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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 21:42

Lundi, en raison de blocage de la fac, j’ai pas eu ce cours de civilisation chinoise qui me fascinaient tant.

 

Car en effet, si le sujet peut paraître abrupt au premier regard (qu’est-ce qu’on en a à battre de ces perfides asiates qu’en plus ils sont morts depuis des milliers d’années ? Hein ?), il s’avère en fait que l’histoire chinoise est tout aussi pleine de morts et de sexe que l’Ancien Testament. Enfin, sans doute plus de morts et moins de sexe, mais ça reste un paquet.

 

Par contre, vu que chaque bonhomme important porte plein de noms, son premier, celui qu’il prend en devenant important, celui qu’il laissera à la postérité, sans compter les diverses retranscriptions fantaisistes que lui attribueront les divers historiens européens qui ont du mal avec la langue chinoise, et que c’est pareil pour les villes qui changent de nom comme moi de chaussettes, c’est un peu compliqué à suivre pour le pékin moyen (presque autant que cette phrase, tiens.)

 

Voilà donc un petit résumé de mon cours de civilisation chinoise, enfin ce que j’en ai retenu.

 

Au commencement était la Chine : un grand territoire plein de rien. Sauf deux grands fleuves, le Huang He au nord, (le fleuve jaune, quoi), et le Yang Tse au sud, et autour d’eux, quelques bouseux réunis en villages par-ci par là. Super en retard pour attraper le train du Néolithique, en plus : s’il était arrivé vers -10000 en Europe, en Chine, il n’est arrivé que vers -6000 en Chine. Bouuuh, huons-les.

Bon à partir de là, par ci par là, on fait des poteries et des jolis trucs en forme de machins divers, mais ça va pas plus loin. Enfin si, mais j’en parlerai pas, donc on s’en fout.

 

Quelques temps plus tard, au nord, vers pile-poil -1766 les Shang (prononcer Shang) prennent le pouvoir parce qu’ils ont récupéré la technologie du bronze et règnent sur les bouseux du Nord, du côté du Huang He. S’ensuivent quelques années de continuage de bousisme, avec entre-temps l’invention de l’écriture (vers -1300/1400), sur carapaces de tortues au feu de bois. Parce que les Shang gouvernent avec l’aide des ancêtres et des dieux auxquels ils s’adressent à coups de cramage de carapace de tortues, qui leur disent quoi faire, avec les craquelures dessus : qui qu’on choisit comme successeur ? Est-ce un jour propice à aller à la chasse ? Le roi peut-il aller faire caca, ou cela bouleversera-t-il l’ordre de l’univers ?

 

Evidemment, une telle manière de gouverner fait que ça ne peut pas tenir plus de quelques siècles, et en -1050, pouf, un gros vassal qui squatte un territoire du nom de Zhou (prononcer en gros GI-Joe, en enlevant le GI-) prend le pouvoir.

 

Là, c’est pas bien. Non non non. Parce que les Shang gouvernaient avec le ciel, que les rois étaient encore plus sacrés que l’abbé Pierre dans l’esprit des gens, alors les renverser, ça devait foutre le cosmos en rogne sévère.

Heureusement, les Zhou n’étaient pas des huîtres, au niveau politique, et bricolent la théorie du mandat du ciel, qui servira longtemps après eux : je retranscris ce que j’en ai écrit dans mes cours :

Il en va de pouvoir comme de vie humaine : tt change - cycle saison…

Vrai aussi de l’ordre π : une vérité suprême : le ciel donne mission à une dynastie de gouverner les hommes pour un certain tps.

 

Pouvoir avait perdu sa vertu

Discours moralisateur – ils n’ont pas voulu le pouvoir, c’est le ciel qui l’a voulu.

Le peuple qui était de l’autre côté des masses d’armes a gobé ça comme un flanby, et les Zhou ont pu entamer leur règne dans la paix et la sérénité. Et une bonne petite administration, parce que la divination, ça va un temps, mais bon, on a vu ce que ça donnait.

 

Bref. On fait des vassaux histoire d’aller conquérir des territoires un peu autour, à la colons américains, moins les fayots.

