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FIGB recrute




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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 21:42

Tout d'abord, et afin de dissiper par avance tout malentendu, il est évident que cet article n'est en rien engendré par la frustration de ne manger que trois plats différents par semaine, tous incluant du riz et aucun de la saucisse. Cela dit, nous pouvons continuer. Merci de votre attention.

 

La saucisse. Quel mets peut mieux prétendre à la canonisation que la saucisse ? Un bref instant de réflexion suffit à répondre : aucun.

 

Ce n'était pourtant pas une évidence. A la base, remplir une poche à caca de bouts de gras et des restes de chair qui attachent à l'os ne paraît pas constituer une recette particulièrement engageante. Aussi consciencieusement que l'on nettoie le boyau, on ne peut pas faire disparaître toute forme de déchet alimentaire pas ragoûtant.

 

Et pourtant. La saucisse, c'est bon. Super bon, même. En toute objectivité.

En plus, c'est le plus protéiforme de tous les mangers qui peuplent cette planète, sauf peut-être le tofu. Mais là où la glorieuse et phallique saucisse est le gage d'un apport calorique indispensable à une vigueur libidinesque, le tofu, fade, informe et dépourvu de tout élément nutritif, ne saurait être l'aliment que des bande-mous encore plus incapables d'apprécier les plaisirs de la chair que ceux de la chère (mamie, si tu lis, ne t'offusque pas, je suis obligé de faire ça par contrat avec l'hébergeur, c'est pour attirer les gens, je ne le pense pas, en vrai, je ne suis pas un pornographe)*.

 

La saucisse sait en effet se faire apprécier partout, à tout moment, sous des incarnations tout aussi délicieuses que différentes.

 

La saucisse sèche, au délicat arôme de pipi, est le plus abouti des apéritifs charcutiers, sa matrice compacte rouge foncée tachetée de pâles bulles de bon gras de cochon, enrobée dans son boyau fariné qui en met partout sur le pantalon fournissant en prime un sujet inépuisable de conversations animées entre les tenants de la tranche fine et ceux de la tranche épaisse, qui ne se rendent pas compte qu'ils ont tous les deux raison, car la saucisse sèche est immensément adaptable.

Si on en manque, on peut toujours se rabattre sur la mini-saucisse cocktail, également éminément sociabilisante mais moins écologique parce qu'il faut en abattre des arbres, pour faire les cure-dents.

 

On pourra ensuite enchaîner selon son identité nationale sur un bon rougail de saucisse de Toulouse, un cassoulet bien grouilleux avec ses saucisses un peu farineuses, une choucroute alsacienne à la saucisse flashy qu'on ne peut déguster qu'avec érotisme, une flecque accompagnée de sa maouche lozérienne aux choux, de la bonne potée auvergnate, une galette-saucisse pour les bretons, un stoemp pour les wallons, un couscous-merguez pour les mômes à la cantine, voire même si on est pauvre, une saucisse-purée dont vos enfants se rappelleront avec émotion.

 

Mais tout ça ne doit pas faire oublier que la saucisse constitue également le petit-déjeûner des champions (avec un bol de Frosties), ainsi qu'une éponge à alcool idéale sous la forme de hot-dog (derrière le Stolly's, dans le Marais à Paris, ils font des très bons hot-dogs pour aller avec la bière du coin).

 

Si ça s'arrêtait là, ce serait déjà la reine des plats. Mais non contente de d'être belle est bonne, elle est d'ailleurs sans doute,aux côtés de la bière, le garant de la paix européenne, étant le seul terrain d'entente entre les anglais, les français et les allemands et les belges, qui malgré leurs divergences footballistiques savent tous apprécier une bonne saucisse à sa juste valeur.

 

Décidément, merci à toi, saucisse. Tu mérites la reconnaissance. C'est pourquoi, ne sachant comment conclure cet article commencé il y a une semaine, je déclare le samedi 23 janvier Journée Internationale de la Saucisse. Hop, il est tard, dodo.

