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FIGB recrute




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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 20:32
Bon, je sais, on est en semaine, mais bon, il aura fallu le temps de revenir, hein.
Puis de retrouver et de redimensionner toutes ces photos. Parce que ouais, si j'veux moi aussi j'peux mettre plein de photos sur mon blog, ouais ! Même pas peur.

Donc, la recette du week-end réussi :

Prenez d'abord des gens de bonne compagnie malgré de certaines tendances psychopathes : votre frère, par exemple.

blaise.jpg

Choisissez également des copains utiles, comme une conductrice de voiture avec une voiture qui puisse vous emmener sur la place du week-end réussi, en l'occurrence Bréhat, la perle de la Bretagne, donc la perle de la France.

alex.jpg

Prenez également un ami qui prétend savoir pêcher, et mettez-le à l'ouvrage dans les cailloux et les laminaires qu'affectionne le bar, succulent gadidé qui devrait pulluler comme les asticots dans le livarot qui vous attendait depuis un mois dans le placard (beurk).

tristan.jpg

Une fois qu'il n'a rien attrapé, moquez-vous bien de lui, et faites des autoportraits d'une qualité artistique prétentieuse et discutable.

autoportrait1.jpg


Le lendemain, partez avec tous ces gens à la pêche à pied en partant du principe que les crevettes auront moins de chances de vous échapper que les bars. Equipez-vous bien comme il faut.

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Constatez que ces petites bêtes sont trop petites pour être mangées, crevez vous les yeux à chercher des trous de palourdes, et rabattez-vous sur les lièvres de mer.

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Attention, ne pas les attraper avec les doigts, ça fait des taches violettes qui partent pas.

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Décidez de changer de cible, et rabattez-vous sur les bêtes qui vivent sous les gros cailloux. Soulevez-en un gros bon paquet en trempant votre jean jusqu'aux cuisses (grrrr baby)

pecheapied.jpg

Faites attraper tout un gros tas d’étrilles par l'ami pêcheur, qui se révèlera finalement pas si mauvais.

etrille1.jpg

Arrangez-vous pour vous couper les doigts sur leurs épines, ça vous donnera une excuse pour ne pas avoir à faire la vaisselle plus tard.

Ayez-en plein une grosse marmite, c'est la classe, même si la plupart des vôtres étaient molles ou grainées, les salopes (pardonnez-moi, c'est la frustration qui parle).

etrille2.jpg

 

Faites les cuire vivantes, elles gigotent, c'est rigolo.

etrille4.jpg

Puis elles deviennent toutes rouges.
A ce stade, écrasez-les avec le premier instrument contondant qui vous tombe sous la main, par exemple une planche à découper.

 

ecrabouille.jpg

 

Faites les flamber avec du whisky. Si vous n’avez pas de whisky, prenez du rhum. Si ça ne flambe pas, mettez plus de rhum. Si votre briquet est mouillé, rajoutez encore un peu de rhum.

flambage1.jpg
Découvrez la fonction "nourriture" de votre appareil photo. Cela vous permettra de rater celle du flambage.

flambage2.jpg
Rebroyez les étrilles avec le second instrument contondant qui vous tombe sous la main, par exemple une grosse louche.

ecrabouille2.jpg

 

Rajoutez des oignons, de l’ail, du concentré de tomates, laissez mijoter avec les carapaces broyées.

 

 mijote.jpg

 

Faites fondre une demi-motte de beurre avec de la farine, pour épaissir, et passez une dernière fois la soupe.

soupe.jpg
Miam miam ! Et voilà sept bons bols de bonne sousoupe assurés !

Mais ça ne suffit pas.

Rendez-vous compte que vous avez également capturé une loche respectable lors de votre sortie, que vous avez mis à macérer dans du vinaigre pour enlever le mucus.

Levez les filets, et ça sera très bon aussi.

loche.jpg
Ha ! Mais vous avez aussi chopé des coquilles Saint-Jacques ! Souvenez-vous de vos petits cris de chochotte excitée quand vous les avez découvertes dans les flaques ! En plus elles font la taille légale et elles vous clignent de l'oeil !

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Ouvrez, découpez, avec un grand couteau bien aiguisé.csj1.jpg


Puis faites cuire et servez avec les autres coquillages que vous avez ramassés.

csj3.jpgcoquilles.jpg

Enfin, dégustez.
D'abord au sens propre, puis au figuré, quand il s'avèrera qu'une des praires ne devait pas être très fraîche. Mais bon, ça valait le coup, hein.

Mais le reste du ouikende, en l'absence de Smecta, tournez plutôt au sauciflard et au vin rouge, c'est meilleur pour le bidou.

miam.jpg
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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 19:58

Résumé des épisodes précédents : Bon. Après être partis en passagers clandestins sur un bateau saoudien pour rejoindre notre stage sur l’île de Pâques, nous nous sommes retrouvés sur un radeau de survie à manger des dauphins avec l’accent espagnol, avons échoué sur une île apparemment déserte mais avec des tortues quand même, et là, ben on y est encore.

Attention : malgré les apparences, Pierre n'a pas usé de substances interdites. Il est juste bizarre.

08/07/06

 

JUNGLE PARTY

Francis, qui a toujours des idées de génie pour ne pas avoir à supporter l’odeur de mes pieds a proposé qu’on se sépare pour explorer l’île, il est parti à gauche et moi à droite (rien à voir avec la politique). On a prévu de longer la côte et de se retrouver en face. Becdepus le poulet de l’Inra a décidé de partir tout droit.

Pendant mon aventure je compte trouver des plantes médicinales afin de soigner cette infection plantaire qui ferait vomir les tripes d’une mouche a merde (Scathophaga stercoraria pour les intimes) si elle ne mourrait pas d’asphyxie avant.

Afin de soulager Francis et de mettre de mon coté tout le matériel de survie, j’ai pris sur mon dos la pendule et j’ai laissé le soin à Francis de porter les peaux de dauphins.

 

*** A partir d'ici vous devez être majeur pour lire la suite***

 

Marchand du pas lourd de l’homme portant une pendule sur son dos, je me dirigeais lentement vers l’inconnu…

Pas après pas je m’enfonçais dans cet enfer de verdure. Les mollets déchirés par les ronces je me frayais un chemin en dégageant les lianes à l’aide d’une branche. Lentement mais sûrement j’avançais.

Une sueur moite coulait sur mon front détrempé, mes pieds en compote pourrissaient dans les chaussures usées et les fréquents regards que je lançais aux alentours pour assurer ma protection ne faisaient qu’amplifier ma terreur.

