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FIGB recrute




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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 23:42

Je sais pas vous, mais moi, si il y a des types qui m'impressionnent, ce sont bien les pêcheurs. Je ne parle pas de ceux qui risquent leur vie pour choper des poissons prépubères dans l'optique floue de payer le diesel nécessaire à choper ces poissons, mais de ceux qu'on voit le dimanche au bord des lacs et rivières de France.

Tenez, j'ai passé mon samedi après-midi avec un, un breton égaré dans les plaines franciliennes. On est allés au lac de Créteil, une petite étendue d'eau entourée d'immeubles de tous les côtés, avec une frange herbue de quelques mètres par ci par là, ou simplement du béton, et des jets d'eau au milieu. Le novice que je suis se dit en voyant ce truc : des poissons, là dedans ? Pourquoi pas dans la fontaine Saint-Michel ?

 

C'est là qu'intervient le pêcheur et son art : le baratin. Il n'y a pas plus expert dans le domaine que le pêcheur aguerri, qui a passé des années à perfectionner son speech.

Tout d'abord, le climat. Le pêcheur a toute autorité pour décider qu'aujourd'hui, le soleil associé au vent et à la couleur de l'eau pas trop claire sont des signes favorables à la prise de grosses perches, si elles ont pas déjà mangé.

Il choisira, en fonction de la prise visée, ici un poisson d'eau douce, un leurre en forme de calamar arc-en-ciel, qui fonctionnera « si on arrive à exciter le poisson, s'il réfléchit pas, qu'il fonce, c'est bon ».

Ensuite, choix de là où qu'on va envoyer le leurre titiller les poissons : « alors là, tu vois, dans le coin, y'a un surplomb en béton, elles aiment bien se mettre là à l'affût, on va essayer de les faire sortir, en plus c'est au soleil, elles aiment bien ça ».

Bon, tentatives.

Que dalle.

 

Re.

 

Tiens, deux sombres ombres suivent notre calamar. Ha zut, elles attaquent pas.

« Raah, c'est normal, on a croché une feuille. Bon, elles viendront plus, on bouge. Puis je vais enlever le bas de ligne en acier pour requins, ça fait de l'électricité, les poissons aiment pas trop ».

 

Tentatives plus loin. On change de leurre, pour un autre calamar qui tourne.

Je jette un oeil sur un postérieur qui passe, SCHLACK ! Je me retourne, je vois mon pêcheur à genoux, l'air pétrifié, les mains devant la bouche. Qu'est-ce qui s'est passé ? « T'as pas vu le remous ? C'est un brochet qui vient de me bouffer la ligne pourquoi j'ai enlevé le bas de ligne en métal putain je suis con mais c'est pas possible je suis MAUDIT ! Mais t'as vraiment pas entendu ? ». Non, vraiment, rien.

 

Bon, il va pas pleurer, là, le pêcheur, hein ? On va reviendre, t'en fais pas. D'abord, manger chez Quick, faut se constiper pour pas risquer de louper une prise en voulant faire caca.

 

Retour au site, on change pour un gros poisson bleu avec un hameçon dans le dos et un bas de ligne en acier. Rebelote, gros plouf, et « Putain, c'est un gros ! Mais pourquoi j'ai ferré comme un con ? ». Voui, encore loupé. Mais là, des marques de dents sur le leurre. Et donc, analyse poussée que tu te dis, le gars, il devrait être médecin légiste.

« Alors tu vois, là, l'espacement des dents et la profondeur des morsures ? Il devait bien faire au moins 70 cm, il a attaqué par derrière, j'aurais dû attendre avant de ferrer, il a attaqué sur le côté et par derrière, avec le soleil dans le dos comme je t'avais dit, à tous les coups, il était en poste. J'aurais attendu, il aurait gobé le leurre par l'avant, putain, j'aurais dû mettre un hameçon à la queue. Bon, on va tester les autres postes, on reviendra plus tard. »

 

Plus tard, bien sûr, Philibert (notre brochet de 90 cm) n'était plus là.

D'ailleurs, j'ai jamais vu mon pêcheur préféré remonter quoi que ce soit. Mais ça vaut toujours le déplacement, hein.

 

Ne serait-ce que pour les politesses échangées avec les autres pêcheurs, qui jamais au grand jamais ne voient le moindre poisson, pas plus que nous, mais qui ont déjà pris des petits silures de quinze kilos (il devait bien en faire huit, me glissera perfidement mon ami un peu plus loin) dans le même lac.

 

C'est presque plus fourbe que les chasseurs de champignon, les pêcheurs urbains.

En tous cas, passer une journée avec un, ça vaut bien le festival d'Avignon.

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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 11:42

Puréééée.

Il y a quelques jours encore, j'étais peinard, dans ma grande maison, sans trop de soucis ni d'obligations.

Puis, avant-hier mardi, j'ai reçu le déménagement de mes parents. Ils habitaient à Tunis une maison de 300 m², ils sont partis habiter en Algérie, et qui c'est qu'ils chargent de se taper d'accueillir cent-six colis plein de trucs indéfinissables, depuis l'espèce de lampadaire mou au service de fauteuils en rotin en passant par des tas de cartons de vaisselle ?