 

*Normalement, là, c'écrit assez petit pour que ma mamie n'arrive pas à lire. En fait, je le pense, hein.

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 20:42

Kikoo les girls !

 

Je me suis rendu compte d'une chose, en relisant mes derniers articles : ce blog commençait à tourner grave macho, et c'est pas bien. Ca laissait de côté la plus grande partie de mon lectorat, celui qui est plus intéressé par les blogs de cuisine et les sites d'achats de chaussures en ligne que par des trucs de mecs compliqués comme skype et excel.

Alors je me suis dit, Francis ma grande, tu vas mal aller si tu continues ! Pense un peu à ton blog rank, et retourne vers tes fidèles lectrices mères de famille, et au trot !

 

Du coup, j'ai décidé de vous consacrer un article qui vous passionnera, vous les filles : un article sur les fringues. Désolé les mecs, vous pouvez retourner sur lequipe.fr et bonjourmadame.com, c'est pas pour vous lol.

 

Enfin voilà, j'y pensais comme ça, parce que comme je vous ai dit, je suis quand même le rejeton d'une famille matrimoniale, et que là même où que je suis, je suis entouré de filles. Dans mon bureau, deux filles, à la maison, cinq filles, partout des filles des filles des filles, alors forcément, comme l'oestrogène contagie plus que la grippe A, je me suis retrouvé comme chaperon volontaire à Castor et au marché de Sandaga, où on allait chercher quoi, je vous le donne en mille : du tissu pour des robes. Et des pantalons, parce que malgré mon enthousiasme à tâter les wax et les bazins multicolores chez les marchands de tissus, je serais mal vu si je me trimballais en robe dans le coin.

 

Bon, enfin, voilà, je me suis acheté pleeeein de super tissus pour me faire des beaux pantalons qui soient pas tristounes comme tout ce que j'ai sinon, parce que faut reconnaître qu'on se sape plus coloré au Sénégal qu'à Paris.

 

Puis on est allés chez la couturière, qui comme on est des amis du petit copain de sa nièce (qui est un garçon adorable, même s'il est fan de lutte, hihi), nous a fait des prix pas chers pour nous tailler des robes et des pantalons.

 

Bon, y'en a un qui est un peu court pour moi, mais dans l'ensemble, c'est pas mal du tout, assez large pour laisser ballotter mon petit soldat (ha c'est pas pour rien que ça s'appelle des bande-à-l'aise, hein), j'en suis très content. Tellement content que j'ai décidé de me faire une nappe et des serviettes assortis à un de mes pantalons, ce sera super classe quand on s'organisera une bouffe avant une pyjama-party à mon retour, hein les girls ?

 

Mais comme je sais que vous attendez toutes ça, voici les photos de mes nouveaux futaux, prises sur le vif pendant mes activités journalières :

 

 

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(bon, là, j'ai flouté à cause de ma coiffure effet saut-de-la-sieste-en-taxi)

 

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 09:42

Avoir une grande famille, c'est bien.

Mais communiquer quand on est une grande famille dispersée un peu partout, c'est pas super facile non plus.

C'est pour ça que Skype c'est magique (et s'il vous plaît arrêtez de lire par dessus mon épaule, c'est la dernière fois que je tape une note de blog quand l'écran est projeté sur un vidéo projecteur pour voir Malcolm qu'on ne peut pas regarder pour cause de skypage), parce que ça permet de se parler quand on est loin les uns des autres pour pas un rond.

 

Hier (finalement, c'était hier, j'ai fini la note après coup et plus sur écrant géant)(en fait, même avant-hier, je peaufine avant publication là), par exemple, mon papa et ma maman ont enfin reçu internet  dans leur maison en Algérie (après deux ans, il était temps). Du coup, je reçois un coup de fil de mon papa sur mon portable :

-Allô ?

-Oui, on est sur Skype avec schkrrrr krrrr krrrrr

-OK, c'est quoi ton pseudo, je vous rejoins !

-Quoi ? J'entends rien !

