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FIGB recrute




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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 21:42

Il y a des journées qui s'achèvent mieux qu'elles ne commencent. Par exemple, en ce jour, j'étais en train de suer sang et eau sur les formules de politesse chinoises (« Apprends-tu à conduire ? », c'est autre chose que bonjour) et les anecdotes du salon de l'automobile de Shanghai, quand ma dictatrice de frangine m'a réquisitionné pour couper des oignons.

Parce qu'elle avait décidé que pour faire plaisir à son petit mari, on allait faire des machins farcis, en l'occurence des tomates, courgettes zet poivrons farcis (elle n'a aucun complexe à m'utiliser pour renforcer son mariage, la garce). Et que les légumes farcis, selon la méthode apparemment bulgare de notre nounou marocaine commune, c'est vachement super bon, et que du coup, pour cimenter un couple pour moins cher qu 'un marmot, c'est bien efficace.

 

En plus, la viande, c'est bien la chose qui manque aux légumes pour être mangeables.

 

Bref, du coup, j'étais bien content de laisser mon hanyu cidian de côté et de jouer du hachoir sur les oignons.

Parce que bon, elle veut bien que je l'aide, mais pas à faire les trucs marrants, juste les douloureux.

 

Enfin, ça me permet de faire un nouvel article culinaire qui fera péter mes stats.

 

Pour commencer à faire ses légumes farcis, il faut choisir des légumes à farcir. Par exemple, nous, on a pris trois tomates (grosses et un peu fermes), trois courgettes rondes (ces machins qui ressemblent pas à des courgettes) et pis des poivrons verts et rouges, parce que c'est ce qu'il y a de meilleur, les poivrons.

 

Une fois que vous avez décidé ça, occupez-vous de la farce : commencez par faire cuire du riz (genre deux poignées), de la manière qui vous semblera la plus appropriée (nous, on a fait à l'eau). Mélangez votre riz cuit à deux boîtes de viande hachée (ça doit faire 700 grammes au Casino). On a pris du boeuf, mais selon nos hôtes bulgares (qui sont allés voir des amis bulgares avant de pouvoir goûter nos légumes farcis), le mieux c'est de prendre 70% de boeuf et 30% de porc.

Prenez vos petites mimines et mélangez bien, avec un peu d'huile, du sel, plein de poivre noir, du paprika à foison, du cumin pas mal, deux oignons hachés finfinfin au péril de vos yeux, du curcuma, du coriandre (une demi botte hachée finfinfin), mais surtout du paprika et du curcuma. Mélangez joyeusement et vigoureusement en chantant des chansons de matelot (Not'lieut' c'est un enfant d'salaud, il a mis ses filles au bordeau, l'une a Nantes l'autre à Saint-Malo, dans leur con grand comme un seillau, le foutre y coule à plein tonneau... ponctuez de Hey hey, hey ho).

 

 

(bon, là c'est un peu moche, parce que c'est pas fini)

 

Prenez ensuite vos légumes.

Coupez le sommet et gardez-le précieusement. C'est un Graal indispensable à la réussite de légumes farcis.

 

 

Videz les poivrons dans la poubelle, et les tomates et les courgettes dans une casserole. Une bonne cuillère aiguisée sera votre meilleure amie (si c'est vraiment le cas, lâchez votre ordinateur et allez au Club Med). Coupez le contenu des courgettes en petits morceaux. Un couteau sera votre nouveau meilleur ami (ne vous alarmez pas si la cuillère pleure en silence dans un coin, elle s'en remettra vite).

 

 

Faites revenir deux oignons coupés en lamelles dans une graaaande casserole (j'aime bien les grandes casseroles), puis ajoutez tous les légumes et que ça cuise, nom de dieu. Rajoutez des trucs encore,  si vous voulez. Du paprika, du curcuma, tout ça.

 

 

Remplissez de viande les légumes vides, revissez-bien le couvercle dessus pour qu'on croie qu'en fait c'est des vrais légumes alors qu'en vrai non, et mettez-les dans la sauce, qu'ils cuisent, nom de dieu.

 

 

Puis quand c'est cuit, mangez. Avec du riz. Tout est meilleur avec du riz.

 

 

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 12:42

Je viens, d'un coup, de me rendre compte qu'on a une tradition depuis quelques années avec mes frères et soeurs : venu le temps de nos anniversaires respectifs, on s'offre des DVD.

Mais pas n'importe quels DVD, quand même ! Pas l'édition collector de Pulp Fiction, l'intégrale de Scrubs ou [insérez ici un titre de film de qualité que tout le monde rêverait d'avoir], non, non non non, cent fois non, ça coûte cher et nous sommes bien trop radins !

 

Non, chez moi, on s'offre des DVD de films de merde à 5 euros qu'on ne regardera jamais tellement c'est nul (parce que nous sommes des gens éduqués, au bon goût assuré, fréquentables, et uniformément beaux (enfin, quand il se lave pour mon petit frère)), et qui resteront dans leur peau de plastique pour l'éternité.

 

Enfin, c'est le postulat de base.

