ne sont là que pour mieux nous y amener.

 

En ce qui me concerne, c’est justement par la femme à poil que je suis arrivé à la BD, en l’occurrence par Animah, dans l’Incal de Moebius et Jodorowski. Si je m’en étais tenu aux élucubrations mystico-anarcho-science-fictionnelles de Jodo, j’aurais sans doute abandonné la BD là parce qu’à six ans, c’est pas facile de comprendre (d’ailleurs, à 24, je comprends toujours pas). Mais il y avait Animah, à laquelle le trait de Moebius avait offert une perfection sculpturale qui faisait complètement oublier à mon petit cerveau innocent qu’il y avait un scénario autour.

 

Curieux, j’ai exploré plus en détail le monde grouillant de la femme à poil dans la BD.

 

Il y en a vraiment pour tous les goûts. On trouve aussi bien des femmes à poil barbiesques, aux seins hauts et fermes, aux fesses en pomme et aux lèvres pulpeuses (au pif, Barbarella, les héroïnes de Manara ou Marini) que des adipeuses avec une bonne couche de cellulite et des nichons gros comme ça qui pendent sur un ventre flasque pleins de plis et de replis (au pif, les femmes à poil de Loisel).

 

On trouve même des femmes à poil aux formes humaines basiques, comme dans les histoires de Martin Veyron ou Jean-Claude Denis. Si ça c’est pas merveilleux.

 

Et si vous êtes fan de célébrités historiques, là encore vous pouvez trouver votre bonheur, entre Agrippine (dans Murena) et Jeanne d’Arc (Jehanne au pied du mur).

 

Comble de la perversité des auteurs, des séries complètes se construisent autour de l’absence de la femme à poil, qui saute aux yeux à la lecture, poussant le lecteur frénétique à se ruer fiévreusement chez son libraire pour avoir la suite de l’histoire, espérant avoir enfin la chance de voir Falbala se baigner sous une cascade ou la maman de Boule dans sa baignoire.

 

Ceux-là, on leur en voudrait presque de nous les montrer enfin, cassant tous nos fantasmes, comme par exemple Laureline dans Otages de l’Ultralum.

 

Mais ces pervers-là ne sont pas majoritaires dans le monde de l’art narrativo-séquentiel à phylactères incorporés, et la plupart des auteurs nous offrent sur un plateau la plus belle collection de femmes à poil qui se puisse imaginer (en dehors des maisons closes des pays de l’est).

 

 

Et c’est bien. Ce n’est que comme cela, par le développement d’un engouement de bon goût pour elles et par leur banalisation que l’on pourra faire évoluer les mœurs, qui sont encore trop intolérantes vis-à-vis des femmes à poil.

 

Car oui, les femmes à poil sont ostracisées, victimes d’une pernicieuse discrimination.

 

Sortez dans la rue, vous y trouverez des noirs, des jaunes, des arabes, même des gros et des moches, mais jamais ou presque vous ne croiserez de femmes à poil (des vraies, pas plates enfermées sur des affiches de 4 mètres sur 3).

Et pourtant, elles, on aimerait bien en croiser plus*. Mais non. La femme à poil, honnie, se cache, elle s’enferme dans son boudoir, se roule dans sa couette, se planque derrière la vitre en verre dépoli de sa douche, victime de la société.

 

Mais, grâce aux efforts des auteurs de BD, on arrivera bientôt au jour où les femmes à poil pourront se comporter avec autant de liberté que Daisy, qui se promène cul-nu dans Donaldville, sans arrière pensée.

 

Confiance.

 

 

* Ceci est bien sûr une touche d’humour de mauvais goût. Je sais bien que croiser des arabes, des noirs ou des jaunes ne vous dérange en rien (et moi non plus), du moment qu’ils ne sont pas gros et moches.

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commentaires

N
Si bien sûre! Y'a même que comme ça qu'on peut le trouver non? mais certains lecteurs ont, parait-il, moins de poils que les autres parce qu'ils vont chez l'esthéticienne!C'est balot!La fôte à la mode il parait!
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F
Nope >> Hein ? Mes lecteurs ne sont pas tous des poilus arrivés en cherchant "flime cul" ou "vieilles sales a poil" ?
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N
Concis, Efficace, voire Classe! Faut-il être un homme bassement préoccupé par ses fantasmes pour oublier que 50% de la population seulement est masculine dont certains ne trouveront aucun attrait à la plastique féminine et que donc le terme de "tous" est légèrement abusif ?
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F
cubik >> Tu crois qu'on arrivera jusque là ? Pourquoi pas, remarque.Vive l'avenir !Garci >> ho, tu peux aboyer aussi, hein. Je t'en voudrais pas.freakylady >> Merci à toutes ! Wow.
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F
" c'est par ici , les filles ! " ( galopent , galopent , galopent )                 " prêtes ? Un , deux , trois...ouiiiiiiii !"* des millliers de filles lèvent leur t-shirt en l'honneur de Francis*
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