Je suivais maintenant la côte depuis plus de deux heures et j’étais exténué. Seul le clapotis des vagues contre la falaise me persuadait que je ne tournais pas en rond. Je m’assis sur une des rares souches exempte de fourmis et bus quelques gorgées d’eau tiède et acre de ma gourde en peau de dauphin. J’appréciait ces quelques secondes de détente dangereuse, puis je quittait ma tranquillité pour reprendre la route, car j’espérais toujours rejoindre Francis, si il n’avait pas été tué par une mygale. Le regard hypnotique d’un serpent me tira de mes pensées. Surtout ne pas paniquer… ne pas paniquer… surtout pas de panique….PANIQUE !!!!!!!!!!!

Je lâche la pendule et je cours à toute allure sans me retourner pour voir de quoi il en retourne.

Les branches me fouettent le visage, les lianes m’entravent, les troncs me barrent la route, je cours je saute je rampe je cours a nouveau. Soudain une racine plus perverse que ses congénères me fait trébucher. Mes deux mains s’égratignent sur une pierre en tentant d’amortir ma chute, je saigne, j’entend siffler derrière moi, ça y est il est là il va m’étrangler de son corps puissant avant de ma paralyser avec son venin, déjà je peux presque sentir son souffle glacé caresser ma peau moite. Un ange passe… puis deux puis trois… rien. Ce n’était que le sifflement d’une myriades de moustiques attirés par l’odeur du sang qui s’affairent a piquer la pierre sur laquelle je m’étais écorché. Visiblement mes senteurs plantaires les avaient repoussés. J’attendis plus de 35 minutes pour pouvoir reprendre ma route car j’attendais que la sonnerie du réveil mécanique m’indique la position de la pendule. Dans sa chute elle avait écrasé le reptile qui agonisait dans une flaque de sang. Par pitié je l’achevai après lui avoir crevé les yeux pour qu’il ne puisse pas contempler son sort. J’avais enfin de quoi dîner.

 

*** A partir d'ici vous devez être vaccinés contre les maladies de la jungle et la frousse pour

lire la suite***

 

Le sol devenait de plus en plus boueux, l’air de plus en plus lourd et l’odeur de mes pieds n’était qu’un parfum haut de gamme comparée à la puanteur qui montait de la terre. Mes jambes s’enfonçaient à mi mollet dans un sol grouillant de créatures lombricoïdes et je dus m’arrêter fréquemment pour retirer les sangsues qui s’abreuvaient tranquillement de mon hémoglobine. Un filet de brume blanchâtre flottait à quelques centimètres du sol et je n’entendais presque plus la mer, en me guidant à l’oreille je risquais de faire demi-tour involontairement. Je décidais donc de faire un bivouac jusqu'à ce que la brume se dissipe. Malheureusement je ne pus me coucher sur ce sol instable de peur d’y être rapidement englouti, à moins d’y être dévoré par la faune rampante.

J’entrepris de grimper sur le tronc humide d’un arbre pour guetter l’horizon. A quelques mètres de là, un îlot plat de terre noire, faisait surface sur cet immense marais qui s’étendait à perte de vu, je décidai de le rejoindre.

Plus je m’avançais et plus la puanteur m’insupportait, elle en vint même à me faire pleurer les yeux. Curieusement même la vermine semblait éviter ce lieu et lorsque je mis pied à terre, les sangsues, confortablement fixés à mes jambes, se décollèrent pour aller s’enfouir dans la vase.

J’allais enfin pouvoir passer ma nuit en paix. Avant de m’installer, je jetai un dernier regard aux alentours pour m’assurer de ma tranquillité, la brume avait totalement recouvert le marais et j’eu l’impression d’être au sommet d’une montagne. La fatigue mit tout de même plusieurs heures à vaincre mon inquiétude et à me plonger dans la torpeur.

Ile perdue au milieu de l’espace et du temps, tourne, tourne ; souvenirs éparpillés de rituels ancestraux, monstres oubliés revenant des profondeurs, voyage. Des hommes qui n’ont d’humain que le corps chantent, appellent, les pierres se dressent, l’arche karstique infernale est en route. Blanc blanc, lumière blanche aveuglante stérile, néon de laboratoire irradiant, fumée toxique, néant blanc, vide.

La vie fuit le vide noir. Une tête trop pleine explose, des rivières rouges coulent et ondulent au rythme brisé d’une mélopée psychédélique. Tournent, invoquent et dansent. Brûlent et sacrifient. Lumière aveuglante, des flammes verdoyantes vibrent, chantent, dansent…

Un horrible mal de crâne me réveilla, la lune était déjà haute sur l’horizon et éclairait paisiblement le marais de sa lumière fantomatique. Cinq aiguilles de pierre noire se dressaient autour de l’îlot, la fatigue m’avait sans doute empêché de les remarquer la veille.

A leur surface des fresques répugnantes étaient gravées. Des silhouettes changeantes se livraient à des rituels immondes et bestiaux. Leur observation ne fit qu’empirer ma migraine, les dessins, sous la lumière changeante de la lune semblaient s’animer d’eux même. On pouvaient presque entendre les ombres floues, changeantes et tournoyantes hurler .

 

Si la nuit et la brume ne m’avaient pas empêché de quitter l’îlot je l’aurais fait sur le champ, je regrette toujours de ne pas avoir fui, quitte à m’être fait sucer jusqu’à l’os par une troupe de sangsues sanguinaires. Prisonnier de l’île je ne pus me résoudre à une activité autre que la contemplation des cinq aiguilles de roches, qui m’attiraient irrésistiblement vers leurs immondices.

 

Mes mains frottent frétillement la gangue noirâtre qui recouvre aiguilles cyclopéens puis percent maintenant la voûte céleste. La brume se dissipe, les bruits des créatures du marais laissent progressivement place à une lente mélodie, je déchiffre toujours, le ciel est devenu entièrement noir, mais je vois de mieux en mieux, la musique monte, comme un cœur malade qui se rapproche, la boue noire du marais disparaît et laisse place au vide. Quatre hommes se tiennent devant les autres piliers, je les regarde sans avoir la moindre action sur mon propre corps, la mélopée se saccade et son écho rebondit éternellement sur les barrières de l’infini. Le sol gronde, au centre, à l’endroit ou j’étais allongé se tiens un fille complètement nue qui bouge son corps désarticulé au son fou de la musique. L’atmosphère glaciale me brûle les poumons, une vibration étrange sort de mon corps incontrôlable, je chante sur cette musique de fous des paroles incompréhensibles qui appèlent l’au delà.

La danse laisse place à la transe, toujours en mouvement, le corps de la fille se tord selon des angles impossibles. Tressautements fous, puissante vibration, rotations insensés, Dans la lumière noire elle exécute les dernières passes de sa danse avec la mort.