-Je dis : c'est quoi ton pseudo Skype !

-Ha, mon pseudo Skype ! C'est schkrrr krrr !

-J'ai rien entendu !

-Hein ?

-Attends, je vous rappelle !

 

Rappel de portable à portable. J'obtiens le pseudo Skype de mon papa, et j'arrive à le joindre.

-Allô, on est en ligne avec ta soeur à Paris, on fait une conférence !

-OK, je vous rejoins, c'est quoi son numéro ?

-C'est schkrrr krrrr krrrr.

-Hein ?

-Qu'est-ce que tu dis ? Tu m'entends ?

-Je t'entends, tu m'entends ?

-Quoi ? Je suis avec ta soeur, rejoins-nous !

-Mais c'est quoi son pseudo ?

-Je lui donne le tien, attends !

 

-Tuuuut tuuut !

-Allô ?

-Oui, grande soeur ?

-Oui, c'est moi, on a perdu les parents je crois !

-Attends, je tente de les rappeler !

-OK, j'appelle petit frère sur son portable ! Tu as son numéro ?

-Attends, je te l'envoie par message ! Ha non, je l'ai pas, attends

-Non, c'est bon, je l'ai, je l'appelle, je lui donne ton pseudo Skype.

 

-Allô, les parents ?

-Oui, on a été coupés, je sais pas ce qui s'est passé ! Tu m'entends ?

-Je t'entends, et toi tu m'entends ?

-Oui, on a perdu ta soeur, je crois !

-Elle est au téléphone avec tifrère, elle lui dit de venir sur Skype !

-Allô ?

-Grande soeur ?

-Ma fille, c'est toi ?

-Oui, j'ai eu tifrère, il va dans sa chambre avec un câble !

-OK ! On a votre petite soeur en ligne !

-Depuis le Vénézuela ? C'est génial !

-Quoi ? Tu m'entends ? Vous m'entendez ?

-Arrête de crier, je t'entends !

-Qu'est-ce qu'il dit ?

-Il va brancher petite soeur du Vénézuela !

-Allô ?

-Hooo, ptit frère, ça va ?

-Je vous entends pas, tu as bien branché ton micro ?

-Mais y'a qui, là ?

-Moi je suis là, mais je suis dans le couloir de l'hôtel, je peux pas parler fort !

-Ptite soeur ?

-Oui, grande soeur m'a donné ton pseudo !

-Attends, je crois que je les ai perdus, tu les entends ?

-Non, j'ai que toi !

-Attends, j'essaye de les rappeler !

-OK, parce que j'ai pas leur pseudo. Et il faut se dépêcher, parce que y'a des coupures d'électricité.

-Nous ça va de ce côté, y'a la coupe d'Afrique des Nations, ils vont pas couper sinon c'est l'émeute. Tu m'entends ?

-Allô ? Y'a quelqu'un ?

-Les parents ? C'est vous ?

-Ca avait coupé, il s'est passé quoi ?

-Hein ? J'entends rien !

-Moi, je vous entends ! Il faut que tu rappelles, c'est toi le chef de la conversation !

-Et tout le monde sait que je suis le chef ?

-Moi, je le sais.

-Hey, je vous entends, vous m'entendez ?

-Tifrère, ça y est, tu es là ?

-Je suis là, y'a qui ?

-Ben on est là !

-Moi aussi.

-Moi aussi.

-Mais faut faire attention, y'a machin qui est connecté depuis le début de la conversation, il peut écouter ce qu'on dit ?

-Ouais, et alors ?

-Ho mais arrête t'es con !

-Vous vous êtes vraiment mignons parce que chaque fois vous y croyez.

-T'as une voix de canard, didonc.

-Vous savez que votre père a eu un masse-pieds pour son anniversaire ?

-J'vais le brancher vous entendrez le bruit de mes plantes de pied !

-Ho, je vais vous envoyer une photo de mon caméléon, mais j'ai pas réussi à la réduire.

-OK.

-Hein ? J'entends rien !

-Houla, ça rame !