 

Parce qu'en réalité, et surtout ces derniers temps, on se surprend à les regarder. Parce qu'il faut avouer que les jaquettes d'Inseminoid, d'Un Baquet de Sang, de Leeches : l'attaque des sansgues mutantes ou de I drink your Blood sont sacrément alléchantes, sinon on ne les aurait pas achetées. On fait dans l'inutile, certes, mais avec classe. De l'inutile qu'on aurait été fier d'aller voir au drive-in dans les années 70 en empruntant le pick-up de Daddy pour emballer la pom-pom girl ou le quaterback sur la banquette arrière, mais pas forcément ailleurs.

 

Mais je m'égare. Donc, dans des moments d'intense consécration de notre amour fraternel, nous éteignons la lumière de la cuisine, des toilettes qui donnent sur le palier, du palier, de l'escalier, de la véranda, de dehors, nous passons dix minutes à fouiller derrière la télé pour brancher la bonne prise, débranchons la freebox parce que sinon le son est tout faiblard, et lançons le DVD. Puis mettons la bonne chaîne parce qu'en fait les couleurs bizarres ne doivent pas l'être autant. Puis celui qui était en train d'éteindre les lumières rejoint son siège en se cognant les tibias sur la table basse, et le film commence. Puis celui qui était aux toilettes arrive, rejoint son siège en se cognant les tibias sur la table basse, et le film commence.

 

Enfin, il va commencer. D'abord, on se chamaille sur la version, parce que l'un d'entre nous veut la VO (on est snobs, par chez nous), donc on commence en VO, et finalement, on se dit après la première scène que ce sera encore plus nul en français, et que tout l'intérêt du film est là, et il faut bien avouer que jamais la version française ne nous a déçus pour ces films.

 

Si on pouvait être déçus, bien sûr. Quand on a un pitch tel que « les stéroïdes que prend l'équipe de nageurs de la petite ville paumée du Mid West (sauf un jeune homme blond sain et honnête que ces pratiques révulsent) vont passer via la douche dans l'étang et contaminer les sangsues qui vont devenir des monstres gros comme le bras du technicien qu'on verra bouger dans sa marionnette de sangsue mal faite et tuer tout le monde sur le campus et rendre fous et super forts les gars qui les mangeront », on n'a pas vraiment besoin de plus.

 

Pas plus avec une histoire comme « un groupe de hippies satanistes mangent des tartes à la rage confectionnées par le petit-fils du vétérinaire du coin à qui les hippies satanistes ont fait gober du LSD et ils s'entretuent et tuent tout le monde et une hippie couche avec des ouvriers qui attrapent la rage aussi et deviennent fous et tuent tout le monde avec des machettes et une femme enceinte s'enfonce un pieu dans le ventre ». Honnêtement, ça suffirait pour passer un bon moment, malgré (ou grâce ?) que le compositeur ait pour conception d'une bande-son qui fait peur une note aigue insupportable qui augmente un petit peu (iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiIIIIIIIIIIIIIIIIIIII).

 

Tout comme « une blonde qui fait partie d'une équipe d'explorateurs d'une planète extra-terrestre équipés de masques de soudure se fait inséminer par des ET à la tête en forme de gland et tue tout le monde ».

Quand on a un scénario béton, donc, on se soucie peu du jeu d'acteurs. Mais il faut reconnaître que la VF, aussi navrants soient les dialogues originaux, la VF ajoute un petit plus certain (« Papy, ces individus sont complètement tarés ! »). Un petit plus qui fait toute la différence entre un film tout pourri et un nanard charmant, en fait.

 

Et c'est en se disputant là-dessus que j'ai découvert à quel point nos goûts étaient en fait similaires.

Et c'est une belle chose à partager. Ces moments de profonde compréhension avec mon frère et mes soeurs sont ce qui nous attache les uns aux autres. Regarder ces films ensemble tisse entre nous des liens indestructibles, et donne à notre amour une trempe que nul différent ne saurait briser.

 

Bon, en fait, pas vraiment, on se marre juste bien. C'est quand même bien de partager quelque chose. Et un amour commun des films nazes, c'est sans doute mieux que le golf.

 

 

 

 

 

 

 

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 21:42

C'est marrant comme un bon week-end peut tenir à peu de choses. Celui-ci, c'était dû en bonne partie à ce sale belge d'Unpied, sans qui je ne sais pas si je serais venu au festiblog. Après y être allé deux fois, on sait à quoi s'en tenir, on a déjà rencontré les gens, et on se dit bon ben voilà quoi. Ca va être encore une fois la même chose.

 

Et c'était le cas.

 

Sauf que là, c'est curieux, mais il s'est rajouté un côté familier. Et c'était bien.

Partout où je tournais la tête, il y avait des gens que je reconnaissais. Des auteurs, surtout, bien sûr, vu les stars internationales du blog français qui attirent leurs hordes de fans, des Boulet, des Laurel, des Pénélope, mais j'ai pu aussi reconnaître quelques fans parmi les hordes (bon, ceux-là, c'est plutôt inquiétant, je ne leur ai pas adressé trop la parole).