La première giclée de sang brille d’un éclat vermeil alors que le coude vient de céder sous un mouvement trop brusque. Un collier de perles rougeoyantes tombe sur le sol et coule en palpitant au rythme de la musique.

Le néant autour de nous s’enflamme, des flammèches rouges bleu et vertes flottent et dansent sur le rythme effréné de la mélopée. Elles se reflètent sur les chairs et dans les regards, leurs éclats changeant se tatouent sur le corps de la danseuse. Un rugissement de plaisir sort de sa gorge tordue alors qu’elle fracasse lourdement sa tête contre le sol. Le crissement osseux rentre en harmonie avec les chants rituels. Le flot écarlate coulant sur son visage à l’expression béate baigne son corps écartelé. La lune, perce le ciel noir, elle luit sur les blessures de son corps meurtri. Sous la lumière blafarde, le rouge de son corps se mélange au noir de la terre. Sa tête se décroche du reste de son corps en un dernier mouvement empli de violence. La musique se calme alors que les dernières gouttelettes pourpres tombent sur le sol.

 

Mes derniers souvenirs avant de quitter l’île sont ceux d’un visage sanguinolent gravé dans la pierre à mon effigie. Je ne sais si c’est la course parmi les feu follets du marais, ou bien mes mains frottants les pierres ou encore les conséquence de ma chute mais mon corps est tout couvert de sang qu’une frénésie m’empresse de laver plusieurs fois dans l’eau putride du marécage.

 

Pierre qui va passer une bonne nuit en pensant à vos cauchemars.

 

13h00 (d’après le soleil)

J’ai convaincu Pierre qu’il valait mieux nous séparer pour explorer l’île. Je crois que je n’aurais pas pu supporter plus longtemps les émanations fétides de ses pieds. Je pars donc sur ma gauche, en direction de la jungle.

18h00 (approximativement)

Cette jungle n’est pas aussi accueillante qu’on pouvait le croire. Depuis trois heures, je me traîne jusqu’à mi-mollet dans un sol boueux, putride, qui donne l’impression de ne pas vouloir relâcher mes pieds. Chaque pas est devenu un supplice, mon genou blessé me lance atrocement, mais je dois avancer. Je suis entouré de part et d’autre par une végétation dense, qui me cache depuis le départ le soleil. La lumière qui parvient à percer est diffuse et jaunâtre. Les arbres ont tous l’air à moitié crevés, étouffés par des lianes bouffies qui éclatent au moindre contact, libérant un suc vert qui me brûle les mains. Pourtant, sans elles, je ne pourrais pas m’extraire de cette boue immonde qui veut m’absorber. Mes paumes sont couvertes d’ulcères qui exsudent un liquide blanchâtre et forme une croûte qui de déchire à chaque fois que j’empoigne une nouvelle liane.

Mais le pire, ce doit être l’absence totale de bruit : pas un chant d’oiseau, pas un grognement de RTI (pourtant, ce devrait être leur lieu de chasse favori), seulement la succion gargouillante de chacun de mes pas, ma respiration de plus en plus malaisée, le battement de mon cœur dans mes oreilles. Je commence à avoir faim, mais je n’ai aucune provision.

? la nuit

Je me réveille en proie à une douleur fulgurante qui me traverse l’estomac, des crampes me prennent tout le bas-ventre, je vomis dans un spasme le fruit pourri que j’ai eu l’imprudence d’avaler, accompagné de litres de bile qui me brûle la gorge. Je n’ai pas une goutte d’eau pour me rincer la bouche. Je crois que je vais me traîner ce goût jusqu’à ce que je sorte de cette jungle…Si jamais j’en sors.

Plus tard

J’entends des bruits derrière moi. Je ne sais pas ce que c’est, mais je doute d’avoir envie de le savoir. Quelle que soit cette créature, elle semble m’avoir repéré. Je me lève d’un seul mouvement, et je cours de toutes mes forces dans la direction opposée. La morve qui m’obstrue les narines m’empêche de respirer, elle m’aveugle même quand je tente de l’évacuer, mais je cours, droit devant, rien ne m’arrête, rien ne peut me rattraper, c’est la course d’un homme fou de terreur, je survole les racines traîtresses, la vase n’a pas le temps de me saisir, je suis plus rapide qu’elle, quand soudain, j’entends un sifflement, quelque chose me heurte la nuque, et je perds connaissance dans un éclair de lumière blanche.

Le matin

Je suis réveillé par une douleur lancinante dans mes épaules, mes poignets, mes genoux. Je suis attaché par les poignets et les chevilles à un bâton supporté à ses deux extrémités par deux créatures à la peau sombre. Le balancement de leurs hanches me fait supposer que ce sont deux femmes…Et merde, je me suis fait choper par des gonzesses, des amazones qui, avec la chance que j’ai, sacrifient tous les mâles qu’elles trouvent à une déesse phallophobe en leur arrachant les parties génitales avec un couteau de silex. Mais nous nous approchons de leur village…

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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 15:21
Je sais pas si vous savez, mais j'ai passé un semestre au Québec, y'a deux ans. Ouais, pour suivre des cours d'horticulture (ils font des fraises au Québec !), de foresterie urbaine (ils mettent des arbres dans leurs villes au Québec !), d'écologie et pollution (ils ont des étudiantes en musique canons au Québec !), et de Découvrir le Québec (ils mettent des bonnes notes même si tu rends un devoir qui fait le double de ce qu'ils ont demandé au Québec !). Ca me faisait finir ma semaine le jeudi à midi, ce qui m' a laissé du temps pour découvrir plusieurs choses.

D'abord, la cinémathèque de l'Université Laval.
Ensuite, le patin à glace.

Enfin, le jeu de rôle.

J'avais vaguement abordé le jeu de rôle, avec les cartes Magic. Je m'y étais mis en troisième parce que tous mes potes y jouaient, j'avais accroché, dépensé des sous (je dois avoir encore une boîte dans ma cave pleine de cartes), puis abandonné en seconde, parce qu'aucun de mes potes n'allaient dans le même (prestigieux) lycée que moi.

Et là, à Québec, avec un copain rôliste (français quand même, j'allais pas non plus frayer avec la racaille étrangère, d'autant plus qu'ils mangent dans leur chambre, les québécois), je suis allé participer à quelques parties de l'Appel de Cthulhu. Je tombais bien, parce qu'ils étaient dans un avion que personne ne savait contrôler, et mon personnage avait donc des capacités poussées en pilotage de 747. Pas courant, me direz-vous, pour un scénariste de bédé spécialisé dans l'ésotérique et gros comme deux armoires normandes (je parle de mon personnage, pas de moi).

Ont suivi de nombreuses heures de bonne marrade dans les souterrains du pavillon réservé aux filles, pendant que dehors il faisait moins trente. Mucho bonheur, friends.