Ben ouais, c'est bibi.

 

Alors déjà que ça m'a forcé à faire du sport pour aller chercher les déménageurs qui s'étaient perdus entre Marseille et la maison que j'en ai encore des courbatures aux cuisses, ben maintenant, c'est quand même un peu le bordel dans la maison.

Bah oui, hein, on avait déjà deux canapés, une table basse, une grande table, un pouf, un coffre, une télé et un meuble à CD dans le salon, maintenant on a en plus un grand buffet, un fauteuil, une table basse géante, deux lampadaires, un espèce de meuble pour mettre un vase dessus, six meubles empilables pour empiler des trucs dedans, trois ou quatre tables « de coin » même si elles sont rondes, sans parler des huit cartons de vaisselle pleins de trucs sauf de vaisselle (enfin presque). Je cherche des assiettes à soupes et des plats à poisson pour remplir le buffet, je trouve des chats géants en poterie, une troisième théière, un pot à sucre, des baguettes, un club de golf numéro 7 et des sets de table en bois.

 

Je me sens un peu comme dans une caverne d'Ali Baba, remplie de plein de machins, sauf qu'ils sont pas intéressants.

 

Puis je dois maintenant descendre plein de vieux machins qui nous servaient de meubles, qui ont vécu leur vie et ont rejoint la cave où les attendaient tout un nouveau tas de cartons parce que tout rentrait quand même pas dans le salon. Y sont déjà descendus un meuble bas de deux mètres de long, une table roulante qui soutenait la télé, un coffre et une table basse, et deux bibliothèques en métal dont une me servait de meuble à fringues attendent dans la cour. J'ai pas envie de les descendre.

 

J'ai pas non plus envie de ranger mes fringues dans ma nouvelle commode. J'ai commencé, j'ai découvert plein de chemises que je ne me connaissais pas, et des pantalons qui ne me vont plus. J'ai abandonné et laissé trente kilos de tissu sur mon lit. J'ai aussi commencé à ranger les BD de mon ptit frère dans sa bibliothèque fraîchement montée, déplacé un bureau géant au fond de la pièce qui sert de bureau, après avoir péniblement déplacé deux étagère et un lit en morceaux.

 

Je ne sais pas si je vais tenir.

J'ai passé vingt minutes à jouer d'un pipeau découvert dans un tiroir du buffet, entre un portefeuille plein de vieilles cartes postales même pas propres à tenter un chantage et un peigne guyanais que j'avais offert à ma maman quand j'avais sept ans mais apparemment elle s'en fout.

Avant ça, le rangeage dans la commode de fringues était fortement ralenti par le Calvin et Hobbes posé sur le dessus de ladite commode. Lire en essayant de plier un T-shirt froissé, c'est pas évident.

Puis y'a internet qui m'éloigne de ces foutus cartons.

Puis le fait que ma cousine est pas là pour jouer à Valérie Damidot, et que je sais pas quoi faire du lit qui attend dans le petit bureau.

 

Je flippe.

 

Je crois qu'il ne me reste qu'à remonter dans ma chambre les cinq mètres cubes de papier à bulle mouillés qui traînent dans le jardin pour me servir d'antidépresseur.

  Quoi qu'il en soit, je vous offre quand même en pâture une petite vue de mon salon. A la base, c'était pour mon popa, mais apparemment, comme mon blog est classé "à contenu sexuel", il peut pas voir les photos. Tant pis pour lui.

 

 

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 21:42

Ce week-end, en honnête geek parisien amateur de BD que je suis, je me suis laissé aller à fréquenter ce lieu de mauvaise vie, de débauche de papier destructeur de forêts et de câlins communautaires qu'est le festiblog, cours Saint-Emilion, où, coup de bol inespéré, il faisait beau et chaud, et vice-versa.

 

Maintenant, afin de ne pas faire durer le suspense trop longtemps, j'ai mal aux pieds. D'autant plus que ma chaussure droite a pris la sale habitude de trouer ma chaussette, et que je n'ai pas les moyens d'en acheter de nouvelles, en tous cas si je veux manger de temps en temps.

Malgré tout, comme l'année dernière, je suis content quand même, parce que j'ai pu porter mon T-shirt « Fayot de Service », en hommage à LaFraise, partenaire du festiblog, et le chapeau de l'armée rouge de ma petite soeur communiste.

En fait, je l'avais amené juste pour Moatthieu, et son interview de gauchiste sur le site du festival. Finalement, comme l'année dernière, ç'aura été le gimmick de mon festival. Je suis pas sûr de la signification de ce mot, mais il me semble adapté.