Puis il y avait même des gens qui me reconnaissaient : des cubik qui venaient distribuer des smoothies gratos, des Wandrille qui claquaient la bise, des Turalo sans moustache qui disaient bonjour en passant, des Peb & Fox qui se souvenaient du temps qu'il faisait lors de notre première rencontre, tout ça. Bon, bien sûr, des fois, il fallait les forcer à se souvenir (tu sais bien, on a mangé une raclette chez Nelly avec cubik, j'avais un bonnet de l'Armée Rouge et tu m'a montré tes seins, tout ça aussi).

 

Puis des nouvelles personnes, des amis d'amis, qui m'ont permis de passer le temps dans les très nombrables (4) files d'attente que j'ai faites cette année. Parce que bon, j'avais décidé de ne faire dédicacer que des BD que j'avais déjà (certaines depuis un bail). J'ai pu faire la course à la dédicace entre Frédéric Peynet et Obion contre une soeur de la copine d'un ami à cubik (si j'ai bien compris). On a fait match nul.

 

Puis bien sûr, il y avait les amis : Lelf et son Jésus en premier lieu pour le samedi, Donio et Oneiros pour le dimanche et puis les exploiteurs du peuple en la personne de Phiip, qui m'a forcé à distribuer je ne sais combien de centaines de tracts pour le passage de Gad à la librairie Goscinny jeudi prochain. Mais avec un bon argumentaire (protège de la grippe A ! Le flyer de l'amour ! Il y en aura pour tout le monde, pas de déçus ! Faites acte de charité, prenez-moi un flyer, dieu vous le rendra, on ne regarde pas les auteurs dédicacer si on n'a pas son flyer, s'il vous plaît, un flyer mademoiselle, un flyer monsieur, il fait marque-page si vous voulez), et un passage dans la queue de Boulet et celle de Pénélope, c'était vite réglé et je me suis fait offrir un coca en échange. Il est gentil, Phiip, je l'aime bien. Même s'il ne fait pas les calepins de Lapin. Puis il m'aura permis d'offrir un flyer à Mathieu Chedid en faisant genre je l'avais pas reconnu (han, le gars, il savait même pas ce que c'était le festiblog !)

 

En fait, c'était ça, le truc : c'était bien parce qu'il y avait plein de gens que j'aimais bien. Que je leur aie parlé une fois en dédicace, ou croisés à plusieurs reprises, ou connus depuis des années ou rencontrés sur place, je me suis senti chez moi, et c'était bien agréable.

 

Décidément, le festiblog, c'est plein de gens gentils. C'est pas le pays des bisounours, mais y'a quelque chose.Quelque chose qui m'a permis de ne pas réviser mon chinois sans culpabiliser. Enfin, de ne pas culpabiliser de ne pas réviser mon chinois quoi.

 

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 18:42

S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on se moque des gens sans raison. Juste comme ça, pour blesser. Qu'on sorte leurs propos du contexte dans lequel ils ont été tenus. Qu'on se gausse de leurs paroles prononcées sur un coup de tête. Qu'on raille leurs animaux préférés parce qu'on est simplement un sale ignorant intolérant. Qu'on se fiche de leurs origines, ou de celles qu'ils aimeraient avoir.

 

Et surtout, je ne supporte pas qu'on se fiche des origines des gens quand on est soi-même un sale belge blasphémateur destiné à brûler pour l'éternité dans les flammes concupiscentes de l'Enfer pendant que le Tout-Puissant vous montrera du doigt en criant « HA-HA ! » et que des angelots ventrus vous jetteront des cailloux en nuage.

 

Du coup, je vous le dis tout net, ne faites pas comme moi et n'achetez pas la Nostalgie de Dieu de ce voyou mangeur de frites de Marc Dubuisson.

Crachez même si vous le voulez sur sa couverture à l'élégance trompeuse. Arrachez-en les pages avec ces ridicules bonshommes bâtons, aussi jouissivement expressifs soient-ils. Médites de ses dialogues suintant d'anticléricalisme entre un bonhomme suicidaire et un Dieu cynique et désabusé dans tous les salons que vous fréquenterez, parlez-en partout, que les gens sachent qu'il ne faut pas l'acheter même si c'est foutrement drôle, et qu'en plus, c'est trouvable gratos sur internet, , avec la suite .

 

Et surtout, n'allez pas le voir au festiblog dimanche prochain entre 16h et 18h, sauf si c'est pour lui dire que c'est un peu facile de pourrir la réputation des gens sur internet et que si c'est un homme, il pourrait un peu s'expliquer en face à face, puis pour lui prendre une dédicace que vous vendrez plus tard cher sur ebay pendant qu'il sera encore en train d'apprendre à dessiner un oryctérope, ce gros nul.

 

Non mais, je vous jure...

 

Jamais on m'a traité comme ça.

 

 

 

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 19:42

Cela fait un moment que je lis le journal Métro, en particulier ses pages de messagerie rose. Ca fait toujours rêver le célibataire endurci que je suis, ces descriptions de rencontres complètement fortuites à l'occasion d'un trajet en métro, et surtout tous ces espoirs fondés en général sur un simple échange de regards.