Depuis, j'en ai refait un tout pitit peu, pas assez à mon goût, mais bon, hein, la vie va comme elle veut, cette chienne.

Mais j'ai découvert y'a quelques temps une vidéo, archiconnue soit, mais qui me renvoie à cette époque bénie. Des rôlistes, de la bière, et de l'accent québécois. Que demande le peuple ?

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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 17:37

Les gogues, les chiottes, les cagoinsses, les lieux, les ouécés, le pipi-room, les cabinets, les waters...

Tous ces beaux termes pour parler de la pièce qui m'a toujours été le plus agréable à fréquenter, quelle que soit la maison qui les abrite.

Car ce n'est pas seulement pour uriner, pisser, caguer, faire pleurer le cyclope, poser une pêche, parachuter un congolais... que je rends volontiers visite à l'ami Jacob (Delafon, pour ceux qui connaissent pas déjà la blague). Bien que ce soit une raison première, je ne le nie pas, d'autant plus que soit j'ai une toute petite vessie, soit je suis enceint, car je suis enclin à pisser un nombre de fois par jour impressionnant.

Mais les toilettes sont aussi le meilleur lieu de lecture que je connaisse, en particulier de bédés. Quelle sensation plus jouissive que de lire une bédé posée par terre, penché en avant, le pantalon sur les chevilles, imperméable au monde extérieur, dans sa bulle cabinesque ? Ou, constipé, de savourer un bon gros roman en espérant que la crotte arrive, et en beuglant "Occupé !" à chaque fois qu'un intrus impatient fait trembler la porte sur ses gonds ?

Rien.

C'est pourquoi, me sentant redevable à ces pièces qui ont vu une bonne partie de ma vie, je leur rends aujourd'hui cet hommage.

Lorsque je fouille mes souvenirs, remontant à la lointaine époque où le trône m'arrivait à la taille, l'image qui me vient à l'esprit, ce sont les toilettes de l'ancienne maison de ma mamie. C'était un appartement dont on ne pouvait douter qu'il était à une mamie, du papier peint entre le pastel et l'ocre représentant des scènes de chasse ou je sais plus quoi, une table en formica dans la cuisine, un canapé vert cracra et un autre en cuir élimé, se dépliant en lit au matelas épais comme un hérisson après une tentative de traversée de l'autoroute du Soleil un 15 août, unlit à couvre lit en espèce de velours rose sous lequel je me planquais pour lire mes clubs des Cinq...
Et donc, les toilettes. Au bout d'un couloir, une porte avec une lucarne en verre dépoli, qui s'ouvrait sur une pièce pas plus large que la porte, mais longue comme un jour sans saucisson. Au moins quatre mètres, et, tout au bout, sur une petite estrade, le trône, majestueux, immobile, sa petite chaîne qui pendait sur le côté.
Je n'ai jamais été plus impressionné que lorsque je devais aller dans ces toilettes la nuit. J'avais toujours le sentiment qu'un diable cornu et tout rouge allait sortir de ces toilettes pour m'attraper par en dessous. J'en ai encore des frissons quand j'y pense. (oui, à l'époque, je croyais aux diables rouges et cornus, et ces toilettes ne faisaient rien pour arranger les choses).

Plus tard vinrent les toilettes de chez ma tata. Elles n'ont pas forcément grand-chose pour elles, elles sont même plutôt rustiques, la porte est une plaque coulissante de plastique bleu ondulé bricolée par ma tante, qui se fixe avec un crochet, et laisse un espace libre bien suffisant pour que tout le monde dans la maison soit au courant de ton activité intestinale, et il y fait tellement froid qu'on doit allumer le chauffage avant de pouvoir poser son popotin, aussi protégé par une couche de poils fût-il. Cependant, j'en garde des souvenirs poignants.
En particulier ce douloureux épisode, quand, en l'absence de papier toilette rose triple épaisseur et doux pour les fesses, je dus me rabattre sur des mouchoirs à nez.
Sans me rendre compte, au prime abord, que si ces mouchoirs étaient verts, c'est qu'ils étaient au menthol. C'est une sensation que je ne vous souhaite pas. Imaginez-vous utilisant un Fisherman's Friend comme suppositoire, l'effet "décapage des muqueuses" doit être sensiblement le même. Et ça perdure pendant un bon moment, en plus, comme une haleine fraîche (très très fraîche) exhalée par le fondement. Brrr.
L'avantage de ces toilettes, cependant, reste la fenêtre sur le jardin, permettant d'observer les piafs dans les cerisiers sans avoir à sortir dans le vent. L'inconvénient principal, ce sont les grosses mouches noires, qui reviennent toujours, quel que soit le nombre que vous en écrasez avec les Nouvels Observateurs roulés.


Parm les autres toilettes qui marquèrent ma courte vie (je sais, je sais, la maturité de ma prose tend à me faire prendre pour un grand-oncle à la sagesse tellurique, mais il n'en est rien, je suis aussi jeune et fringant que Paris Hilton), il y a celles de Bréhat.
Là-bas, l'entrée, c'est la cuisine. Et de la cuisine, on a accès directement à la salle de bains, anciennement lambrissée de bois peint en orange vif, puis en jaune poussin. Avec des fenêtres qui donnent une sur la route où passent tous les touristes, et une sur le côté de la maison, par laquelle tu peux engueuler les touristes qui prennent le mur pour un pissotière.
Aujourd'hui, elle est plus lambrissée, et la baignoire où j'ai découvert lors des bains collectifs que les filles (en l'occurence, mes cousines) n'avaient pas la même anatomie que moi a été remplacée par une douche cosmonaute
en quart de cercle avec des manettes à tourner pour choisir la température et la puissance du jet, un must à l'époque.
A une époque, on n'avait que ça pour quinze personnes, donc on ne pouvait pas y passer plus de deux minutes sans que quelqu'un ne cogne, et malheur à l'enfant innocent qui en sortait un Super Picsou Géant à la main...

Mais le grand souvenir que j'en ai est la découverte, par une fade journée d'avril, sur le mur jaune, juste à côté des toilettes, une plaque dégoulinante de moisissure blanchâtre frangée de verdasse, large de cinquante centimètres, qui donnait l'impression, quand je m'y rendais la nuit (en plus, l'air marin me rend incontinent), qu'elle allait allonger un pseudopode vers mes chevilles et me dissoudre à l'aide d'enzymes champignesques. Très X-Files, comme moisissure (et destructrices, il s'est par la suite avéré que c'était de la mérule, une saloperie de saloperie qui bouffe le bois et le portefeuille).
Depuis, la plaque de mérule a disparu et a été remplacée par un chauffage qui brûle les pieds si on a le malheur de penser l'allumer pour compenser la froidure du carrelage. Ca fait mal.