D’autant moins fayots que ça se soulève, la capitale est mise à sac, on en fait une plus loin (et paf, ça nous fait des Zhou orientaux alors qu’on avait des Zhou occidentaux qui marchaient très bien) et qu’on fait des Hégémons qui se filent le pouvoir les uns aux autres, et qui ont pas mal de pouvoir par rapport aux pauvres Zhou. Comme on aime bien les jolis noms en Chine, on appelle ça le temps des Printemps et Automnes, qui durera de -722 à -421

 

Arrive l’Age du Fer, et là, ça tourne à la cata : les bonnes vieilles valeurs d'antan partent en couille, et Machiavel pourrait en prendre de la graine, le petit joueur. De -453 à -221, on sera en guerre 80 % du temps, avec des péquenots transformés en petits soldats qui partiront à la boucherie avec plein de nouvelles armes toutes jolies. En fer.

Et l'argent, le vil argent vient tout pourrir, et ça aide pas à faire évoluer les mentalités dans le bon sens, ça j'vous l'dis ma bonne dame, et que je deviens un vil calculateur, et qu'au lieu d'être un loyal bon chevalier je deviens un cynique investisseur banquier pas bien.

C'est la belle époque des Royaumes Combattants (quand je vous disais qu'ils aimaient les jolis noms.)

 

Au passage, comme d'hab, comme c'est le bordel partout, quelques illuminés en profitent pour lancer leur religion, avec quelques-uns qui ont plus de succès, comme Kong Zi (Confucius par chez nous, qui prèchera le retour aux bonnes vieilles valeurs morales d'antan, au respect des ancêtres toussa, la loyauté envers ses seigneurs, bref, un amateur des vertus aristocratiques applicables à tous, et il aura tout plein de disciples dans le nord.

Dans le Sud aussi, on se dit que c'était mieux avant, mais bien avant. Avant l'Homme, parce que l'Homme, depuis qu'il a le langage, c'est qu'un gros pourri. Donc on est contre toutes les contraintes sociales, parce qu'elles ont perdu ce con d'Homme, c'est le taoïsme, et le sage taoïstepeut donc roter, péter, s'asseoir comme il veut même pas droit, baiser comme un lapin et se foutre de la gueule du confucéen en se baignant dans les torrents tout pleins de cailloux parce que il peut lui dire « haha mais non je vais pas me blesser, chuis mou comme la vague moi garçon », parce qu'il parle aussi comme un sagouin.

 

Enfin, je crois, je suis pas sûr d'avoir tout compris.

 

Bon, je m'arrête là, on verra la suite plus tard.

 

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 21:42

Chose promise, chose due : voici un retour du cours de chinois. J’ai traîné, mais c’était pour apprendre à dire des choses que je puisse vous apprendre. Comme ça vous pourrez vous la péter en société comme moi (à condition qu’il n’y ait pas de chinois dans le coin). En plus, comme je peux pas aller travailler à cause des grèves ben je révise.

 

Donc, comme je l’ai déjà dit, le chinois, autant c’est pas facile à écrire, autant ça l’est encore plus à prononcer, avec ses quatre fichus tons, le questionneur qui monte, l’énervé qui descend, l’indécis qui descend puis qui monte sauf dans certains cas, et le plat aigü chiant à prononcer.

Puis des fois, si tu as deux tons qui descendent qui se suivent, tu transformes le premier en ton qui monte (genre pour dire de rien, au lieu de dire bù xiè, tu dis bú xiè (prononcer pou ? chier ! en gros)).

Et je parle même pas des changements de ton quand deux troisièmes tons se succèdent.

 

C’est super important, en plus, ce merdier. Si tu les prononces pas bien, ou que tu les entends pas bien, la phrase zhexie shu you hen duo huar peut signifier « il y a beaucoup de fleurs sur ces arbres » ou « il y  a beaucoup de dessins dans ces livres ». Ca m’est arrivé en cours, je me suis senti con.

 

Mais bref.

 

S’il n’y avait que ça.

Mais non.

 

Car les chinois, pour compenser la pauvreté de la complication de leur grammaire (jusqu’ici, c’est niveau grammaire de skyblog, le chinois), ont inventé une arme redoutable : le classificateur.

Et il fait chier, le classificateur. Il correspond à rien en français, et j’ai toujours pas saisi son intérêt en chinois.

Concrètement, c’est quoi, le classificateur ? Concrètement, c’est un mot à la con que tu places entre un nombre et un nom. Nous, on dit deux patates, trente aspirateurs, dix-huit rasoirs électriques, un gougnafier.