 

« Toi, brune sculpturale portant une écharpe mauve, moi, sémillant étudiant portant le bouc et une chemise Hermès. A Glacière, nous avons échangé un regard enflammé. Mais tu es partie, laissant mon coeur en cendres. Ecris-moi – bogossdu94 »

« Mon étalon brun fan de métal de la ligne B, tous les jours, je te dévore des yeux, et tu me le rends, et ça fait des étincelles entre nous, mais jamais je n'ai osé t'adresser la parole, et jamais tu n'as ôté les écouteurs de ton iPod. Je suis la jolie rousse aux yeux pétillants qui descend à Luxembourg, j'espère que tu liras ces lignes - rouquemoutangel69 »

 

Etant donné la population qui utilise le métro ou le RER comme moyen de transport, et le nombre bien moins important des personnes qui osent écrire à un journal, on peut se dire que ça arrive tous les jours à une quantité de personnes assez imposante, ces prémisses de relation torride.

 

Pourquoi ça ne m'est jamais arrivé à moi, alors ?

 

En une bonne douzaine d'années d'usage intensif de ce mode de transport, pas UNE SEULE fois je n'ai échangé de regard entendu avec une brune sculpturale portant une écharpe mauve ou une rousse aux yeux pétillants, ou aucun autre membre du sexe opposé, même pas une moche. Et je peux vous assurer que ce n'est pas faute d'essayer. A chacun de mes voyages, je prends soin de fixer une jeune fille attrayante (si tant est qu'il y en ait dans mon wagon), et que mon regard soit langoureux, perdu-dans-le-vague-mais-néanmoins-braqué-sur-ses-yeux-bleus-profonds-comme-l'océan, ou empreint de toute la frustration sexuelle que je pouvais y mettre (et croyez-moi, je peux en mettre), tout ce que j'ai récolté, c'est une conjonctivite. Au mieux, mes futurs partenaires sexuels potentiels m'ignoraient complètement, en général elles se tortillaient sur leur strapontin ou elles le quittaient, au pire elles m'envoyaient une baffe, et j'ai une fois été foutu dehors par un type qui devait se prendre pour un gentleman défenseur de la vertu offensée.

Alors je veux bien ne pas être un canon de beauté, mais je ne suis pas moche comme un pou non plus, en tous cas pas plus que beaucoup de types qui se sortent une bonnasse alors qu'ils sont en plus cons comme des balais et prennent des pseudonymes allant de « sexyloverboy » à « choupinoulol69 ».

 

Je ne vois qu'une chose à en déduire : ces messages sont une propagande éhontée au service de la RATP.

Ils sont pas idiots, ces salauds. Ils savent que la proportion de célibataires en Ile de France est énorme (on en compterait plus de deux millions), et que c'est une tranche de la société qui est plus riche, donc plus susceptible d'utiliser une voiture, un taxi, et de s'épargner les contraintes du transport ferré, tels qu'odeurs pestilentielles, grèves, suicides et foule. Et ils savent que le seul moyen de convaincre ces utilisateurs potentiels est de leur faire miroiter une rencontre amoureuse totalement improbable.

 

Et j'ai une preuve supplémentaire de ce complot. Quand je clique sur l'onglet « courrier du coeur » du site metrofrance.com, qu'est-ce qui apparaît ?

Bien sûr, 404, page non trouvée.

Ma théorie était juste.

Le courrier du coeur du journal Métro est une vaste fumisterie publicitaire.

 

Ces basses manoeuvres me dégoûtent. Oui, me dégoûtent. Jouer sur les faiblesses des gens, tirer profit de leur envie d'avoir une vie sentimentale pour se faire du fric, alors même qu'on est un service public, c'est scandaleux. Et j'espère bien que ce sera puni quand je ferai éclater la vérité au grand jour.

 

 

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 18:42
Une boîte.
A Casino.
Pour la harira de ce soir.
73 centimes.
J'avais un trou dans mon pantalon.
Ca aère.
Mais c'est vulgaire.

Vivement la rentrée.
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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 00:42

Bon, je viens de rentrer de la fête de l'Humanité, il est une heure et demie du matin, et décidément, il n'y a pas grand chose à dire sinon que la fête de l'Humanité draine trop d'Humanité.

Ceci dit, ça avait bien commencé, dans le domaine de l'Humanité : en se rendant tant bien que mal à la Courneuve dans la 205 de ma mamie, il nous est arrivé une chose dingue : un type nous a parlé, sur la route. Il était dans sa voiture, nous dans la nôtre qui bêlait avec toute la détresse d'une brebis devant laquelle on égorge ses agneaux (Brêêêêêêêêêêmmmmmm), et il a ouvert sa fenêtre et il nous a dit « elle roule bien, hein ? J'en ai gardé une comme ça pendant dix ans ! ». Il avait une moustache.

 

Puis on est arrivé, on a tourné un peu en rond mais pas trop, on a trouvé un bout de chaussée qui pouvait ressembler, de nuit vu de dos, à une place, on s'est garés, et hop, petite marche jusqu'à l'entrée dérobée où on a fait la queue vingt minutes. La classe.

 

Puis on a retrouvé ma soeur qui arrivait de Lyon en stop – d'après ce qu'elle prétend, ils ont été pris par le champion de France de rallye qui a changé son pneu crevé en deux minutes chrono, la dernière fois c'était Igor et Grichka qui l'avaient snobée à une aire d'autoroute – et on est allés se promener. D'abord, tout s'est bien passé, on est allés prendre une Teq'paf, puis j'ai pris dix mètres d'avance pour photographier un stand rigolo et puis, comme la teq, paf, ils ont disparu. Bon, au moins, j'ai ma photo.