Mais bon, le mieux, c'est encore de pisser au grand air, le vent dans le dos et un paysage paradisiaque autour.
Mon dernier pipi de dehors, c'était hier, là :

chiottes.jpg

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 00:19

Moi, j'aime bien les jardins.

Ca doit être la faute de celui de ma tante (qui est plus grand que le chapeau de mon oncle), qui a tout ce qu'il faut pour un jardin, et qui est en grande partie responsable de ce que j'ai passé nombre de mes étés chez elle : côté entrée de la maison, des fleurs, des hortensias, des arbres, un kiwitier, de la vigne vierge et un gros tas de sable couvert de crottes de chat qui sert pour faire les joints (des murs). Plus, derrière un muret et une haie, une belle table de jardin en plastoc, avec le barbecue à côté l'été pour cuire les steaks et manger en chassant les moucherons d'une main et en regardant les chatons sauvages s'aventurer sur le couvercle bien chauffé dudit barbecue de l'autre (ça saute haut, un chaton, quand ça se crame les coussinets, mais rassurez-vous, rien de bien grave, juste quand même de quoi satisfaire un membre du CCC).

 

Côté derrière la maison, le jardin tout en longueur est séparé en deux parties : tout au fond, une pelouse avec quelques rares arbres, juste ce qu'il faut pour tenter le tir à l'arc et perdre les flèches si le gazon est trop haut, plus un vague étang s'il pleut.

 

Puis au milieu, le plus mieux des jardins : une belle pelouse encore (mon dieu, c'est là que j'ai appris à conduire sur une tondeuse), avec des belles taupinières, des arbres tout au milieu, des cerisiers pleins de CD AOL pour éloigner les étourneaux qui viennent se gaver avant qu'on ait la chance de manger quoi que ce soit, des pommiers qui font des petites pommes bien pour la gelée, des poiriers, des pruniers dont il vaut mieux ouvrir les fruits avant de croquer dedans si on veut éviter d'avaler des perce-oreilles, des trucs que je sais pas ce que c'est qui ont des branches juste assez fines pour que ce soit casse-gueule d'y lire l'intégrale de Jules Verne perché dedans, des arbres juste assez éloignés pour faire des cages de but acceptables pour humilier tes petits frères et soeurs, et le long des bordures, des cassis que tu passes des journées allongé sur le dos en dessous pour cueillir de quoi faire des cageots de gelée, et des groseilliers qui n'empêchent qu'en théorie les moutons de passer bouffer les plus petits des arbres et de s'attaquer au potager. Potager entièrement désherbé à la main, et donnant des tas de radis, de z'haricots, de potirons, de fraises (si les oiseaux sont pas passés avant), et des courgettes issues des rêves les plus déments de Catherine Breillat, et de la rhubarbe pour faire des crumbles...

 

On s'imaginerait qu'après des années passées dans un paradis pareil, mon jardin à moi, je devrais savoir en prendre un peu soin.

 

Que dalle. C'est déprimant. Je dois tenir de mon popa mon absence totale de main verte. On avait deux arbres dans notre petit jardin : un vernis du Japon qui couvrait les alentours d'une épaisse couche poussiéreuse de pollen collant quand l'envie lui prenait (et quand il pleuvait... beurk), et un pommier qui donnait une vingtaine de pommes grosses comme des melons chaque année.

On les a tués tous les deux. Il n'en reste même plus une trace de racine. On sait toujours pas comment c'est arrivé, mais c'est arrivé.

 

Il reste une vigne vierge incontrôlable, et des trucs pleins d'épines et de fleurs rouges ou jaunes qui sentent bon quelques jours, puis se mettent à perdre leurs pétales partout. Et encore, y'a des feuilles qu'en haut, le reste c'est des tiges grosses comme mon pouce et couvertes d'épines qui piquent. Et maintenant, en plus, ces pleins d'epines se laissent aller à empiéter sur l'étroit chemin qui permet d'entrer dans chez moi.

 
jardin1.jpg


Sale bête. J'ai essayé d'arranger les choses en le remettant vaguement à sa place. Le résultat n'est pas probant.

 jardin2.jpg

Je crois que je vais me convertir à la méthode américaine. Un bon coup de napalm, on bétonne et hop.

Je ne conserverai que le plant de tomate-cerise que j'ai repiqué hier. J'ai confiance en lui. Foi et espérance.

tomate.jpg

Va en falloir.

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 10:16
Un sage a un jour posé la question : c'est qui le plus fort, l'hippopotame ou l'éléphant ?
Il nous rappelait par là, à nous autres humains, une question que la nature nous impose toujours, car partout règne la loi de la Jungle.


Depuis quelque temps, en effet, l'humanité s'embourbait dans des questions existentielles dont la vanité le dispute à l'inutilité : Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? cherchant à nous éloigner de la réalité du monde, qui est celle de la compétition.
Toutes ces questions découlaient, à un degré plus ou moins éloigné, des questionnements induits par la religion. En effet, ces questions, la Bible y répondit d'abord, puis des esprits éclairés cherchèrent à trouver d'autres explications, entraînant de nouveaux questionnements sur la pensée, la nature de l'humanité...

Et surtout, toutes ces questions évitaient de nous poser les vraies questions sur ce qu'on apprenait dans la Bible :
C'est qui le plus fort, Jésus ou Satan ? Moïse ou Eve ?

A vous de voir.


Personnellement, je commence à me démerder avec Jésus. J'arrive pas à balancer des coups de croix, mais la couronne d'épines, ça démonte bien Eve, même si c'est moins efficace qu'une charge de bêtes invoquées par Noé ou qu'une pluie de grenouilles appelée par Moïse. Eve, elle, elle a l'avantage de pouvoir se faire aider par Adam et de balancer des coups de serpents, la garce.
Ceci dit, Marie se démerde bien aussi, pour se fighter avec un môme dans les bras. Et Satan a l'avantage de pouvoir se transformer en Molosse des Enfers pour charger ses adversaires.

J'adore ce jeu. Merci Rôdeur.
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 11:48

Moi, j'aime bien chanter. Même qu'une fois je suis allé à une chorale, que je croyais que j'étais ténor et qu'en fait j'étais basse, alors je devais faire Ma ma ma... Ma Mary-lène...Ma ma ma... Ma Mary-lène C'est toi que j'aime, debout au fond avec les autres basses, mais j'ai arrêté à cause des horaires.

 

Ca ne m'empêche pas de continuer à chanter chez moi. J'ai une acoustique particulièrement phénoménale dans mes toilettes d'en bas (un mètre carré au sol, faut éviter de faire popo parce que tu te cognes les genoux à la porte en t'asseyant et la tête au lavabo en te penchant), alors j'aime bien chanter, en particulier du Brassens ou alors Romeo and Juliet d'Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra, parce que les basses te résonnent à fond dans les oreilles.