Les chinois, eux, ont besoin de foutre un classificateur entre « deux » et « patates », etc. Ca perturbe d’entendre des mots qui veulent rien dire dans une phrase que tu penses comprendre.

Et surtout, y’en a plein de différents, chacun correspondant à une classe de mot.

 

Pour un objet à surface plane et vaguement rectangulaire, c’est zhāng. Ca regroupe donc des tables, des journaux pourvus qu’ils soient pas trop épais, un lit…

Pour un objet en longueur, c’est tiáo. Un objet en longueur, c’est quoi ? Une route, une rivière, un poisson ou un serpent.

Par contre, pour d’autres animaux, c’est zhī.

Pour les gens, comme pour les lieux, c’est ge. Sauf si tu respectes les gens, auquel cas ça sera wéi.

 

Je vous raconte pas le bordel.

Pour ajouter au fun, le 2 se dit èr si tu comptes, mais si c’est un nombre d’objets, ce sera liăng.

 

Ils sont fous ces chinois.

 

Et bientôt, si vous êtes sages, un joli cours de civilisation chinoise !

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 21:42

... et plein de taches de rousseur sur mon coquin de petit nez en l'air. Wé, comme Gotlib.
Ayant retrouvé des oeuvres d'époque, je me suis dit qu'il était temps de refaire une petite note emplie de nostalgie niaiseuse et de me répandre en attendrissement malsain sur l'adorable bambin que j'étais alors, plein de grandes idées sur mon futur.

Puis en plus, ça me permet de me situer sur le créneau nettement plus lucratif des blogueurs BD, avec un peu de chance, Lewis Trondheim voudra m'éditer.

Voilà donc, en exclusivité mondiale, la réédition d'une de mes oeuvres de jeunesse.

Si je me souviens bien, c'était en CE1, avec madame Rosgovas (qu'on appelait madame Grossegodasse, qu'on était rigolos).

En fait, c'était un exercice qu'on devait faire pour raconter ce qu'on voulait faire plus tard.

Donc, voilà.

metiersA.jpg

Alors ça, c'est un cochon. Je croyais que ma fascination pour les cochons datait de la quatrième, manifestement, ça vient de plus loin. Et je signale aux pisse-vinaigre qui  se moqueront du manque d'oreilles de mon cochon que j'habitais au Maroc, et qu'on y croisait peu de cochons, même à la télé.
Pourquoi un cochon ?
Parce que  la suite :


metiersB.jpg


En fait, je voulais dire célibataire, pasque les filles, c'est bête, mais j'avais oublié le mot et j'allais pas le demander à la maîtresse.  Je ne sais pas pourquoi j'aurai un chapeau pour lire dans mon rocking-chair, mais ça fait classe.
Et la mappemonde, c'est parce que ça aussi ça fait classe. Et la pipe aussi.
Décidément, j'avais bien décidé d'avoir la classe.

metiersC.jpg

La vache. Et quinze ans plus tard, je faisais l'agro. Quelle persistance dans les rêves de jeunesse, en fait.
Je devais trop regarder un dessin animé de Disney Channel, en fait, sur une chanson de bouseux américain dont j'ai oublié le titre. Ha tiens, ce devait être un truc genre "Old Mac Donald had a farm, hi ye hi ye ho".



metiersD.jpg

Vous remarquerez la conjugaison parfaite.
Et le cochon tire la langue pour laper son manger.

metiersE.jpg
Ne surtout pas psychanalyser cette image.

metiersF.jpg

Attention à ne pas se prendre de coups de bec.

metiersG.jpg
Lape, lape, petit cochon !

metiersH.jpg
C'est pas facile à dessiner des museaux, j'aimerais bien vous y voir. (et les mulets, c'est un souvenir des promenades dans l'Atlas)metiersI.jpg
Qu'est-ce que je serai gentil avec ces bestioles, quand même. En plus, employer des mutants chat-mulets à trois pattes, tout le monde oserait pas, hein.