-Parle bien dans le micro, j'entends rien !

-Bon, sinon, ça va vous ?

-Ici, ça va, il fait froid !

-Ici, il fait froid !
-Ici ça va, il fait chaud !
-J'entends rien, c'est qui qui parle ?

-Je dois y aller, à plus ! [...] Merde, comment on fait pour se déconnecter ?

-Débranche le fil !

-Bon, au revoir !

-Allô, y'a quelqu'un ?

-Je t'envoie une photo de mon caméléon ! Il s'appelle Caméléroum ! T'as vu c'est mon avatar !

-Hé, y'a plus personne ?

-Si, je suis là, mais je vois plus les autres, ils ont dû se déconecter quand il est parti.

-OK, bouge pas, je les rappelle.

-Allô ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Je sais pas, ça a déconnecté, on a perdu Titesoeur !

-Non, je suis là mais j'ai rien à dire.

-Bon, je peux parler à grande soeur ? J'ai un truc à lui demander pour ptite cousine !

-OK. Ca va, tite fille ?

-Attendez, j'entends plus rien !

-Moi je dois y aller, j'ai plus de batterie.

-OK, salut. Bon, il reste qui ?

-Je suis là.

-Je suis là.

-Bon, je reste encore un peu, l'horloge est sur 0000, c'est flippant, je me couche pas tout de suite.

-Bon, ben je vous fais un bisou à tous !

-Nous aussi !

-Nous aussi !

-Bon, t'es encore là ?

-Oui, mais je vais y aller !

-OK, ben à plus !

 

-Ah, attends, j'avais quelque chose à te dire !

-A qui, à moi ?

-Non, merde, elle s'est déco, tant pis, je rappellerai demain.

Bon, OK, embrasse tout le monde !

-Toi aussi !

-OK, à plus !

-A plus !

-T'es parti ?

-Je pars, là !

-OK, on se rappelle !

-OK, bisous !

-Oui, bisous aussi !

-Ouais, salut !

 

-Ptain, ils se sont déco ! Ha ben merci !

 

...

 

Bref. C'est quand même beau de pouvoir se parler en famille, tous les six, sur trois continents et quatre pays, la France, l'Algérie, le Vénézuela et le Sénégal. Par contre, si on a quelque chose à se dire, c'est dommage.

 

 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 20:42

Un bon écriveur de notes de blog se doit d'écrire sur ce qu'il connaît le mieux : c'est pourquoi le sujet dont nous discuterons aujourd'hui est la poésie du tableau excel.

 

Le tableau excel, fût-il utilisé sous open office comme il se doit, et donc inapte à l'appellation de tableau excel, n'en reste pas moins en effet à la base de données ce que l'alexandrin est au sonnet.

Et c'est bien là tout ce que je pourrais vous dire sur le sujet, ce qui est bien dommage parce que je trouvais le titre plutôt accrocheur et potentiellement intéressant si j'avais été le moins du monde capable d'en tirer quelque chose.

 

Malheureusement, je suis assez hermétique à la poésie que peut dégager quoi que ce soit qui ait à voir avec le travail d'une part, et le contenu des entrailles d'un tas de poiscailles d'autre part. Mélangez-les, et paf ! Ça fait une bouillasse indigeste (quoique digérée) qui ne peut que rebuter l'amateur de belles choses que je suis, car amateur de belles choses je suis, quoiqu'en disent ceux qui me reprochent de préférer les brochettes-frites au riz au mafé (qui change quand même un peu du riz au poisson ou à la viande, même si essentiellement, c'est du riz à la viande).

 

Ceci dit, travailler sur un bon gros tableau excel, si ça n'exalte pas de tendances lyriques chez votre dévoué (c'est moi le dévoué, il faut l'être pour écrire sur les tableaux excel), ça a un autre aspect plus agréable : c'est hypnotique.