La douche, c'est pas mal aussi, mais mes toilettes sont incomparables pour la sonorité.

Ceci dit, y'a pas que là que j'aime bien chanter. Parce que y'a pas que l'endroit qui compte, y'a aussi les circonstances, soit qui poussent à chanter, soit pas.

Généralement, quand les circonstances sont favorables, par exemple dans une chorale, ça m'intéresse moyen. Je préfère chanter quand y'a pas de raison, ou toutes les raisons de ne pas le faire, sans doute une question d'esprit de contradiction.

Par exemple, en  jouant au badminton (mais si, ce sport de raquettes où la meilleure technique, en tous cas la mienne, est souvent de viser l'adversaire, entre les seins si c'est une fille, dans la tronche si c'est un mec,
et tant pis si ça te vaut une réputation de brute sans coeur auprès de tes charmantes adversaires, en sport, les phéromones ne jouent plus), en jouant au badminton, donc, je répète pour ceux qui avaient perdu le fil comme moi, la logique voudrait que tu respectes ton adversaire avec des petits "bien joué" essouflés quand t'as loupé une belle balle de cet(te) enfoiré(e), ou quelque chose comme ça.

Pas très drôle. Alors avec un copain, un normand (j'assume), on avait pour technique, en double, de se gueuler dessus et de s'insulter quand on perdait un point, et de chanter à pleins poumons pendant les matchs (serait-ce pour cela que malgré notre indéniable talent de joueurs, on s'est pris des sales notes en première année d'école ?). En particulier, on chantait Jeanne et Serge, en canon. Et ben, on a gagné plus qu'on a perdu. Et puis, là aussi, le gymnase, ça résonnait méchant quand on était pas nombreux, hein.

 

Mais le mieux, ça reste de chanter en ville. Le truc, c'est que ça m'arrive pas souvent, parce que y'a une certaine retenue qui me retient. Et j'ai loupé la coupe du Monde et Mireille Mathieu pour chanter la Marseillaise à Paris.

La retenue, elle s'envole que rarement. Quand je sors d'une dégustation de rhums arrangés ou de mojitos dans un petit bar enfumé (ça remonte, comme vous voyez, les petits bars enfumés ne se font plus), elle part dans les vapeurs d'alcool, la retenue, et j'ai des souvenirs (assez vifs, malgré les circonstances), d'interprétations pleines de fougue de "Nathalie, mon amour des JMJ" d'Oldelaf et Monsieur D dans les rues de Rennes, ou de "Dimitri et Aliochka" des Flying Tractors dans celles, vides et mal éclairées, de Lannion (merci à toi Yannick, au passage).

 

Hors bitures (qui, je te rassure maman si tu passes, ce qui n'est pas censé être le cas, furent et restent rares), je crois n'avoir chanté que deux fois en ville, à Paris. Une fois, en rentrant à pied de la porte de la Chapelle jusqu'à Luxembourg, complètement sobre, je n'ai pas pu m'empêcher d'interpréter, avec beaucoup de sensibilité, "Auuuuuuuuux Chaaaaaaaaamps Elysées tatam tam tam tam", sur lesdits Champs, vers une heure du matin.On mettra ça sur le compte de la fatigue.

 

L'autre fois, c'était dimanche dernier à Paris. En allant visiter le marché aux oiseaux d'à côté de Notre-Dame, après avoir pu observer une espèce de croisement sans yeux discernables entre un poulet du Gers et un lapin angora dont le nom m'échappe (à l'espèce de croisement), on (on, c'est moi et des amis qui viennent d'adopter un zoiseau qu'ils ont trouvé par terre, qu'ils ont prétentieusement baptisé Pilou Passereau et qu'ils m'ont demandé de parrainer malgré son ridicule duvet sur la tête) s'est pris une saucée . Une bonne grosse, avec des gouttes grosses comme un embryon de quatre semaines, un ciel tout noir, et des vents tourbillonnants qui nous envoyaient de la poussière par dessous les lunettes. Une saucée comme je les aime.

 

Ouais, parce que j'ai appris à gérer la pluie : c'est facile, quand il se met à flotter, je me dis que je suis en Bretagne au bord de la mer. C'est con, mais ça marche : au lieu de me coller désespérément à un mur, les épaules voûtées, je me redresse, je regarde les gouttes dans les yeux (bon, ça pique un peu et ça fait cligner, mais l'honneur est sauf), je marche normalement, tout seul au milieu de la rue, en plus ça permet de se la péter un peu, et là, en l'occurence, j'étais content de cette pluie, alors je chantais, sur le quai de la Seine. Je crois que c'était une chanson des Beach Boys dont je connaissais le début du premier couplet, ça donnait Round round get around, I'll get around popopom round round get around I'll get around... Avec le vent et la pluie dans mes cheveux fous, qui ont commencé à friser avec l'humidité, c'était le pied.

 

 Vivement la prochaine tempête à Paris, hein.

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 13:39

Résumé de l'épisode précédent : Pierre et moi décidons d'aller faire un stage sur l'île de Pâques. On commence les formalités et nos bagages.

Taïaut !

 

03/07/05

 

Quoi qu’on dise dans mon dos, je suis organisé, j’ai fait une liste de matériel. Apres une rapide évaluation du volume je me suis rendu compte que tout ne pouvait pas rentrer dans mon sac à dos.

De plus il faudrait le comprimer et en vertu de l’équation PV=NTR, j’en ai conclu qu’il y aurait plus de 120 bars de pression dans le sac, de quoi le faire exploser au moindre changement de température. Ma première idée était de transporter le sac dans un frigo mais premièrement il ne rentre pas et deuxièmement je ne suis pas sur que le local à Mr Freeze soit bien un congélateur.

Suivant un raisonnement logique j’ai donc décidé d’augmenter le volume de contenant. Je suis donc parti ce matin à la recherche d’un magasin de contenant ouvert… et le dimanche il n’y a que les brocantes et les conserveries. N’ayant pas envie de me retrouver avec un portable à l’huile d’olive ou un caleçon sauce moutarde, j’ai opté pour la première solution.

Un vieux monsieur au regard illuminé par l’étincelle lubrique de l’homme face à un pigeon m’accueillit chaleureusement, alors qu’un réflexe instinctif me fit déplacer ma main en direction du numéro de téléphone de la SPA. En pénétrant dans la boutique au relents de moisis, j’espérait me faire juste plumer, rien de plus.