Décidément, ma bonté d'âme était déjà bien là.metiersJ1.jpg

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 09:42

Tiens, je me rends compte que j’avais malencontreusement omis de faire un petit compte-rendu des Utopiales, où j’étais samedi dernier, que c’est pour ça que j’ai quitté Bréhat en avance et que j’ai pas eu à faire le ménage de la maison que j’ai laissé à ma vieille tante. Et je regrette pas, même si ça m’a forcé à marcher plein de demi-heures avec un sac trop gros sur l’épaule et à faire du stop qu’en plus ça a marché. Mais revenons à notre sujet, j’ai nommé les Utopiales de Nantes.

 

Les Utopiales c'est un festival sur les littératures imaginaires. C'est bien, ça regroupe la SF, la fantasy, ce qu'il y a entre les deux, la BD et le cinéma dans ces domaines, puis aussi des artistes et des jeux de rôles, bref, un beau bordel qui permet d'avoir plein de récompenses à donner à la fin. Et c’est aussi des happeningues, comme cette année le tournoi intergalactique de catch de dessinateurs à moustache, ou l’an dernier le match de chess-boxing (un round de boxe succède à un round d’échecs, se finit par KO, arrêt de l’arbitre, échec et mat, ou temps écoulé).

Mais les Utopiales, c’est quand même d’abord des rencontres.

Parmi ces rencontres, il y a certes des rencontres ratées, comme cet ami d’amis qui devait venir avec lesdits amis, mais il ont pas pu, les amis ont dû l’amener à l’hopital. Parce qu’il s’était cassé une côte. En éternuant. (Excusez-moi, j’en ris encore).

 

Ensuite, il y a les rencontres avec les auteurs et artistes, qui prennent part à plein de conférences, de tables rondes sur plein de sujets intéressants, comme par exemple la conférence de Schuiten et Peeters sur le monde en 2030 (et moins et plus)(celle-là était terrible, on était assis par terre en les écoutant raconter des faits divers de dans vingt ou trente ans, ils savent raconter les bougres), puis y’a les dédicaces, et les rencontres au bar (ça aide d’avoir un Yoze dans la place).

 

Puis il y a les autres fans.

C’est rigolo la proportion de chevelus, dans les fans de SF et de fantasy. J’imagine que ça fait rien pour la crédibilité de ces genres littéraires décriés par les béotiens, mais ils sont gentils, hein. Moi j’aime bien les chevelus. (Mais j’aime bien aussi les sales skins, t’en fais pas cubik).

On en discutait avec un gars justement (un chevelu). Enfin, pas des chevelus, des fans de SF fréquenteurs de festivals. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, ils étaient deux, ces gens.

 

Mais bref, on a pu se faire une typologie hiérarchique de ces gens :

 

D’abord, il y a le fan de base, le bouseux, qui vient là à sa première convention SF : il reconnaît même pas les auteurs. Un vrai gobie, quoi.

 

Après, avec un peu d’efforts et quelques festivals, il reconnaîtra les auteurs. Y’a du mieux, mais ça reste pas top.

 

Ensuite, il commence sa mue en mouche à festival : il reconnaît les auteurs de dos. Là, il devient vaguement quelqu’un dans le petit monde de la SF.

 

Bientôt, la consécration arrivera : ce seront les auteurs qui le reconnaîtront. De face, et enfin de dos. Là, il peut mourir heureux, le fan de SF.

 


Et il y a enfin un specimen qu'à des fins de respect de l'anonymat, nous nommerons le Georges. Le Georges est particulier : il hante les salons SF au point d'être connu de tous et de toutes, grâce à ses questions mettant en balance ce qui vient d'être dit avec ce qu'en a dit Robert Heinlein dans un roman paru en 1972 à 13 exemplaires dont 10 pour la famille.
Il est généralement accueilli par l'acclamation générale (« TA GUEULE, GEORGES !! » est un cri de ralliement pour nombres de fans de conventions SF, et les auteurs eux-mêmes sont toujours concernés (Georges n'est pas là ? Alors je peux dire que... ©Pierre Bordage Utopiales 2007).

En bref, le Georges est un peu l'état de Bouddha du fan de SF, un état de conscience altérée des choses et des gens, idolâtré par tous ses congénères envieux de son capital charisme et de sa notoriété.

Le Georges est (heureusement ? Malheureusement ?) rare dans nos contrées. Mais qu’est-ce qu’on l’aime.

 

Bon, je m’arrête là, je dois aller en cours de chinetoque.

