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9 mars 2021 2 09 /03 /mars /2021 19:49

Partie 1

Partie 2

Partie 3

 

Les dés semblèrent rouler des heures, leurs faces iridescentes projetant leurs symboles aléatoires scintillants. Les spectateurs étaient comme hypnotisés et le silence régnait dans le cosmo-casino quand, enfin, un par un, les dés s’immobilisèrent. Le colonel Moutarde. Avec le cosmoslip. Dans le sas de décontamination.

– Hahaha ! Vous avez perdu ! Avec la famille Charcutier dans ma main, l’infirmerie l’emporte sur le sas ! Le cosmoslip ne suffira pas ! Et ce n’est pas votre silhouette sculpturale ciselée par la main d’un dieu de la luxure, ni votre odeur naturelle de croissant chaud qui y changeront quelque chose ! Je t’avais bien dit que c’était probabilistiquement impossible qu’il me batte, Zindy-Talia ! glapit joyeusement Patrick. Vous pouvez aller vous enfermer aux cabinets, monsieur le joli corps - cœur ! Je veux dire cœur !

– Le cosmoslip… murmura Dzzimmy-Dzohn. Eh bien, il ne m’aura pas porté bonheur ce soir, peut-être aurais-je dû faire confiance à mon spatiocalbute... Eh bien, tant pis ! Il lança d’une voix tonnante à l’attention du public : Turlubinotournée générale pour tout le monde ! Il ne sera pas dit que Dzzimmy-Dzohn McJohnny est mauvais joueur !

 

Une clameur retentit et des vivats furent poussés, car s’il est une chose commune sur toutes les planètes du multivers connu qui provoque clameur et vivats, ce sont bien les tournées générales, et une cohue se forma tandis que la foule hétéroclite se ruait en direction du turlubinopulsobar en courant sur deux, trois ou six pattes, ou en volant à faible altitude, emportant tout le monde sur son passage, avec, à sa tête, un Patrick-chan exultant et décidé à se faire payer par son rival le jus de glüte turlubinopulsé le plus cher dont disposait le Métabarman.

Dans la confusion, Dzzimmy-Dzohn vit passer Zindy-Talia près de lui, et, discrètement, lui attrapa le tentacule préhenseur antérieur dextre.

– J’ai perdu, lui souffla-t-il, et l’honneur de mon clan me dicte d’aller m’enfermer aux toilettes. Mais ma cellule parentale est (un frisson s’empara de lui, et il continua d’une voix étranglée), ÉTAIT de bons clients, et le système digestif de mon espèce fonctionne sur un rythme… Enfin, toujours est-il que je dispose ici de toilettes privatives, qui ne s’ouvre que sur présentation de mon empreinte génétique. Si le cœur vous en dit… vous pouvez me rejoindre. La porte est marquée McJ, pour MacJohnny, elle est entre les toilettes messieurs et la grille d’aération du compacteur à ordures. Elle est insonorisée…

– <Pour qui vous prenez-vous, espèce de rustre intergalactique ? Je n’ai de sentiments contractuels qu’envers mon mari !>

– Cet humain qui était prêt à vous céder à moi par arrogance ? Vous savez, probabilistiquement, il était possible que je gagne, et qu’auriez-vous fait alors ? Et où est-il, maintenant ? En train de se gaver de jus de glüte turlubinopulsée à mes frais ? Vous méritez mieux, Zindy-Talia.

 

Elle lui arracha son tentacule, et, lui lançant un dernier regard intense comme une supernova, s’en alla, l’épine dorsale sinuante, telle une mangloute tournant le dos au poulmar pour s’en aller rejoindre, d’une démarche impériale, son glornag de mari.

 

Poussant un soupir qui fit frémir doucement son deutérostome sphinctatique, Dzzimmy-Dzohn adressa un dernier coup d’œil au délicat pygeostome de la mangloute, puis se dirigea vers les toilettes. Arrivé devant la porte siglée McJ, il lécha avec morosité le lecteur d’empreintes et, lorsque la voix électronique lui eut souhaité la bienvenue et un joyeux astrocycle, il se dirigea vers le lit de vase tiède et luxuriant qui occupait la majeure partie de la pièce, dont une vaste baie vitrée donnait sur l’immensité de l’espace. Il ôta sa chemise et s’allongea dans la substance molle et accueillante. Il allait devoir attendre un moment…

 

Soudain, un grattement timide se fit entendre à la porte. Dzzimmy-Dzohn se leva d’un bond souple et avec un schlorrrrp sonore. Zindy-Talia ! Sans nul doute, elle s’était rendue à ses sens et avait décidé qu’il lui fallait savoir répondre à l’appel de son corps, et que Dzzimmy-Dzohn devait être son professeur sur le chemin de l’orgasme cosmique ! D’un geste vif, il ouvrit grand la porte.

 

– Excusez-moi, M. McJohnny, je me suis dit que… Enfin, je n’ai pas été très bath avec vous, je le reconnais, et, euh… vous avez soif ? Je vous ai pris un communard, c’est un short drink vin rouge – cassis, il symbolise la victoire éternelle du prolétariat sur les forces réactionnaires bourgeoises, et je me suis dit que...

– Oh. Euh… c’est très gentil, camarade Patrick, mais vous n’étiez pas obligé de...

– Oh mais c’est un plaisir ! Je… j’ai pris un verre pour vous accompagner, si ça vous tente… Vous ai-je dit à quel point vous sentez bon ?

– Ce… ce sont les phéromones à large spectre sécrétées par mon espèce, Patrick. Je ne pensais pas que votre espèce y était sensible.

– Ho, mon espèce est très sensible, camarade McJohnny… Mais je peux peut-être plutôt vous montrer ?

– Mais que va penser Zindy-Talia ?

– Elle en pensera ce qu’elle voudra, tout ceci est réglementaire, c’est dans les petites clauses de notre contrat nuptial. Mais trêve de bavardages, prenez-moi, Dzimmy ! Mon corps n’en peut plus !

 

Avec un petit sourire, Dzzimmy-Dzohn referma la porte. Finalement, peut-être le cosmoslip lui avait-il bien porté bonheur...

 

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