 

En bref, j'ai demandé aux talentueux dessinateurs que j'ai sollicités (sortis de leur torpeur imméritée pour certains) de me dessiner des machins sur le thème du sale communiste mangeur d'enfants, sur quoi je sortais fièrement mon chapeau, ce qui a incité Mélaka et Clotka à me dessiner dessous le chapeau. Alors que bon, quand même, ma légendaire modestie me poussait quand même à demander autre chose. Je me demande dans quelle mesure elles ne me draguaient pas, ces deux-là, surtout Mélaka qui me montrait ses seins (enfin, son sein)(enfin, elle avait une gamine à faire taire, en fait)(bon, je me suis rincé l'oeil gratuitement)(mais même pas tant que ça)(enfin, je veux dire, haha, quoi)(je ne suis pas un pervers).

 

Hum.

Bref.

 

Toujours est-il que j'ai eu plein de beaux communistes, que je me sens dans l'obligation d'offrir en pâture à la communauté.

Dans l'ordre des dédicaces de bolchevique sanguinaires, je remercie donc Moatthieu, Allan Barte, Mélaka (elle a parfaitement raison), Capucine (la honte, j'avais même pas reconnu sa pitite famille toute pleine d'espoir dans l'avenir prolétarien), Zak le Musikos, Pollo & Wilde, Goupil Acnéique (qui se sera donné du mal pour trouver une idée sous les quolibets incessants du CGGCBBDFF), Clotka, Ak et Phiip (oui, j'ai transmis pour les gros seins et le sent bon, Cécile).

 

  Et tout ça est visible sur l'alboume que vous pouvez cliquez, là, à droite, où c'est marqué dédicaces festiblog 4.0. Ou alors là.

 

Sinon, je remercie aussi Thorn, Sébastien Vassant, Libon, Bastien Vivès et Zof pour mes dédicaces de leurs beaux albums, disponibles dans toutes les bonnes librairies dignes de ce nom, mais qu'une pudeur qui me fait refuser de divulguer mon nom, super-top-secret-connu-de-quelques-initiés-se-comptant-sur-les-doigts-d'une-main-de-mutant m'empêche de mettre en ligne ici.

Même si les dédicaces de Zof m'ont coûté deux paquets de mouchoirs et un coca. Ca fait un coca de plus que de dédicaces. En compensation, elle a pas rectifié quand un fan de Stevie Wonder lui a dit « il est méchant, votre mari » en parlant de moi (parce que je croyais que Stevie Wonder était mort). Enfin bon, elle devait être en train de se moucher dans un de mes mouchoirs à ce moment, aussi. Puis quand même, je lui ai fait découvrir les perles du Paris millénaire, le Palais Omnisports de Pari-Bercy, la Bibliothèque François Miterrand et le Monoprix de l'avenue de France (mais il était fermé), à cette provinciale aux sinus remplis à déborder par les oreilles. Si ça c'est pas du sacrifice. Ma bonté me perdra un jour.

 

Si, si.

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 23:42

Horreur et damnation.

A peine viens-je de fêter avec forces toasts et cotillons la trois-centième note de ce blog que je me dis que je ne vois vraiment pas quoi faire de la trois-cent-deuxième (celle-ci). C'est un peu la honte. En même temps, je commence à avoir l'habitude de ne pas savoir quoi dire. C'est pas la première fois, hein. Puis c'est pas comme si je disais grand-chose de toute façon sur les trois-cent-une notes précédentes.

 

Mais quand même, juste après des célébrations excitées, quoi. J'aurais dû me faire plusieurs notes d'avance, histoire d'avoir un peu moins la honte de ne déjà re-rien avoir à dire, et de pas pleurer en le disant.

 

Bon, en vrai je pleure pas, hein, je suis pas une gonzesse, même si j'aime bien Dirty Dancing.

J'aurais de quoi, pourtant. J'ai commencé à lire un bouquin de 445 pages sur la pensée chinoise. J'en suis à la dix-huitième. Et c'est en pdf. Alors je peux vous dire, ça fait mal aux yeux, de bleus azur dans lequel on se noie comme dans un océan infini de tendresse, ils vont devenir tout rouges, comme les petits lapins blancs. Alors je dis pas que c'est pas mignon, mais ça pique.

 

Donc je fais ma trois-cent-deuxième note de blog, pour cacher celle sur les seins, parce que quand même, je me dis, il y a des enfants qui viennent ici en cherchant des trucs sur les poneys, ce serait ballot qu'ils lisent des trucs sur des nichons, aussi doux fussent-ils. Les nichons, pas les petits enfants. Je préfère les nichons aux petits enfants, qui en sont dépourvus. Malheureusement, je fréquente plus de petits enfants que de nichons, en ce moment.


Ceci dit, au moins, les enfants m'offrent des dessins, ce qu'aucun nichon n'a jamais fait. Comme ça, je peux me dire « hou pinaise, la pauvre enfant, elle a tout compris à la vie, si jeune, c'est triste ». En tous cas, c'est ce que je me dis quand je reçois ça :

 

 

En me l'offrant, ma charmante petite rouquine de cousine de 6 ans m'a expliqué « alors eux, c'est des amoureux. On les a jetés dans un trou, et y'a des pointes sur les côtés. C'est parce qu'ils ont volé, et le président a dit qu'ils devaient mourir. »

Et là, j'ai pensé, comme je disais, « hou pinaise, la pauvre enfant, elle a déjà tout compris à la vie, si jeune, c'est triste », puis je me suis dit « hein ? Qu'est-ce que j'ai dit » et j'ai réalisé qu'en fait j'ai rien compris à ce qu'elle a compris, mais que ça sonnait bien quand même.