Je m’en suis sorti avec une pendule de style louis XVI et un sérieux mal au derrière, cette machine m’en a coûté la peau. Elle a tout comme le roi perdu sa tête et il n’en reste que le coffre, visiblement en bois de chêne. Les charançons et autre vermines se sont chargés d’alléger le matériaux en créant des galeries de micro-aération. Quand je pense que maintenant on remplace ces délicates œuvres d’arts par des trucs miniatures ça me fait mal au cœur. Comment rentrer tout ce bordel dans une montre ?

Dans sa grande gentillesse le brocanteur m’a offert une authentique statue tibétaine de bouddha made in Taiwan ainsi qu’un truc noir et moche qui au vu de la couche de poussière n’a jamais intéressé personne. Paraît il que c’est un machin vodoo.

Pour pallier à l’absence de tête de l’horloge, j’ai dégoté dans mon grenier un énorme réveil mécanique, qui s’ajust parfaitement avec le haut de la pendule. Le poulet a élu domicile dans la machinerie et il est quasi impossible de l’en déloger.

Après avoir bourré patiemment l’horloge, je me suis rendu compte que le couvercle ne fermait pas et que mes 60 kg tout mouillés (à cause de la sueur) n’ont pas permis de claquer et cliqueter le couvercle. Tac ! Une idée me tique juste a temps, plutôt que de faire contre poids, de mon corps, je vais utiliser les rouages de mon crâne pour engrener les éléments dans le coffre.

J’ai tout ressorti et j’ai agencé les éléments avec une précision d’horloger maniaque. J’ai pu vérifier la loi de la physique du bordélique : le volume final ne dépend pas de l’agencement.

J’ai tout ressorti j’ai dégonflé le matelas pneumatique, j’ai tout balancier dedans a coup de pelle et c’est rentré a temps.

Départ demain matin très très tôt.

La morale de cette histoire : si être gonflé permet de gagner du temps, savoir dégonfler permet de gagner de la place. 

 

Pierre

 

 

 

04/07/05

 

Ayé ! départ réussi !

 

Comme les saoudiens n'avaient pas l'air d'être au courant qu'ils devaient  nous prendre, nous avons réussi à nous infiltrer en grimpant à la chaîne de  l'ancre et en nous cachant dans un canot (pas très original, espérons qu'on  se fera pas prendre), maintenant on est un peu serrés, Pierre sent des pieds  et notre poulet sent le cactus. Ceci dit, même serrés contre une horloge on arrive à jouer à papier caillou ciseaux, on se fait tôler par ce salaud de poulet...

 

J'ai mangé un sandwich à la spiruline ce matin pendant que Pierre en était à la tartine de rillettes trempées dans son Nesquik. A part ça, on s'ennuie un peu, mais bon on va pitet se faire gauler par  les barbus...heureusement qu'on l'est aussi...Argh, j'entends quelqu'un...je vous laisse

 
 

Francis

 

 

 

04/07/05 (23h59)

 

« Miaou…. Miaou…. » S’époumonent Francis et moi.

« Ca fait bien miaou en arabe les chats ? »

« Je ne sais pas » répondis-je à mis voix. Puis nous nous torturâmes les cordes vocales à faire le félin avec l’accent arabe.

«  Miou miou miou »

«  Miou miou mmiou, Yé soui oun chatt »

« Miou miou miou »

« COCORICO !!!!!!!!!!! » Hurla onze fois le poulet cactus… Il n’a pas pu terminer sa douzième, car un bras chétivement musclé l’a arraché de sa pendule pour l’envoyer faire l’interprète avec les patrons du navire.

 

Les bruits se sont calmés, pour reprendre ailleurs sur le navire. J’ai entendu des rires puis des pleurs. Un marin s’est probablement coupé un doigt en voulant cuisiner la pauvre bête et maintenant c’est à notre tour de passer à la casserole.

Le pas lourd d’un homme portant des pianos matin midi et soir, descendant d’un père catcheur et d’une mère déménageuse se rapprochait lentement de la chaloupe et semblait faire trembler le navire encore plus que la houle. J’ai tenté de me cacher là ou j’ai pu, c’est à dire derrière Francis, qui a voulu faire de même derrière moi.

 

Tourner en rond n’a pas réussi à solutionner notre problème et on s’est fait éjecter de la chaloupe. Francis était convaincu que nous serions jetés aux requins au bout d’une planche, quand à moi je pensais plutôt qu’ils nous laisseraient mourir de soif attachés au mât du navire. On a même parié un carambar.

La peur nous rend bête, des fois, il n’y a ni requins ni mât. Ils allaient juste nous réduire en esclavage dans la salle des machines avant de nous faire brûler à petit feu dans la chaudière à pétrole.

J’ai tenté de me défendre, j’ai mordu un pied, j’ai failli m’étouffer à cause de l’orteil qui est très mal passé et depuis j’ai mal au ventre. On nous a enfermé dans une cellule de première classe. J’ai tenté de m’évader par un hublot. Je n’aurais pas du manger tant de saucisson ; je suis resté coincé la jusqu’à ce qu’un petit bonhomme vienne débloquer la situation et le hublot.

« bijour li nivo capitaine i ravis di vous accuiillir sur son piqiebot  »

Quelle ne fus pas ma surprise de voir le poulet, portant une coiffe de marin, en compagnie d’une bande de barbus arabes et d’un homme tout nu grelottant dans un coin.

Le poulet avait joué à pierre feuille ciseau et avait gagné, les enchères sont montées et maintenant on a un poulet capitaine à la place du capitaine. Celui là un jour je sens qu’il va vouloir devenir calife…

 

Si les saoudiens semblent comprendre parfaitement les caquètements de notre bête j’ai du m’assurer auprès du petit bonhomme de notre destination. Nous arriverons à Bon Halouf.
 

Pierre

 

 

 

Bon ben effectivement Pierre vous a tout raconté. Dans sa grande bonté il a omis de mentionner le douloureux épisode vécu avec l'eunuque qui était (soi-disant) le second.

 

A part ça, notre nouvelle cabine est un peu exiguë, et il n'y a qu'une couchette pour deux, on va devoir dormir tête bêche, et en plus Pierre sent des pieds.

Ceci dit, nous risquons effectivement d'arriver à Bon Halouf, capitale du chiche-kebab de lama dès après-demain, on a du se tromper de bateau c'est pas dieu possib ces emmerdes.
 

Notre poulet semble avoir des capacités de navigation assez poussées, je crois que l'Inra doit regretter de l'avoir perdu. D'après ce que j'ai pu comprendre de ses caquètements, il compte se lancer dans la piraterie dans les Caraïbes après notre escale. Il va falloir que je prévienne Pierre, il est en train de jouer à la pétanque dans la cale avec le bosco, et il n'est pas au courant de cette dernière nouvelle, ça va encore nous éloigner de notre stage.