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 10:42

1972

Noir et blanc

Réalisateur : Donald Sweeney

Acteurs :

Patrick O’Malley

Susie Evans

Sean Fitzpatrick

Roberto Sologna

 

1972. Preston McCullough, 39 ans, 4 enfants, vit et travaille à Glasgow dans une entreprise de fumage de poisson. Il est également membre actif du SWS (je crois), le syndicat le plus ancré à gauche de Grande Bretagne. Suite à des remaniements de personnel relativement suspects (apparemment sur dénonciation d’un camarade espérant une promotion de contremaître), il se voit contraint de déménager avec sa famille pour vivre sur Guernesey, où il a des parents qui peuvent les héberger.

Mais si la journée le voit trimer aux champs de patates, le soir, il continue sa lutte syndicale, en contact étroit avec l’extrême-gauche italienne, dont le slogan « Odio la censura, amo la liberta » deviendra un des leitmotiv les plus connus des manifestations ouvrières écossaises du milieu des années soixante-dix. Les coulisses d’un combat sans frontières pour la reconnaissance de la classe ouvrière comme rouage essentiel d’une industrie en plein essor.

 

Ce film, comme vous vous en doutez, n’a pas connu une grande distribution. Personnellement, je ne l’ai découvert qu’à la cinémathèque de l’Université laval de Québec.

En effet, les moyens de la production étaient très limités, l’équipe ne disposait que d’une caméra, et les acteurs étaient en majorité des amateurs, qui travaillaient à l’usine toute la semaine, la promotion était nulle et la diffusion essentiellement dans les locaux des partis de gauche, ou dans quelques salles de ce qui deviendra « l’Art et essai ».

 

La Double Vie…a les défauts inhérents à ceux de son budget, associés à ceux du film de propagande : des lourdeurs, quelques longueurs de plans grandiloquents démonstratifs : 5 minutes de plan fixe sur la pesanteur du travail à la chaîne, surveillé par un contremaître caricatural, le coucher de soleil symbolisant l’aube d’une ère nouvelle à la fin du film, par exemple, le tout accompagné d’une musique pompier dans toute sa splendeur (par les chœurs de la section de l’Internationale italienne)

Cependant, il reste très intéressant à visionner, en particulier pour la vision qu’il donne de ce qu’a pu être l’Internationale ouvrière dans les années soixante et soixante-dix, et de la solidarité qui animait ce milieu. Il est très intéressant également de voir l’organisation de ce contre-pouvoir, et combien il était important de tenir au secret toute cette organisation : les « jaunes », les ouvriers vendus au patronat, risquaient de renseigner la hiérarchie (c’est ce qui se passe au début du film, quand Preston se fait repérer par un autre ouvrier qui espionnait leur réunion par une fenêtre).

La peinture sociologique du milieu ouvrier écossais des 70’s et du milieu rural de Guernesey valent à eux seuls de mentionner ce film, et la puissance d’évocation du noir et blanc, les plans d’usine tournés à l’insu de la direction et qui sentent la sueur et la douleur des hommes, sont les autres points forts de cette œuvre.

 

En fin de compte et malgré les travers propres à tout film de propagande, cela reste une œuvre engagée puissante, qui permet en plus de mettre un visage sur Roberto Sologna, figure de proue de la gauche révolutionnaire italienne, qui a accepté de participer à ce film dans son propre rôle.

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 19:42

Un moment que j’adore, c’est celui du choix du bouquin avant d’aller aux gogues. Le cigare au bord des lèvres, serrant les fesses et les dents, me dandinant d’un pied sur l’autre, limite la goutte au fond du slip, je parcours la bibliothèque. D’abord celle près de la porte.

Alors… Hardellet, Borges, Karakov, Allais, pour faire mon intello qu’a des vrais livres ?

Nan, les commencer, ça demande de les finir, je me tourne vers les BD.

Pas un Valérian, je les connais par cœur, pareil pour les Génie des Alpages et la Rubrique à Brac…

Pas les vieilles BD, il peut y avoir de l’eau par terre, je veux pas abîmer leurs couvertures, donc pas de Bibi Fricotin ou de Gédéon.

Je me tourne donc vers la bibliothèque de l’autre côté de la chambre.

Un bon Fluide ? Nan, pas envie. 