Mais je maintiens le « pauvre enfant », parce que ça sonne bien aussi.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 21:42

Le sein était d’une forme parfaite : en poire, comme Owen en rêvait depuis longtemps, pas trop gros ni trop petit, légèrement bronzé, avec une aréole rose sombre et un petit téton adorable fièrement dressé.

-Il est beau, hein ?

-Oui…

Il passa le dos de son index sur le dessous du sein, à la recherche d’une imperfection cachée. Il n’y en avait pas. La peau était souple et d’une douceur étonnante qui le fit frissonner.

-Je… Je peux le prendre ?

-Bien sûr, n’hésitez pas !

D’une main hésitante, il saisit le sein par en dessous. Il se nichait dans sa paume comme si c’était du sur mesure. La main d’Owen devint moite sous l’effet de la douce chaleur qu’il irradiait. Il la retira, un peu gêné, et l’essuya sur son pantalon.

-Ça ne risque rien si je le… si je le presse ?

-Pensez donc, c’est fait pour ça !

Il tâta la chair du bout du doigt, expérimentalement.

-Vous pouvez y allez à pleine main, hein, c’est solide !

Obéissant, Owen s’exécuta. La sensation était… indescriptible. C’était à la fois ferme et malléable, résistant et élastique. Enhardi, il se mit à le pétrir en s’émerveillant de la réaction de détente et de soulagement que cela engendrait en lui. C’était fantastique.

-Vous pouvez goûter, si vous voulez.

-Goûter ?

-Oui, avec la bouche. Beaucoup de gens aiment ça. Mais sans mordre, hein ! Vous ne voudriez pas le percer, hahaha !

Indifférent à la mauvaise plaisanterie, Owen prit le sein à deux mains et le porta à sa bouche. Un instant, il s’enivra du parfum propre et sucré qui s’en dégageait, puis il tira la langue et lécha maladroitement le bout du téton. Un goût d’une amertume huileuse envahit ses papilles. C’était dégueulasse !

En crachant et jurant, il lâcha le sein qui tomba par terre avec un petit « schlopf » sourd et liquide.

 

-Mon dieu, je suis désolé !

Le vendeur se précipita vers son bureau d’où il revint instantanément avec une bouteille d’eau, qu’il tendit à Owen, un vaporisateur et une peau de chamois.

-Je suis confus, bafouilla-t-il tout en aspergeant et essuyant le sein qu’il avait ramassé, je suis vraiment confus, c’est de ma faute… Certains clients aiment utiliser le sein comme coussin ou oreiller, et on a même quelques détraqués qui se servent volontairement du téton pour se curer les oreilles… J’ai dû mal surveiller, je suis vraiment désolé !

Owen tenta de faire passer le goût répugnant du cerumen avec une gorgée d’eau, sans grand succès.

-Ce n’est pas grave… Il me paraît très bien. Je le trouve magnifique, et d’un confort !

-C’est également un de mes favoris. Mais je ne vous ai pas encore présenté nos modèles maternels, au potentiel déstressant encore supérieur ! Venez, ils sont au fond du magasin !

Il entraîna Owen dans une deuxième salle, un peu moins vaste que la précédente, mais aux murs également tapissés d’étagères et de présentoirs couverts de velours accueillant des seins classés par couleur, taille, dimensions des aréoles. D’un geste, le vendeur désigna l’étagère du fond, où étaient disposés des seins plus volumineux que la moyenne (mis à part les exemplaires de démonstration en vitrine), et annonça fièrement :

-Ces petits bijoux sont le nec plus ultra de la bioingéniérie mamellaire : ils sont aussi fermes et confortables que tous nos modèles classiques, mais disposent en plus d’un réservoir, que vous remplissez du liquide de votre convenance. La capacité atteint une tétée d’une bonne demi-heure ! Il faut juste s’assurer de bien nettoyer le réservoir après chaque utilisation, pour éviter les risques de contamination par des bactéries si vous utilisez du lait. Nous vendons d’ailleurs des packs de lait en poudre et des kits de rinçage du réservoir, et on vous en offre un de chaque en cadeau pour tout achat !

-Merci, mais je crois que je vais tout de même en rester à mon choix initial. Ce sein était parfait.

-Très bien, monsieur. Je vous rappelle notre promotion du moment, pour un sein acheté, le deuxième à moitié prix !

-C’est intéressant, mais je dois me contenter de celui-ci. La sécu ne rembourse toujours pas plus d’un sein, et je suis étudiant…

-Très bien, monsieur.

 

Owen sortit du magasin son sac sous le bras, longea la vitrine du magasin et son exposition de reproductions de seins de célébrités de l’Ancien Temps, et prit le bus pour rentrer.