 

 

Je les ai cherchés une demi-heure, mais bon, comme le portable passe pas bien, je les ai pas retrouvés, du coup, au lieu d'aller voir Keziah Jones dont on m'a dit le plus grand mal en concert, je suis allé voir Alexis HK dont on m'avait dit le plus grand bien en concert. Et c'était bien.

 

Puis je suis allé tenter de rejoindre les autres devant la scène où devait se produire Manu Chao. J'ai failli réussir à les retrouver, ils m'ont appelé, ils étaient à dix mètres de la scène. J'étais trente mètres plus loin, je n'ai pas pu les rejoindre.

Le concert a commencé, et puis bon, au bout d'une demi-heure, je l'ai quitté. Enfin, pour être exact, je l'ai quitté au bout de cinq minutes, mais il m'a fallu une demi-heure à jouer des pieds et des mains pour m'extraire de ce magma grouillant de jeunes qui sautaient dans tous les sens. C'était trop dur pour moi.

 

Alors je suis allé manger une brochette d'agneau et des frites et traîner un peu, puis, sans le faire exprès, je me suis retrouvé devant le concert que j'avais quitté (je pensais que les gens allaient vers la sortie), et finalement, de plus loin c'était mieux, et j'ai pu profiter de la fin du concert. Ca avait de la gueule, rien à dire.

 

 

Sinon que j'étais plus près d'Alexis HK.

 

 

Enfin bref.

 

Le plus dur restait à venir : quitter le parc de la Courneuve. J'ai eu le temps de peloter des nichons « excusez-moi, mais c'est pas vraiment ma faute hein – Ha ben j'avais même pas remarqué. Ben, euh, profitez-en » (la tête de ma mère, profitez-en elle m'a dit !), de me faire un ami aubois « et, t'as mangé ? -Ha non. On y va ? OK », de le perdre (en l'espace de trente mètres et une demi-heure), et de penser à une note de blog malgré la promiscuité qui rappelait le métro ligne 13 aux heures de pointe en trois fois pire. On devait se frayer un chemin entre des membres indistincts, c'était quelque chose. Je serais curieux de connaître le nombre d'enfants conçus aujourd'hui dans la totale ignorance des parents (oui, parce que hein, avec tous ces frottements incontrôlés dans tous les sens hein, qui sait ce qui peut se passer).

 

Puis j'ai réussi à rejoindre la gare à pied, à pousser les gens pour rentrer dans le train, et à rentrer chez moi avec une Bible et un livre intitulé « » que je ne pouvais me résoudre à laisser dans le train, à la portée de n'importe quelle âme innocente.

 

 

Ha, et aujourd'hui, j'édite : je suis retourné à la fête de l'Huma pour vérifier si c'était bien l'horreur, et ben finalement les Wampas ont commencé à me faire changer d'avis, les Doigts de l'Homme et son public ont continué (parce qu'on a réussi à faire sortir les tables et les chaises de la salle par dessus tout le monde pour faire rentrer les gens de dehors), et Deep Purple m'a achevé.

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 13:42

J'ai un aveu à vous faire.

J'ai beau être parisien, aimer ma capitale, ses cinémas, ses grandes enseignes culturelles, ses boutiques de BD ouvertes jusqu'à minuit, son métro et sa richesse olfactive, mes origines sont provinciales.

 

Lozériennes, plus précisément. Ce qui implique une chose : les vacances en Lozère.

Et j'aime ça. J'aime batifoler dans les ruisseaux à truites, sortir de la voiture pour écarter les vaches de la route, pêcher les têtards, traquer la girolle et médire du voisinage.

 

Mais plus que ça, j'aime les brocantes du coin.

Parce que ça n'a rien à voir avec l'entrepôt du bout de la N20, tenu par un antiquaire et bourré de meubles dorurés d'époques de rois dont je n'ai jamais entendu parler et qui ont nécessité chacun l'éradication d'un gros bosquet en Asie du Sud-Est, et de sofas où l'on peut imaginer que se sont vautrées un nombre infini de courtisanes lascives à la peau blanche comme la neige et aux lèvres rouges comme le sang, le tout avec des prix comprenant plus de zéros que mon compte en banque.

 

La brocante de village, c'est un assortiment foutraque de stands tenus par des professionnels du coin, venus avec leur camionnette et leur petit chapiteau de protection, et de gamins assis sur le rebord de la fontaine qui vendent sur un tapis trois bouquins de Martine, un Club des cinq, des cassettes vidéos de films Disney inconnus et des peluches poussiéreuses.

 

Ca a beau ne remplir que deux rues et une placette, on peut facilement s'y perdre. Enfin, perdre les gens avec qui on y est allé (sauf s'il pleut, là on se retrouve au bistrot).

Parce que c'est facile de s'immerger totalement dans la contemplation d'une collection hideuse de dauphins en porcelaine irisée, d'un assortiment d'outils rouillés à l'usage incertain (c'est fou la quantité des trucs qui ont été inventés avec un manche en bois et un bout de fer tordu au bout), dans le feuilletage d'une caisse remplie de Paris Match des années 60 ou de Brigade des Moeurs.