 
 

Je crois qu'on va devoir emprunter un radeau et se guider avec les étoiles... Ou alors prendre le navire en otage... Ca sent l'aventure à plein nez...

 

Francis

 

 
 

05/07/07

 

Bon, ça y est : on est sur notre radeau de survie en belle toile rouge,  quelque  part au beau milieu de l'Atlantique. On a des réserves, je suis plutôt optimiste, par contre je ne sais pas si on va arriver à arriver (mais j'ai confiance)

 

Fatigué après notre longue lutte à mains nues contre une horde de saoudiens déchaînés aux torses luisants armés de cimeterres étincelants, Pierrot s'est endormi, il prononçait des mots dans une langue bizarre dans son sommeil...

 

 

 

Après l'avoir réveillé j'ai réussi à le convaincre de m'expliquer ce que ça voulait dire. Il a un peu résisté mais il m'a avoué (seuls l'arrachage de trois ongles de pieds a été nécessaire) que sa mère est princesse au Bhoutan, et qu'il en est le seul héritier (par contre il n'avait aucune  idée de ce que ça voulait dire ses paroles) et puis ensuite on a été escortés par des dauphins qui nous ont suivis pendant des heures, mais quand on en a eu chopé trois d'entre eux ils se sont décidés à se barrer, nous on a à bouffer pour deux semaines et en plus on va se faire des manteaux en peau de dauph, c'est la classe ! Mais on fera ça demain, là il  est tard

 
 

Francis

 

 

 

07/07/05

 
 

Buenos dias, amigos ! Ici Francesco, y'ai oune soudaine réminisencia  de'oune vie anterieure, mon ancien moi (un galant caballero espagnol prénommé Inigo, maitre à l'épée) reprend lé dessous, mon accent mé révient.

 

Cé n'est pas douloureux mais y'ai un peu de mal à être en phase avec cé qué mé dit mon voisin Pedro, yé né cesse dé lé voir comme mon ancienne et brûlante maitresse, Conchita (un tempérament de feu, Conchita ! Et des fesses, mamma mia comme dirait mon ami don Juanito), bref, yé né peux plous souivre cé qui se passe yé crois qué yé vais mé récoucher porque la yournée a été fatigante: éviscérage dé bambino dofino, pelure d'yceux poue récoupérer lé couir, yé mé souis fabriqué oune coulotte qué yé immédiatemente essayée, malheureusement ça se tend en séchant, mucho doloroso, ayayaye.

 

Là, on fait tout sécher la chair au soleil, l'odeur attire des mouettes, yé crois qu'oune terre est proche, et y'espère qu'à mon réveil, yé serais redevenou moi même.

 
 

Buenas tardes

 
 

Francis

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13 mai 2007 7 13 /05 /mai /2007 13:08

L'inconvénient, quand on aime pas faire la cuisine, c'est que du coup, on mange moins de barbaque.

Et la barbaque, moi j'aime bien. Alors je compense, forcément

Musicalement, là.

 

 

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 01:42

Mine de rien, depuis que t'es partie au Cameroun, ça fait vide à la maison.
Tu prenais de la place, hein frangine.

Je crois que tu me manques, un peu. Je m'étais habitué à t'avoir pas loin, en fait, depuis 22 ans.

Je n'oublie pas à quel point j'en ai chié, hein. Je n'oublie pas les saloperies que vous me faisiez subir avec le voisin, ni comment vous me faisiez du chantage affectif (ouais, chuis aussi fort que Musclor, je pleure pas) pour que je dise rien aux parents, même quand je venais de me vautrer pour essayer de faire un salto en sautant du lit superposé, en me cognant au passage la tête à l'échelle et en atterissant sur une valise au lieu des coussins, et que c'était VOTRE faute, quoi que vous en disiez.
Je me souviens encore mieux du coup de fourchette dans le crâne parce que j'avais fini les frites, et des trois petits trous que maman y a trouvé en écartant les cheveux.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, je me souviens même de la boule de pétanque que tu m'as envoyée sur le crâne et qui m'a envoyé aux urgences, même si j'admets que j'ai présumé de ta force, j'aurais pas dû me baisser, et opter pour la perte d'un orteil ou deux plutôt que d'une masse de neurones indéterminée.

Je n'oublie surtout pas les années où tu ne m'as adressé la parole que pour me demander un service, et où le moindre "bonjour" de ma part était perçu comme une agression caractérisée d'un branleur qui ne faisait que chercher à te mettre en rogne.

Parce que ça, tu sais faire.

C'est une des choses que j'aime chez toi : quand tu t'énerves, tu fais pas les choses à moitié. Tu serais même plutôt extrémiste. Ca pète dans tous les sens, que tu sois à la maison ou dans le métro, ça gueule, et il ne faut surtout pas s'aventurer à tenter de relativiser quoi que ce soit, sous peine d'en prendre plein la tronche aussi.
Mais maintenant, en plus, tu t'excuses. La première fois que ça m'est arrivé, ça m'a fait un choc (putain, toi ? être désolée de ce que tu dis ? La vache...)

Mais y'a pas que ça, hein. J'aime ta solidité. Interprète ça comme tu veux. J'aime ta féminité, aussi (nan, rien d'incestueux, pfff, faut grandir, hein), et j'apprécie de pouvoir faire confiance à ton goût quand je tente d'acheter autre chose que des chaussettes.

J'aime que tu aimes cuisiner, et j'aime te voir les bras dans la pâte et l'huile jusqu'aux coudes, ou dans le gras de vaisselle, sans chichis, sans gants, sans dégoût. Puis j'aime bien que tu aies pas peur des épices, tiens.

J'aime ton goût pour les films comme "Leeches : l'attaque des sangsues mutantes", et ton incapacité à les regarder sans faire de commentaires décalés en bouffant du pop corn et sur un ton docte d'intérêt scientifique. C'est vraiment pas pareil avec toi, ces films. Là, ils valent carrément le coup d'être regardés. De préférence assis par terre avec le portable sur la table basse, et une brassée d'autres crétins pour en profiter.

J'aime ton humour cynique, ton art de trouver toujours la petite bête, et de glousser comme une oie, les joues rougies et les yeux brillants, sans avoir l'air idiote, parce que c'est bien la dernière chose que tu es. Pas facile de passer derrière toi, hein.

J'aime ton goût païen des sacrifices, toi qui fais égorger des coqs par les marabouts pour les élections, ou qui immoles par le feu une barbie à l'esprit de Noël, avec l'aide d'un arrosage copieux à la vodka.

Bon, maintenant, je vais prier pour que tu tombes jamais là-dessus.
En tous cas, je me dis qu'y'a des mecs, ils savent pas ce qu'ils ratent. Les cons.

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