 

Plus le temps de réfléchir, vite, vite, je me penche, ha, tiens, celle-là, ça fait longtemps que je l’ai pas lue.

 

Ouf, rentrer, claquer la porte, verrouiller, soulever le couvercle, baisser le pantalon, poser ses fesses, ouvrir les vannes, fermer les yeux, soupirer de soulagement.

 

Haaaaaaaaaaaa…

 

Bon, et cette bédé ?

La Poison…

 

Pas mal, le dessin, classe, le rouge et le noir…

Sympa, l’histoire…

 

Tiens, le soleil s’est couché ? Prenant, comme BD, en fait.

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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 13:42

...il me l’a encore prouvé cette nuit.

Cette nuit, donc, dans mon sac de couchage, sur mon lit, dans ma chambrette avec ses restes d’oiseau mort sur le plancher, j’ai rêvé.

Un drôle de rêve, du genre Technicolor Dolby Surround avec effets spéciaux et tout le toutim qui fait que les rêves sont intéressants.

 

Et là, donc, mon rêve, c’était une histoire d’animaux zombies qui grouillaient tout partout, et moi et quelques autres gens, on tentait de survivre sans se faire trucider avec des jets de sang dans tous les sens.

Même dedans mon rêve en plus, y’avait des acteurs de série américaine, si c’est pas la classe.

 

Enfin, y’avait au moins Angel.

 

Pas le vampire beau gosse brun avec les cheveux qui tiennent tout seuls et qui se tape Buffy dans Buffy (tout) contre les vampires, hein.

Nan, Angel le collègue latino de Dexter, sauf que là il avait pas son chapeau et on voyait son gros ventre poilu (ce qui est tout en bas de ma liste de fantasmes, rassure-toi maman).

 

Et donc, à un moment, après qu’on ait tué un espèce de dauphin-méduse zombie qui s’était échoué sur la plage (on lui avait planté une machette dans le cerveau et on avait touillé d’avant en arrière pour bien être sûrs qu’il bougera plus), on s’est fait attaquer par une espèce de gros serpent noir (en fait, il ressemblait plus à une loche géante, tout luisant de mucus et tout) qui est sorti des vagues et s’est jeté sur nous comme un sagouin.

 

Et là, Angel, qui avait été lâche comme tout juste avant, ben il fait ni une ni deux, et paf, il se jette dessus la bête et la serre entre ses bras musclés sur son gros ventre poilu, et la bestiole se débat, et il tient bon, et elle continue à se débattre, mais il lâche rien, et là, hop, arrêt sur image, l’écran se ternit, et apparaissent les mots « et selon la légende, leur combat dura plus de onze heures ». Et paf, Angel gagnait, même s’il était un peu fatigué.

 

Quand je vous dis que mon cerveau m’aime. Si m’avoir épargné onze heures de lutte entre un gros latino poilu et une loche géante, c’est pas de l’amour, je sais pas ce que c’est. En plus, j’ai pu savoir la fin.

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 00:42
Donc, comme c'est dimanche, article de feignasse.
Mais alors, de carrément grosse feignasse, j'veux dire.


Même pas je me donne la peine de faire un choix cohérent de vidéos, je vous file juste mes trois derniers favoris de youtube.
Et ça envoie du pâté, j'veux dire.

D'abord, Screamin' Jay Hawkins, version Dalinesque, interprétant "I put a spell on you" :




Puis  Toutankhamon version Steve Martin

 



Puis le tip-top du top de tout ce qu'on peut trouver sur internet : Shirley Temple. J'adore.



Bon dimanche les nenfants.
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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 00:42

Aujourd’hui, en ce beau jour d’octobre, notre président (loué soit son nom) a demandé à ce que nos petits chérubins se fassent lire par leurs professeurs la lettre que Guy Môquet, jeune résistant communiste, a écrit à ses parents avant d’être exécuté par les allemands.

 

Lettre que je vous transmets, au cas où vous ne seriez plus collégiens :

 

Ma petite maman chérie,

 

mon tout petit frère adoré,

 

mon petit papa aimé,

 

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

 

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

 

17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

 

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !

 

Votre Guy qui vous aime.

 

Guy

 

Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !

 (merci au figaro.fr, pardon tite soeur, j'ai pas fait exprès d'aller sur ce site)

 

Après lecture, j’avoue que je ne vois pas bien l’intérêt.