Facile de s'embourber dans une conversation avec un vieux vendeur à l'accent du terroir sur l'usage d'un couteau de vigneron ou d'un pressoir à raisin, surtout quand on est accompagné par des mômes curieux et insatiables.

 

Alors on se perd, on tourne en rond, on va renifler le stand du vendeur d'aligot, on va se faire peur en regardant un jeune type au crâne rasé malingre en treillis qui explique qu'il a toujours été « fasciné par les choses de l'armée » au moustachu qui vend des surplus américains, vieilles godasses, casquettes kaki, gourdes cabossées et autre veste de chasseurs alpins, on s'agenouille pour vérifier si il y a bien une épée planquée dans le corps des cannes, on farfouille dans des boîtes où se mélangent des paquets de fusibles, des vieilles pièces, des pin's, des briquets publicitaires, des boutons, des clés et des porte-clés, on feuillette les albums de cartes téléphoniques et les boîtes à chaussures remplies de cartes postales coquines sous plastique, on demande le prix des faucilles pour offrir au mariage du couple d'amis communistes le mois prochain, on ouvre grand la bouche, et on repose délicatement en disant « je vais réfléchir » sans regarder le vendeur dans les yeux.

 

On va un peu plus loin, on observe les tables couvertes de voitures Majorette, on retombe sur les gens qu'on avait perdu en train d'acheter une cloche pour vache, on demande « mais à quoi ça va te servir ? », et généralement, l'autre ne sait pas quoi répondre.

 

C'est ça qui est beau : on n'achète que des trucs inutiles. Un ange en fonte à fixer à la porte, parce que peut-être un jour on le fixera à une porte et qu'il est pas cher. Des pellicules Super-8, parce que peut-être un jour on trouvera une caméra Super-8 à la brocante et que c'est pas cher. Des figurines Action Man parce que quand on appuie sur le bouton dans le dos, il donne des grands coups avec sa jambe et qu'elles sont pas chères. Une peluche qui parle et une tête à coiffer, parce que ça fera des cadeaux rigolos et que c'est pas cher. Des fois, une BD parce qu'on la cherche depuis longtemps et qu'elle est pas chère.

 

Puis on retourne chez soi, et on montre ses achats à tout le monde, tout le monde se moque parce qu'on a dépensé de l'argent pour des trucs qui servent à rien et qu'on oubliera en partant, et on se fâche, on râle, on va bouder aux toilettes, puis on redescend mettre la table parce qu'on est vingt ce midi et qu'il y a de la soupe au pistou comme la faisait Margot, et les vacances finissent, et on oublie complètement ce qu'on avait acheté avant de le retrouver l'année suivante.

 

Et c'est bien.

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 14:42

Mon âme de fauve est morte. Déchiquetée par les grandes dents impérialistes de l'immortelle et cruelle maîtresse de mes rêves qu'est la désillusion perpétuelle.

Je ne sais même plus ce que j'écris. J'ai les doigts sur le clavier et je ne contrôle pas grand-chose, le prochain mot qui en sortira risque d'être aussi vide de sens que le slip de Carla Bruni. La preuve. Ca ne veut rien dire. Plus rien ne veut rien dire, et je ne saurais adresser le blâme. Peut-être à mon hoquet. Il me déchire le diaphragme. Si j'essaye de retenir ma respiration, au prochain soubresaut de mes entrailles, j'envoie un demi-litre de glaires pulvérisées sur mon écran. Ca fera loupe sur les pixels.

Et là, c'est de la bile qui remonte. C'est désagréable.

Tout est désagréable, tout n'est que désagréabilité, bile, hoquet, et incapacité à écrire quelque chose qui ait un sens. J'ai envie de goûter l'amertume décalée du liquide céphalique des amphibiens zélés.

Au moins c'est rythmé. Ca sonne. Comme sonnent les cloches à Noël. Faudra penser à acheter des cadeaux avant décembre.

Mais bon, ça ira, j'oublierai.

J'y pense, et puis j'oublie. Là, je voulais réviser mon chinois jusqu'à la leçon trente, je suis arrivé péniblement à la vingt-huit. J'ai réappris à dire « logiciel ». Je ne le dis jamais en français, et je ne parle pas aux chinois, ils me font peur avec leurs cheveux raides. On dirait des Ken. Avec les yeux bridés. Je ne leur en veux pas.

 

J'aimerais tant voir Schérazade, son éclisse et son grand piston. On jouerait ensemble à caillasser les mouettes à grands coups de citrons. On aurait les doigts qui piquent, après. Et alors, on roulerait des pâtes à tarte, dans la splendeur lactée d'une cuisine vespérale, et on hurlerait à la lune « Pourquoi ? Pourquoi ? », et la lune confiante nous confiera « Parce que », et elle aura raison.

La lune a toujours raison.