Assis seul au fond du véhicule, il se mit à rêvasser les yeux ouverts à ce que serait le monde si le Conseil des Nations Unies n’avait pas décidé en 2050 de supprimer le sexe féminin de la surface de la planète, une fois acquise la technologie de l’utérus artificiel permettant la gestation d’enfants en laboratoire. Selon toutes probabilités, si on avait laissé faire la nature humaine comme elle faisait depuis des millénaires, l’espèce courait à sa perte. Les hommes, pour impressionner les femmes en vue de copuler, auraient continué à rivaliser d’arrivisme, car à quoi rimaient les inégalités extrêmes aujourd’hui disparues, si ce n’est aux dérives d'un monde régi par la sélection naturelle, poussant les hommes à s'écraser les uns les autres afin de séduire un maximum de femelles ? Et ces femmes assoiffées de sexe et au désir de maternité insatiable auraient sans doute continué de surpeupler la planète, et jamais il n’aurait été possible de stabiliser à trois milliards, la population actuelle, suffisamment faible pour ne pas surexploiter les ressources de la planète.

 

La destruction des femmes était sans doute ce qui avait permis de sauver l’espèce humaine, et c’était tant mieux.

 

Ceci dit, il faut reconnaître qu’elles avaient quand même quelques avantages dont  la perte  avait eu sur le moral masculin un impact difficile à imaginer à l'époque. Heureusement que les progrès de la technologie y avaient remédié.

 

Plus rien ne pouvait entraver l'avancée inexorable de l'Homme vers le bonheur.

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 21:42

Palam papam, c'est joie c'est fête, feux d'artifice et paillettes, aujourd'hui est le jour de la trois-centième note de ce blog. Je n'avais pas vu passer la deux-centième, alors j'allais pas louper celle-là, hein. Je suis content.


Enfin, un peu, quand même. Trois cent notes, ça fait un paquet. Jamais je n'avais fait trois cent notes pour un blog. Bon, d'accord, c'est mon seul blog, mais quand même, trois cent, ça fait plein plein, non ?


Si, hein. Je me demande combien les gens en ont lu. Je me demande si ça me préoccupe vraiment. Je me demande qui j'essaye de tromper, bien sûr que ça me préoccupe. Mais pas tant que ça, en fait. Y'a des choses plus importantes. On ne sait toujours pas qui est le père de l'enfant de Rachida Dati. Ni qui va gagner la prochaine Star Academy.


Par contre, un truc que je sais, et que j'ai le droit de savoir, c'est que ma grande soeur se marie. Bientôt, au Cameroun. C'est la minute people du jour de ce blog. Félicitations à elle. Je vais devenir beau-frère, je pense que c'est une situation qui me sied. Oui, je ramène les choses à moi, mais c'est mon blog, pas celui de ma soeur (pinaise, tu fais de moi un beau-frère, je te hais !)(mais non, je ne te hais point).


Sinon, dans les nouvelles du jour, ben, j'ai pas fait de ménage aujourd'hui. Mais j'en avais fait plein hier. J'ai passé l'aspirateur aux plafonds. Pis par terre, aussi. J'ai épongé les murs du salon. J'ai balayé le jardin, découpé le lierre au sécateur, arraché des mauvaises herbes, meurtri mes petits poignets en cassant du bois à la main au risque de m'éventrer avec un bâton, ce qui aurait quand même été très con, ramassé des feuilles, pensé à dépoussiérer la rampe d'escalier et abandonné l'idée, et rangé ma chambre et tous les bouquins et les Bds qui traînaient partout.


Ce fut ardu, mais à coeur vaillant rien d'impossible, et je dormirai aujourd'hui dans une chambre propre et vide.


Ca va être important de bien dormir, parce que demain je reprends le chinois. Mes premières heures de cours depuis un moment. Normalement, j'aurais dû avoir cours vendredi dernier, mais y'a pas eu de prof. Par contre, y'avait de la belette. Ca compense un peu. Mais j'aurais bien aimé avoir mon premier cours d'exobiologie quand même. J'espère qu'on dissèquera des aliens.


Bref.

Je me rends compte que cette trois-centième (quand même, ça fait beaucoup, non ?) note a encore moins de sens que la majorité des deux-cent-quatre-vingt-dix-neuf précédentes. Je passe du coq à l'âne sans citer le moindre mammifère inférieur. Afin de réparer cette erreur, évoquons en quelques mots la prestance de l'ornithorynque, son bec à la ligne harmonieuse, ses adorables petites pattes et son oviparité revendiquée dans une classe où la viviparité règne en maîtresse farouche et jalouse. Mais l'ornithorynque, indifférent à la mode tapageuse du placenta interne, s'attache farouchement à sa différence.


Voilà donc. Je crains qu'il ne faille mettre un terme à ce ramassis d'inepties aussi dépourvues de queue et de tête que le serait Paris Hilton sans pognon.

Je...


Putain, hé, trois cent, quand même.

Et bientôt beauf.


Wouhou !

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 17:42

Tout ému que j'étais à la perte de mon bob chéri, j'ai impardonnablement oublié de raconter comment depuis la fin de l'été je ne dors plus seul.