 

Certes, il ne faut pas oublier.

Ne pas oublier que les allemands sont des salauds (mais non, je rigole, on s’en est remis de la demi-finale de la Coupe du Monde 1982, il était temps)(mais quel salaud ce Schumacher, quand même).

Naaan, bon, faut pas oublier les sacrifices des résistants et tout ça. Entièrement d’accord. Ceci dit, Guy Môquet, avec toutes les salles de sport à son nom, ça m’étonnerait qu’on l’oublie de sitôt. 

Donc, faire une journée pour se rappeler que la résistance, c’était quelque chose de pas forcément évident, mais que c’était important dans le contexte, et que les résistants étaient des héros, OK.

Mais devait-on prendre cette lettre comme emblème de la résistance ?

 

Pasque bon, déjà, sur le plan littéraire, c’est pas top quand même. J’ai déjà lu plus émouvant dans la collection Harlequin (ok, Guy était résistant, pas écrivain).

 

Puis, comme l’a dit une madame à la télé, quel est le message qu’on veut faire passer à nos enfants ? Mourir pour sa patrie, c’est bien ? C’est la chose à laquelle on doit le plus aspirer au monde ?

 

Honnêtement, je me sens plus proche de ce qu’en a dit le grand Georges (à savoir « mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente », blabla).

 

Le martyre est quand même pas mal tombé en désuétude, par chez nous. Enfin, c’est ce que j’espérais.

A moins que…

 

Nicolas S. serait-il un agent dormant d’Al-Qaida ?


PS : oula, que c'est décousu. Voilà ce que ça donne d'écrire un article tout en écoutant la télé.
PPS : Est-ce que montrer aux enfant "Papy fait de la résistance" ne serait pas plus judicieux ?

* : jeu de mot emprunté à un tatoué, que je remercie par la présente. Faust, des gros becs à toi

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 20:06
... "sclaimer".

Hahaha.

Nan, j'déconne.

Bon,  j'avais la ferme intention de faire un joli compte-rendu du Festiblog, vous savez, le truc où y'avait plein de blogueurs BD qui faisaient des dessins aux gens, qu'ils coûteront cher plus tard et qu'on les vendra sur ebay.
Mais j'ai po pu.
Ouais, parce que je voulais mettre des dessins tout  beaux qu'on m'a fait là-bas. Mais j'ai pas de scanner, alors j'ai tenté dans une librairie BD près de chez moi, mais il les faisait à trois euros pièce, j'ai po les moyens, tout rentier que je suis.
Alors je les ai filés à un breton de mes connaissances, un qui squatte chez moi, qui devait les scanner à son bureau. Mais il traîne, il prétexte que sa patronne  est arrivée quand il allait le faire, qu'il a un déménagement et tout et tout.
Bon.
Bien forcé d'attendre je suis.

Mais comme je ne suis pas homme à faire attendre mon public chéri (oui, toi, derrière ton écran), voilà un joli dessin que j'ai fait pour toi au Touch Pad sur Photoshop.

cochon-copie-1.jpg

Alors en fait c'est un cochon dans la savane avec à côté un palmier qui porte des bananes. Le cochon fait Oink, comme le font les cochons.
Celui-là, il s'est enfui de son élevage breton et il a émigré au Sahel, où il vit heureux à côté de son palmier à bananes, et même qu'il a rencontré l'amour, mais elle est timide alors elle se cache. Ils vont construire une maison en torchis pour élever leurs enfants dans l'amour de leurs prochains, un peu plus loin, et ils vont vivre heureux. Ils se feront des amis sauvages et ils leur vendront des ignames et du sorgho. Parce qu'ils sauront bien les faire pousser, ils ont fait des études à l'école d'agronomie de Rennes.
Ils vont bien s'intégrer dans la population sauvage grâce à la vie associative, ils tiendront la discothèque municipale et apprendront aux sauvages à danser le tecktonik et la gavotte. Et le cercle circassien. Un de leurs enfants s'appellera Georges, et il deviendra un joueur de biniou de renommée internationale, et il fera des tournées à succès jusqu'à San Francisco, en première partie d'Herbert Léonard d'abord, mais après ce sera lui la star, et il fera du sexe avec plein de fans émoustillées.

C'est trop bien pour lui.
Bravo Georges.

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