 

Il faut que je fasse un sacrifice. Pour donner du sens à tout ça. Tout ça n'a aucun sens, ça m'apporte juste le soulagement momentané de sentir céder sous mes doigts la chaleur lisse des touches du clavier. C'est presque érotique. J'aime glisser du s au e au r dans les mot glissereserserserser. C'est inutile et c'est bon. Un sacrifice, disais-je. C'est idiot. Je n'ai rien à sacrifier, sinon du temps. Tiens, c'est ce que je fais. Je perds un temps utilisable à des fins purement utiles, telles que réviser jusqu'à la leçon trente, réapprendre ainsi à dire «le diplomate joufflu n'a que faire des lois terrestres et marie sa fille sans honte à des ecclésiastes bornés ». Ou des trucs du genre. Je ne sais plus dire joufflu.

 

En fait, ça sonne sans doute mieux en français. Je devrais passer l'aspirateur et laver mes draps des antiques sueurs qui l'amidonnent depuis deux mois. Elles ne sont même pas à moi. J'ai sué ailleurs. Dans des draps maintenant lavés. Qui ne se souviennent plus de moi. Ils ne seront pas les seuls. C'est triste, quand on y pense. Heureusement, je n'y pense déjà plus. C'est l'avantage d'écrire au fil du clavier, comme ça, même si ç'a moins de classe qu'au fil de la plume. C'est moins salissant, aussi.

Et les oiseaux en souffrent moins. Je n'aime pas faire souffrir des oiseaux, sauf s'ils l'ont bien cherché. Ca arrive. Beaucoup d'oiseaux sont des sales bêtes, qui n'y regardent pas à deux fois avant de vous foncer dessus alors que vous ne faites que vous approcher pacifiquement de leur île. En plus, ça a l'oeil mauvais, les oiseaux. Surtout les goélands. On sent la cruauté en eux. S'il devait y avoir des animaux zombies mangeurs d'homme, les goélands seraient les premiers. A mon avis, ils attendraient même pas d'être zombifiés. C'est foncièrement mauvais, ces bêtes-là, et on a pas à creuser très loin pour trouver le fond. Façon de parler. Je n'ai jamais creusé dans un goéland.

 

Et pourtant, j'aime bien creuser. Pas mes réflexions, hein. Jamais su faire ça. Mais avec une pelle, ou une bêche, ou une pioche. Et des chaussures avec une bonne semelle, pour appuyer. Sinon, ça fait mal. Et du coup, on va pas loin. On trouve peu de vers de terre, si on a des mauvaises semelles. Alors que c'est toujours bien, de trouver un ver de terre. On le regarde gigoter dans sa main, pris de convulsions. Puis il tombe par terre. Et on ne sait pas si on doit le recouvrir, est-ce qu'il saura recreuser ou est-ce que ça le noiera ? Ou l'écrasera ? On veut bien faire en le protégeant des goélands zombies, mais si c'est le condamner à mort ? S'il a besoin d'être dans son tunnel pour survivre, pour avoir la place de se tortiller dans le bon sens ?

 

Je ne sais pas comment marchent les vers de terre. Je ne sais pas non plus comment ils font pour mettre des rayures dans les tubes de dentifrice double action. Je ne sais rien. Sauf dire logiciel en chinois.

 

C'est toujours ça.

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 22:42

En relisant un peu mon blog (en fait non, en essayant de me remémorer ce que j'y avais fichu), je me suis rendu compte que si je donnais des conseils de lecture au moins deux fois, la seule fiche de lecture dont je me sois fendu concernait Marc Levy. Du coup, j'ai un peu honte, et je me suis dit "pourquoi ne pas parler d'un truc qui m'a plu en recyclant ce que j'ai écrit pour un autre site, hein ?", et je me suis dit "ha ouais, pas con", du coup, voilà.

 

S'il est une chose indubitable dans ce monde de machos, c'est que les gens rigolos sont généralement des messieurs. De braves messieurs, que j'imagine respectables le plus souvent, à l'anglicitude irréprochable jusqu'à la moustache cirée et au chapeau melon, et surtout qui sont immanquablement dotés d'un pénis et de la sempiternelle paire de coucougnettes qui l'accompagnent.

Des mecs, quoi.

Même en cherchant bien, on trouve peu de femmes ayant l'humour pour sacerdoce. On ne voit pas (enfin, je ne vois pas) au premier abord d'équivalent féminin aux Monty Pythons ou à Douglas Adams. Y'a qu'à regarder les H2G2, hein.

Je ne sais pas à quoi c'est dû. Peut-être au fait que les femmes sont là pour qu'on les fasse rire, afin de les coucher à moitié dans nos lits, mais qu'une femme drôle est vulgaire. Un bon exemple est Geneviève de Fontenay, la grande humoriste française, dont les traits d'esprits sont aussi dégoûtants que ceux de Bigard, que nul ne voudrait dans son pieu.

 

Mais il ne faut pas s'arrêter aux premiers abords, car au second, on peut trouver des perles, en fouillant les huîtres malodorantes de la littérature fantasy.

C'est le cas de Catherine Dufour (1).

Catherine Dufour est une écrivain française, qui longtemps refusa de publier ses textes, pour la bonne raison qu'elle les jugeait « très mauvais ». Beaucoup de gens n'ont pas cette pudeur (Marc, Guillaume, si vous me lisez, spécheule kassdédi).

Puis, dit-elle, elle découvrit Terry Pratchett, et décida que faire rire était une raison valable d'écrire.