Cet oubli est un tort. Je l'assume et me retire conséquemment de la vie politique.

 

Bref. Donc, je ne dors plus seul. Non, maintenant, je dors avec une arme sur ma table de chevet. Elle est belle, brillante, elle tient bien en main, elle est fatale, et d'une sophistication perverse et fascinante. C'est une raquette à moustiques, et c'est un formidable instrument de mort.

 

La raquette à moustiques, c'est un peu comme pas Gérard Darmon : une tapette géante. Une tapette à mouches géante, pas chère et électrique. A gâchette, pour pas gâcher les piles. T'appuies sur le bouton, tu fais un grand geste vers la bestiole, et gzzzz, dès qu'elle touche les fils tendus en travers du cadre, ça la grille comme une merguez. En faisant des étincelles jaunes.

 

Bon, faut reconnaître que ça marche mieux sur les moustiques que sur les mouches, qui sont plus costaudes : pour les moustiques, c'est la mort instantanée, et en plus ils sont super faciles à toucher, vus qu'ils sont lents comme des nageurs tétraplégiques. Les mouches, c'est plus compliqué, parce que d'une faut les toucher, et elles sont vachement plus rapides que les moustiques, mais en plus, elles prennent un choc, tombent par terre, puis se relèvent encore plus excitées, alors pour éviter ça, il faut leur donner le coup de grâce quand elles sont hors de combat, en les regrillant (re-gzzzz, re-étincelles).

 

En plus de débarrasser des sales bêtes, l'élimination elle-même produit une très agréable sensation de bien-être, comme quand on a fait un carreau à la pétanque. Ca permet de se rafistoler un peu l'amour-propre. Je suis peut-être un raté sans avenir (c'est un « je » générique, papa), mais au moins, moi les bestioles ailées et bourdonnantes me font pas chier.

 

D'ailleurs, elles font d'autant moins chier que l'outil semble être en lui-même un répulsif à bestioles : dès qu'on cherche à faire une démonstration, on a beau chercher dans tous les coins du plafond, pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. Elles comprennent, les bêtes, qu'elles sont condamnées. Et ça fait se sentir puissant, mais puissant... Ca évite d'avoir à battre sa femme, cet engin.


Bon, je dis pas qu'il y a pas d'inconvénient, hein. Le premier, comme d'habitude, c'est les autres, ceux qui te fauchent ton arme pour l'essayer sur toi. Puis le fait que ça donne quand même un peu l'air con, quand on est debout sur son lit, la raquette à la main, à scruter le plafond parce qu'on a entendu quelque chose faire bzzz dans la chambre, alors que quand on a pas de moyen de défense, on laisse couler (enfin, moi, je laisse couler en me disant, bah, advienne que pourra, si cette salope me pique, elle me pique).

 

 

Mais dans l'ensemble, c'est bien utile cet objet. Personnellement, j'ai décidé de me mettre à faire comme dans les films : à chaque victime, une encoche sur le manche de la raquette. Ou alors, je peux me garder une boîte à cadavres, comme Cécile me l'avait proposé. Une boîte pour les mouches, une boîte pour les moustiques, une boîte pour les guêpes. Parce qu'on en a offert une, de raquette, à ma tata, elle m'a dit que c'était super efficace quand tu te fais emmerder par des guêpes quand tu manges dehors.

 

Tenez, amis blogueurs et lecteurs, on pourrait tous s'en acheter et faire un concours de chasse, non ?

Puis une omelette, pour finir les restes.

 

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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 23:42

Des fois, je me dis que j'ai de la chance, quand même. Tenez, là, je rentre de week-end, j'ai claqué 68 euros de train, en moins de quatre jours. Ca pourrait me faire mal au cul, et ben même pas, parce que j'ai de la chance : j'ai un petit frère de première catégorie. D'ailleurs, c'est ce que mon papy a dit la dernière fois que je l'ai vu, que mon tonton et ma tata l'avaient trouvé vraiment gentil. Il a rajouté après coup « mais toi aussi, hein ! », mais le mal était fait, le mot était dit, il est gentil, et c'est même pas péjoratif.

Ca remonte un peu, faut croire. Déjà, quand on était tous pitits, c'était le sale chouchou, parce qu'il mettait la vaisselle dans la machine. Mais je me suis vengé de cette époque il y a longtemps, en lui donnant un coup de lampadaire en fonte sur la tête et en lui faisant exploser l'arcade sourcilière, bam.


Enfin bref, voilà, il est bien, mon ptit frère. Enfin, il est bien pour moi, hein, je dis pas qu'il est adaptable à toutes les catégories de grand frère. J'en connais qui ne sont pas aussi accommodants que moi, et prendraient mal de se voir offrir la chambre du rat qui pue à cause de l'herbe en train de pourrir dans la cage et des chaussettes qui fermentent sous le lit au matelas arrosé de pipi de rat et aux draps baptisés au vomi il y a quelques temps, ou de se prendre des chaussettes sales sur le nez, ou d'être forcé à lire des BD avec des zombies qui arrachent la gorge des gens avec les dents et qu'on leur voit les artères qui giclent.


