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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 21:42

Voilà voilà. Le temps passe, les mois s'égrènent, les droits au chômage s'estompent doucement jusqu'à n'être plus que des souvenirs, doux-amers comme les fins aoûts de nos enfances, il m'a bien fallu retrouver un boulot. Ou, plus exactement, être retrouvé par le boulot, étant donné que mes piètres tentatives de démontrer ma motivation par des lettres copiées-collées de celle qui avait marché il y a deux ans n'ont pas, hélas, été couronnées du succès honteux que j'escomptais (un peu).

Non, une fois de plus dans ma vie de privilégié, c'est d'une discussion avec un homme désespéré du départ de son employée (partie éviter un mariage aux Comores, cette fois, après la tentative de suicide qui m'avait valu deux ans de séjour au Sénégal) qu'est venu le salut.

 

J'ai été honnête. Je lui ai bien dit « non mais tu sais que je connais rien à ce domaine, hein ?

 

- Non mais c'est pas grave, c'est des trucs que t'as vus en prépa, ça ira.

 

- Non mais je t'assure, quand je dis rien, c'est rien de rien hein !

 

- Je suis sûr que ça ira, y'aura pas de problème.

 

- T’es sûr sûr ? Parce que c’est vraiment pas mon domaine du tout du tout. Je serai tout nul, je te servirai à peau d’zob.

 

- Mais non, tu seras très bien ! »

 

Etc. (j'abrège parce que j'ai passé un bon moment à tenter de le convaincre que je serais un indécrottable inutile, un poids mort, et que mon embauche serait une erreur qu'il se traînerait sur la conscience jusqu'à la fin de ses jours bien que ça me flatte que tu me proposes, vraiment).

 

Puis un certain temps avait passé sans que ce soit remis sur le tapis, je m'étais persuadé que j'étais oublié, ce qui, quelque part, était un certain soulagement, jusqu'à ce que je reçoive un coup de fil alors que j'étais en vacances dans notre pied-à-terre familial de Bréhat, m'annonçant que ça y était c'était bon je pouvais commencer quand ? (Bréhat est un porte-bonheur de la pire espèce : les deux derniers coups de fil m'annonçant que j'étais embauché s'y sont déroulés).

 

Ainsi donc, me voilà, trois mois plus tard. J'ai, durant ces trois mois, habité la charmante bourgade de R., sise en lointaine banlieue parisienne, qui vit Clovis se faire baptiser, un dauphin se faire sacrer par Jeanne la Pucelle, et Arnaud Robinet se faire élire maire (vous aurez appris quelque chose aujourd'hui), et ai travaillé à la sueur de mon front dans les sombres tréfonds d’une usine perdue au milieu des champs de la riante campagne champenoise, dans les vapeurs de resvératrol et le fracas des broyeuses à céréales.

 

Houuu mais que c'est joliiiii ! (merci à Tian)

 

Et qu'y ai-je fait ? J'aimerais pouvoir vous répondre. Hélas, ma mission est top-secrète. Sachez seulement que c'est très dangereux (je dois porter une blouse de protection ! Des lunettes ! Des chaussures de sécurité !) et bien trop compliqué pour vous expliquer : je dois manipuler des boutons, en tourner certains, appuyer sur d'autres, regarder des aiguilles bouger sur des mesuromètres à aiguilles, vérifier que ça dit la même chose que les mesuromètres digitaux sur le petit écran là sur la boîte, brancher des tuyaux qui se clipsent, d’autres qui ne se clipsent pas, regarder des bubulles glouglouter, me poser la question de l'excès de serrage des boulons, tout ça. Un peu comme un réparateur de cabinets, quoi. Mais en plus dangereux, d'où la blouse et les chaussures. Et en plus classe, d'où le cahier de laboratoire sur lequel j'ai dû jurer allégeance à la confrérie des regardeurs d'aiguilles de l'ECP.

 

Par ailleurs, je suis devenu très fort en mots fléchés niveau 2/3 : ne devant prendre des mesures que toutes les deux minutes, ça laisse du temps pour remplir des cahiers de mots fléchés (deux cahiers pour être exact). Sans compter les mots fléchés post-pause déjeuner, en mangeant les gâteaux du pâtissier de la boîte (oui, on avait un pâtissier-modélisateur à demeure. Il faut ce qu'il faut pour survivre en Champagne-Ardenne au milieu des vapeurs de resveratrol et du fracas des broyeuses à céréales précités).

 

Hélas, ces trois mois touchent à leur fin. Je vais rendre mon petit studio dans la résidence où je suis considéré comme le pinacle de l'humanité parce que j'essuie mes chaussures quand je rentre dans le hall. Je vais mettre ma petite blouse au sale (vu ce que j'ai transpiré dedans, elle en a bien besoin). Je vais tenter de voler mes chaussures de sécurité (j'ai mis mes mycoses dedans, elles sont miennes !). Je vais écrire mon petit rapport. Je vais dire au revoir à mon patron / cuisinier du soir (il fait très bien le risotto et les nouilles aux anchois et à l'ail). Puis je vais prendre le train, et rentrer chez moi, et, languissamment allongé sur mon lit, sous les combles, attendre qu'un nouveau job me tombe sur le nez.

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commentaires

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