Lundi, en raison de blocage de la fac, j’ai pas eu ce cours de civilisation chinoise qui me fascinaient tant.
Car en effet, si le sujet peut paraître abrupt au premier regard (qu’est-ce qu’on en a à battre de ces perfides asiates qu’en plus ils sont morts depuis des milliers d’années ? Hein ?), il s’avère en fait que l’histoire chinoise est tout aussi pleine de morts et de sexe que l’Ancien Testament. Enfin, sans doute plus de morts et moins de sexe, mais ça reste un paquet.
Par contre, vu que chaque bonhomme important porte plein de noms, son premier, celui qu’il prend en devenant important, celui qu’il laissera à la postérité, sans compter les diverses retranscriptions fantaisistes que lui attribueront les divers historiens européens qui ont du mal avec la langue chinoise, et que c’est pareil pour les villes qui changent de nom comme moi de chaussettes, c’est un peu compliqué à suivre pour le pékin moyen (presque autant que cette phrase, tiens.)
Voilà donc un petit résumé de mon cours de civilisation chinoise, enfin ce que j’en ai retenu.
Au commencement était la Chine : un grand territoire plein de rien. Sauf deux grands fleuves, le Huang He au nord, (le fleuve jaune, quoi), et le Yang Tse au sud, et autour d’eux, quelques bouseux réunis en villages par-ci par là. Super en retard pour attraper le train du Néolithique, en plus : s’il était arrivé vers -10000 en Europe, en Chine, il n’est arrivé que vers -6000 en Chine. Bouuuh, huons-les.
Bon à partir de là, par ci par là, on fait des poteries et des jolis trucs en forme de machins divers, mais ça va pas plus loin. Enfin si, mais j’en parlerai pas, donc on s’en fout.
Quelques temps plus tard, au nord, vers pile-poil -1766 les Shang (prononcer Shang) prennent le pouvoir parce qu’ils ont récupéré la technologie du bronze et règnent sur les bouseux du Nord, du côté du Huang He. S’ensuivent quelques années de continuage de bousisme, avec entre-temps l’invention de l’écriture (vers -1300/1400), sur carapaces de tortues au feu de bois. Parce que les Shang gouvernent avec l’aide des ancêtres et des dieux auxquels ils s’adressent à coups de cramage de carapace de tortues, qui leur disent quoi faire, avec les craquelures dessus : qui qu’on choisit comme successeur ? Est-ce un jour propice à aller à la chasse ? Le roi peut-il aller faire caca, ou cela bouleversera-t-il l’ordre de l’univers ?
Evidemment, une telle manière de gouverner fait que ça ne peut pas tenir plus de quelques siècles, et en -1050, pouf, un gros vassal qui squatte un territoire du nom de Zhou (prononcer en gros GI-Joe, en enlevant le GI-) prend le pouvoir.
Là, c’est pas bien. Non non non. Parce que les Shang gouvernaient avec le ciel, que les rois étaient encore plus sacrés que l’abbé Pierre dans l’esprit des gens, alors les renverser, ça devait foutre le cosmos en rogne sévère.
Heureusement, les Zhou n’étaient pas des huîtres, au niveau politique, et bricolent la théorie du mandat du ciel, qui servira longtemps après eux : je retranscris ce que j’en ai écrit dans mes cours :
Il en va de pouvoir comme de vie humaine : tt change - cycle saison…
Vrai aussi de l’ordre π : une vérité suprême : le ciel donne mission à une dynastie de gouverner les hommes pour un certain tps.
Pouvoir avait perdu sa vertu
Discours moralisateur – ils n’ont pas voulu le pouvoir, c’est le ciel qui l’a voulu.
Le peuple qui était de l’autre côté des masses d’armes a gobé ça comme un flanby, et les Zhou ont pu entamer leur règne dans la paix et la sérénité. Et une bonne petite administration, parce que la divination, ça va un temps, mais bon, on a vu ce que ça donnait.
Bref. On fait des vassaux histoire d’aller conquérir des territoires un peu autour, à la colons américains, moins les fayots.
D’autant moins fayots que ça se soulève, la capitale est mise à sac, on en fait une plus loin (et paf, ça nous fait des Zhou orientaux alors qu’on avait des Zhou occidentaux qui marchaient très bien) et qu’on fait des Hégémons qui se filent le pouvoir les uns aux autres, et qui ont pas mal de pouvoir par rapport aux pauvres Zhou. Comme on aime bien les jolis noms en Chine, on appelle ça le temps des Printemps et Automnes, qui durera de -722 à -421
Arrive l’Age du Fer, et là, ça tourne à la cata : les bonnes vieilles valeurs d'antan partent en couille, et Machiavel pourrait en prendre de la graine, le petit joueur. De -453 à -221, on sera en guerre 80 % du temps, avec des péquenots transformés en petits soldats qui partiront à la boucherie avec plein de nouvelles armes toutes jolies. En fer.
Et l'argent, le vil argent vient tout pourrir, et ça aide pas à faire évoluer les mentalités dans le bon sens, ça j'vous l'dis ma bonne dame, et que je deviens un vil calculateur, et qu'au lieu d'être un loyal bon chevalier je deviens un cynique investisseur banquier pas bien.
C'est la belle époque des Royaumes Combattants (quand je vous disais qu'ils aimaient les jolis noms.)
Au passage, comme d'hab, comme c'est le bordel partout, quelques illuminés en profitent pour lancer leur religion, avec quelques-uns qui ont plus de succès, comme Kong Zi (Confucius par chez nous, qui prèchera le retour aux bonnes vieilles valeurs morales d'antan, au respect des ancêtres toussa, la loyauté envers ses seigneurs, bref, un amateur des vertus aristocratiques applicables à tous, et il aura tout plein de disciples dans le nord.
Dans le Sud aussi, on se dit que c'était mieux avant, mais bien avant. Avant l'Homme, parce que l'Homme, depuis qu'il a le langage, c'est qu'un gros pourri. Donc on est contre toutes les contraintes sociales, parce qu'elles ont perdu ce con d'Homme, c'est le taoïsme, et le sage taoïstepeut donc roter, péter, s'asseoir comme il veut même pas droit, baiser comme un lapin et se foutre de la gueule du confucéen en se baignant dans les torrents tout pleins de cailloux parce que il peut lui dire « haha mais non je vais pas me blesser, chuis mou comme la vague moi garçon », parce qu'il parle aussi comme un sagouin.
Enfin, je crois, je suis pas sûr d'avoir tout compris.
Bon, je m'arrête là, on verra la suite plus tard.