En même temps, ç'aurait été con qu'il me convienne pas, vu que je suis un peu responsable de sa venue au monde, quelque part, vu que c'est parce que j'ai fait un voeu en lançant une pièce dans une fontaine à voeux qu'il est né, lui et sa jumelle. J'ai un peu foiré mon coup, et réclamé finalement un petit frère et une petite soeur après avoir demandé l'un ou l'autre, ce qui fait que le préposé aux miracles s'est un peu chié et qu'il a failli le faire clamser de MSN au bout de quelques jours, mais il s'en est tiré, même s'il a gardé des ventouses sur le bide un moment et qu'il est tout maigre comme un môme d'alcoolique.


Mais malgré ces mésaventures, quelques mesquineries de mômes et le fait qu'à une époque on ne pouvait pas le concevoir comme autrement que la moitié des jumeaux, ce qui n'aide pas à accepter le fait qu'il puisse avoir une personnalité à lui, maintenant, ça va bien. Je suis très content de mon frère, malgré l'hygiène douteuse de son environnement.

Il y a plusieurs raisons à cela :

-Il sait faire les frites. Mieux, il sait les faire pendant que je regarde les 100 pires sales mômes sur TF1. Et ce, avec un matos plus que limité : des patates, un couteau, une casserole, de l'huile, un plat et du PQ.

-Il me fait lire des trucs en BD que j'aurais jamais lus sinon, et je l'aurai regretté : Dragon Ball (en fait, c'est vachement bien les premiers), Girls (j'ai failli rater une BD de zombies avec des femmes à poil à la place des zombies !), Lucha Libre (j'ai failli rater une BD avec des catcheurs mexicains et des pom-pom ninjas !), pis d'autres trucs aussi. Et on peut en discuter sans chercher à analyser plus loin que « waaaa ptain il avait une puissance de 2000 alors qu'il avait même pas fait de double kaïoken ! ». J'aime.

-Il a le bon goût d'être indulgent quand il lit ce que je peux écrire sur les nichons, qui ne sont pas un sujet facile, et à émettre des suggestions quand je lui pose des questions comme « qu'est-ce que ça fait comme bruit, un sein qui tombe par terre ? ».

-Il est la seule personne de mon entourage avec qui je peux débattre de l'intérêt supérieur de la génétique végétale sur l'animale, de la cinétique enzymatique, de protéine G, de membrane cellulaire, de vomissements fécaloïdes ou de pus de rat vert fluo.

-Il supporte sans broncher que je l'appelle chaton ou chouchou ou chouminou même devant ses copains.

-Il est disposé à discuter de l'intrigue d'un super scénario qui verra peut-être un jour le jour avec des gamines communistes, des mamies à la solde des nazis et des korrigans et des poulpes géants.

-Il est capable de ne rien dire quand il n'y a rien à dire, juste laisser passer le temps en regardant les nuages avec des lichens dans le dos.


Pour tout ça, merci, ptit frère. Mais surtout pour les frites.


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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 08:42

Putain, hier encore, plus de cent personnes qui viennent sur ce blog. Dont toi, peut-être, toi, là. Ouais, c'est bien de toi que je parle. Et des autres. Ouais, vous tous, mais surtout toi, là...


Nan, mais vazy, tu fais quoi sur ce blog, là ? Je t'ai donné la permission de venir, moi ?

Vazy, tu crois que c'est la fête du slip ? Putain mais tu te prends pour quoi, le FBI ? Allez, mais casse-toi, c'est personnel un blog, t'as rien à faire ici, voleur, voyeur, paparazzi, ça te fait bander de traîner chez moi comme ça, t'es le roi du monde ? T'as craqué, vazy, j'veux pas t'voir, t'es chez moi, chais pas où t'as trouvé l'adresse mais t'as pas intérêt à rester, j'te démonte ta face, ta mère elle va plus te reconnaître, tu pourras aller à Notre-Dame, ils te demanderont où t'étais passé et remonte nettoyer les gargouilles, avec un coup de pied au cul !


Putain, j'y crois pas le culot, ça me troue, merde, on n'est plus chez soi nulle part, vazy, j'vais te dénoncer à la CNIL, fouille-merde de mes deux, sale violeur d'intimité !


On peut plus être tranquille nulle part, hein ?

On cherche un coin pépère du net où épancher son âme, vider son coeur des scories qui l'encombrent, vomir sa bile sur cette société qui fait rien qu'à être pourrite de partout avec tous ces gens qui respectent plus rien, même pas Gregory Lemarchal, et il faut que tu t'introduises jusque là et que tu bousilles mon autopsychanalyse à fouiller mes pensées et me voler mes idées et mon talent qu'un jour il sera reconnu et que Marc Lévy me serrera la main et m'appellera petit frère et que Lolita Pille viendra me supplier de laisser tomber Catherine M. pour elle et toi tu veux me voler ça, tu veux me voler ma vie de rêve pour les faire tiens parce que toi t'es trop nul pour te taper Lolita Pille ?