En une semaine, elle avait fini Blanche-Neige = SS, titre explicitement pompé à Vuillemin (encore de la référence qui donne envie), qui allait se transformer en « Une cloche à fromage pour réception de huit cent personnes », jugé un peu long par son éditrice qui allait lui imposer « Blanche-Neige et les Lance-Missiles », premier tome du cycle Quand les dieux buvaient.

 

Autant le dire tout de suite, Blanche-Neige..., c'est un sacré bordel. Assez compliqué à résumer pour qui l'a abandonné (bon, perdu) au bout de la moitié, pour le finir deux mois plus tard.

Mais ce fouillis foutraque a quelque chose de jouissif.

Hommage appuyé et revendiqué à Pratchett, aux Monty Pythons et à Douglas Adams (on peut trouver pire comme maîtres), elle retrace l'histoire du monde depuis qu'il était plat (2), dans une uchronie foisonnante (c'est rigolo, c'est le mot utilisé en quatrième de couverture aussi, mais je l'avais trouvé en premier) de clins d'oeils (3), de références, et d'une invention langagière qui n'appartient qu'à elle.

Bon, ça vous dit pas vraiment de quoi ça parle...

A la base, mettons que c'est du conte de fées. On retrouve des personnages connus, Blanche-Neige, Aurore de Bois Dormant, Peau d'Âne, Dieu, Vareuse-Tagueule (enfin, le petit Chaperon Rouge), et ça commence par la fin du monde, parce que Dieu et ses anges sont devenus ivrognes par la faute de Bille Guette, qui voudra par la suite se débarasser des spectres qui auront envahi internet, en les convertissant de .spectr en .3d et en les faisant poursuivre par des meutes de PacMan, heureusement pour eux qu'Evariste Galois et les fées du Bois de Boulogne veillent...

Je saute des épisodes, pardon.

 

Alors, Blanche-Neige, après être devenue une abominable dictatrice...

Non, j'en dis trop.

Bon, alors, le couple formé par Peau-d'Âne et Cendrillon qui en avaient marre d'attendre le prince charmant battant de l'aile...

Non, ça va pas.

Alors, au tout commencement, il y avait un village gai et industrieux, peuplé d'êtres généreux et aimables, pourvu que vous soyez pas une saloperie d'étranger. Aïe, fils de Baffe, petit-fils de Ronfle, neveu de Bibron, Soluble et Perclus, cousin de Demi, Craspette, Liquette, Aufraise, Bedon, Arnica et Lampion, fait fortune dans la bière de saucisson des marais et...

Nan, ça explique pas vraiment.

 

Bon, je crois que je vais abandonner l'idée de raconter l'histoire, je ne parlerai donc pas de la fille du père Noël, des gragons ou de Mismas l'écrivaine fantasy auteur de Le Dit de l'Epée du Démon Blanc. C'est trop bordélique.

Mais on s' y retrouve quand même, c'est ça qui est fort.

En plus, c'est tellement savoureux qu'on peut se relire des passages trente six fois en continuant à se bidonner comme un pot de pétunias.

 

« Alors, j'y ai dit, à ma mère, que j'avais pas envie d'y aller, cause que ma grand', elle pique du menton et elle me fait faire sa vaisselle. 'lors a m'a dit :

-Et mon sabot dans ton cul, ça va t'y piquer ?

 et a m'a donné ce panier, là, avec du pain sec pour l'âne à ma grand', pis j'y ai dit :

-Pis si je rencontre un loup ou un linsk, hein ?

 alors a m'a dit :

-T'y fous un peu de ce poivre dans la truffe, ça ira bien.

 et a m'a donné ce sachet de poivre, alors j'y ai dit :

-Pis si je rencontre le monsieur tout velu qui me dit des cochonceries ?

Alors a m'a dit :

-Ca te fera l'occasion de t'instruire, pour une fois.

 et a m'a donné ce petit pot de beurre, alors j'y ai dit :

-Pis si je rencontre un korrigan ou un elfe noir ?

 alors a m'a dit :

-Tu t'démerdes.

 alors j'y ai dit :

-Pis si je croise un ours, hein ?

 alors a m'a dit :

-Ben là, tu l'as dans l'fondement

 alors j'y ai dit :

-Pis si je...

 alors a m'a dit :

-Ta gueule !

Et a m'a foutue dehors, dites donc ! »

 

Et je passe le don qu'elle a pour les petites phrases définitives suintantes d'un cynisme de bon aloi, et les myriades d'expressions plus inventives les unes que les autres.

Non, décidément, Catherine Dufour, c'est du bon. Et elle doit être inspirée par de la bonne.

 

  1. Mais pas que : en réfléchissant un peu, j'ai trouvé aussi Nathalie Dau, qui dans un recueil de nouvelles intitulé [Pro]Créations, a été la seule à me faire rigoler avec une histoire de paternité chez des elfes de Wow, alors que les mecs me déprimaient plutôt, même Yoze.

  2. jusqu'à ce qu'il devienne rond, tout à fait rond, rond du dessus et du dessous en plus de rond dans les coins

  3. Putaing, quelqu'un qui a lu le Pays des 36000 volontés, ça se respecte, ça.

  4. Ha, et sinon, les infos que je donne imprudemment sont intégralement issues du bouquin.
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