Depuis quelques années, je me suis mis de plus en plus à la VO (version originale, pour les ignares).
La VO, c’est bien, à plusieurs égards : d’une part, ça fait plus classe dans les conversations de salon (trèèèès cher, vous n’imâginez pâs le désolant doublage que ces pitres ont infligé à ce chef d’œuvre cinématographique tadjik. On perd tellement de l’authenticité de l’œuvre, c’est désolant ! La version originale est tellement plus pittoresque !), d’autre part, c’est vrai que les doublages foireux me gâchent souvent le plaisir d’un film (par exemple, Taxi 3. Ha non c’est pas doublé. Haha). Quelques doublages s’en tirent, comme les vieux films hong-kongais à qui on a attribué des doubleurs à l’accent parigot (voir un chinetoque en costume traiter ses sous-fifres de « bande de caves » avec une voix à la Gabin, ça n’a pas de prix), mais dans l’ensemble, les termes « baaaaah, caca » reflètent bien mon opinion des doublages.
Mais la VO ne concerne pas que les films : les livres, c’est pareil. Enfin, les livres en anglais, en tous cas. Y’a quelques traductions qui sortent du lot (Patrick Couton, si tu es là, j’te kisse) mais dans l’ensemble les textes en anglais perdent de leur saveur une fois traduits. Même que des fois ils perdent aussi des paragraphes, par exemple Harry Potter, celui qui m’a appris l’anglais et grâce à qui je suis rentré en école d’agronomie (Jika ,si tu es là, pareil que Patrick)
Puis pareil, lire un bouquin en anglais dans le train, ça le fait plus que de lire Entrevue.
Mais il y a des inconvénients, des fois. Par exemple, les progrès. C’est couillon, mais quand on s’exerce, on devient meilleur, on comprend mieux.
Et des fois, c’est dommage, en fait. Parce que moi, j’aimais bien Saïmonne et Garfounequeule
(les deux chevelus américains qui jouent en murmurotant, là).
Puis, un triste jour d’août, j’ai compris les paroles de El Condor Pasa, qui donnent ça :
Je préférerais être un moineau plutôt qu'un escargot
Oui j'en serais un, si je le pouvais, j'en serais un sans nul doute
Je préférerais être un marteau plutôt qu'un clou
Oui j'en serai un, si seulement je le pouvais, j'en serais un sans nul doute
A l'horizon, je préférerais sillonner les flots à l'horizon
Tel un cygne s'éclipsant promptement
Un homme est retenu au sol
Il transmet au monde sa mélodie la plus mélancolique
Sa mélodie la plus mélancolique
Je préférerais être une forêt plutôt qu'une rue
Oui j'en serais une, si je le pouvais, j'en serais une sans nul doute
Je préférerais sentir la terre sous mes pieds
Oui je le ferais, si je le pouvais, je le ferais sans nul doute
D’un coup, la magie d’une chanson qui touchait mon petit cœur romantique, elle s’éloigne à tire d’aile, je trouve, quand même.
Mais bon, maintenant c’est trop tard.
Plus moyen de revenir en arrière.
La magie est partie pour de bon.
Quoique… Il me reste un espoir.
Une certitude, même.
Je vais attendre Alzheimer. Avec mes antécédents, j’ai confiance.