Je sais pas ce qui me retient d'aller chercher ton adresse IP pour te reconfigurer ton ADN à distance, tiens.


Quoi ? T'es encore là ? Putain, tu tiens à m'énerver là ? Je te vois, crois pas, à te presser tes boutons devant ton écran, l'oeil mort et la lippe pendante sur ton menton couvert de bave de pervers sociopathe, on devrait t'enfermer, 'spèce de chacal puant !


Pourquoi tu restes ? T'en as pas assez, là, t'as pas envie d'aller gâcher ta propre vie ? Tu prends ce blog pour un endoscope sur mon moi intérieur, vicelard ?


Zefbfubzbgeihvhb gjgfgasvybgbfhvbutskdjfbkjd b


[Veuillez excuser l'interruption involontaire de nos programmes par l'ego de l'auteur, qu'un pic de fréquentation inopiné de son blog, repassant la barre des 100 visiteurs deux jours d'affilée, a soudain fait exploser. Après s'être convaincu que la faible fréquentation siginfiait que ce blog n'était connu que de gens de goût, de raffinement et de distinction, une élite que ne saurait atteindre une perte de quelques membres qui n'en faisaient finalement pas partie, puisqu'ils sont partis, cette hausse a eu des effets inattendus. N'empêche que l'ego de l'auteur tenait à ne pas laisser croire qu'il était content qu'il y ait des gens qui passent sans qu'il ait la moindre idée de qui c'est pour la plupart. Très bientôt, de nouvelles et passionnantes aventures, avec du suspense, de la haute technologie, des jaunes et des Prince de Lu®]

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 11:42

Non, je ne parle pas de la fin de la terre dans un nouveau big bang ou un trou noir dû à l'audace de scientifiques inconscients, ça a été bien assez abordé et de toute façon, c'était faux, la preuve, on est là. Non, je parle de la fin de mon temps. Je ne suis plus rien.

Il y a peu, encore, je faisais partie d'une élite : j'étais ingénieur agro-halieute spécialisé en gestion des zones côtières. En réorientation plus ou moins subconsciente, peut-être, mais néanmoins l'heureux produit d'une formation présentée avec de gros égards pour notre ego et celui du professeur responsable de ladite formation, aujourd'hui retraité.

Si je me souviens bien, il devait y avoir des mots qui sonnaient bien dans l'intitulé de notre spécialité, comme « gestion » (ça, j'en suis à peu près sûr ), « développement », « intégration », « durable », j'en passe et des meilleurs.


C'était des beaux mots, dont l'application sur notre amour-propre apaisait la brûlure de la conscience de notre inutilité et de la vanité de notre existence. Mine de rien, ça soulageait un peu, tout ça. Ca nous faisait oublier que ce qu'on avait appris de plus important en trois semestres, c'était de pas mélanger rouge et rosé au même repas.


Puis on était ensemble dans cette formation, un tiers de notre promotion de vaillants halieutes, rudes au mal, au visage tanné par l'air rude de la Bretagne intérieure, de fines rides au coin de nos yeux constamment agressés par le brassage d'air constituant nos cours. Un fameux tiers, y'avait Coin-coin, le plus gentil de l'école, y'avait Edouard, le psychopathe à capuche, Alex qui portait une peau de bébé phoque sur la têtee, et co-fondatrice du CCC (Comité Contre les Cétacés), et y'avait les autres, et on était là, soudés, un groupe dans un groupe, une élite GIZC dans une élite halieute, ça donnait du baume au coeur et du Guy Cotten dans les armoires, on était beaux, on était fiers, on était vivants, on sentait bon la marée matinale.


Aujourd'hui, ma vie s'est effondrée, et des larmes salées comme la mer que ma formation voulait me faire protéger roulent le long de mes joues, coulent dans ma barbe, éclaircissent ma soupe aux nouilles. Ma raison d'être, l'ultime étape de ce que devait être ma formation, ce vers quoi devait tendre ma vie, la spécialité GIZC de l'ENSAR, mon école, a disparu.


Notre usurpation a été mise à jour. L'inutilité publique de tout ce à quoi on croyait a été reconnue officiellement. Nous ne sommes plus rien. Je ne suis plus rien.


Comme me le disait avec optimisme Alex, nous sommes des collectors. Mais un collector, c'est rarement un truc que tu vends des mille et des cents sur eBay, c'est plutôt un truc que tu mets au placard sans le sortir de son emballage. Que tu regardes à peine. Dont tu espères vaguement qu'il prendra de la valeur mais sans trop y croire, car quelles sont les chances ? Infimes.


Nous sommes finis. Bon, c'est pas comme si on s'y attendait pas un peu, hein. Déjà, un an avant la fin de la formation, on suppliait les plus jeunes de ne pas faire la même erreur que nous. On savait que la vie ne nous réservait rien de bon. D'ailleurs, Alex, elle bosse chez Nathan, maintenant, bien loin de l'halieutique, des zones côtières et des embruns.


Chienne de vie.


Nous ne sommes plus rien. Et maintenant, je me rends compte qu'on n'a jamais rien été.


Snirfl.

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