 

On commence en essayant de réfléchir, on passe une heure ou deux à se gratter les pellicules en essayant de comprendre comment trier sur plus de trois colonnes avec open office (pour ceux que ça intéresse, on concatène des colonnes sur lesquelles on trie, puis on trie dessus), puis on essaye de comprendre un peu ce qu'il faut faire, puis on regarde comment est fichu le tableau, on fait rhoooo purée mais qu'est-ce qu'ils m'ont fait ces cochons, on va faire pipi pour oublier, puis au bout de deux heures on se retrouve sans trop savoir comment les yeux dans le vide de l'écran, on fait ronronner la molette de la souris comme un vibromasseur pour copier une formule, puis dans l'autre sens pour vérifier, on grave son empreinte auriculaire gauche sur la touche Ctrl et celles de l'index sur c et v, on bave un peu par et on met du rouge partout sur le tableau pour bien montrer qu'on a travaillé dur pour dire que la saisie des données était parfois un peu pourrie, puis on crie fort haaaaaaaaaaaaaaaaa et on jette l'ordinateur par la fenêtre, puis on se rend compte qu'on n'a fait que penser les deux dernières étapes, et que pendant ce temps on est descendus de 2000 lignes, du coup on se dit youpi, c'est l'heure de rentrer à la maison !

 

Et de bonheur on ferme les yeux, et des cellules apparaissent sous les paupières, et commencent à défiler en ne voulant rien dire, et on rouvre les yeux en jurant dans sa barbe, et on rentre à la maison en parlant de Linux au chauffeur, et on va finir le tableau qu'on s'était envoyé avant de partir sur une vague gougueulienne, et jouir de l'exaltation d'avoir un ordinateur qui va vite, et ne demande pas cinq minutes pour sauvegarder un tableau comme celui du bureau, ce qui a malgré tout l'avantage de permettre de traîner cinq minutes sur internet pour se vider la tête et avoir l'impression d'être plus efficace en s'y remettant alors que c'est totalement illusoire, car la vie est illusoire et le sentiment de n'avoir rien laissé passer lors de la revue d'un tableau excel est encore pire que la vie du point de vue de l'illusoirité, et on s'en rend bien compte en reprenant ses 15000 lignes pour vérifier et constater qu'on s'est planté là, et là, et encore là et là, et qu'en fait tout ça, là, c'était pas faux, c'est juste qu'on avait oublié d'afficher les décimales, du coup il faut recommencer avec le coeur lourd comme les longues années d'études qu'on a endurées pour être capable de vérifier des tableaux excel, et non cher patron si vous passez ce n'est pas de l'aigritude, j'aime bien le vide de l'esprit que ça permet d'atteindre, en fin de journée, le nirvana n'est pas loin.

 

En fait, il n'est qu'à 1000mg de paracétamol et un bon lit.

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 20:42

Ah que mes amis je souffre dans ma chair en ce moment. Que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas connu de telles douleurs, des déchirements de nerfs en feu qui m'arrachent des rictus incontrôlés accompagnés de Aïeuh ! virils en rentrant dans une voiture pour me mettre entre mes deux cousines qui essayent de se pincer les fesses en criant « Makapouf ! » sans se préoccuper de ce que leurs élèves ou maîtres de thèse potentiels diraient en les voyant mais là n'est pas la question, vu que c'est MON blog où je me plains de MES abominables souffrances, et que les puérileries de deux femelles fussent-elles de mon sang n'ont rien à y faire, si ce n'est me permettre des phrases à rallonge et de discrètes moqueries qui n'intéresseront que la famille en même temps y'a que vous qui lisez, non ?

 

Puis si non, mes lecteurs sont comme de la famille, hein (vous voilà bien flattés, j'espère), donc ça revient au même, pouf pouf.

 

Mais reprenons. J'étais en train de vous expliquer l'indicibilité de ma souffrance.

 

Car donc, j'ai mal. En fait, je crois que je fais une allergie articulaire aux pays pas d'chez nous. Mes genoux sont farouchement attachés à leur terre bretonno-lozéro-parisienne et me font régulièrement comprendre, dès que je m'en éloigne, qu'il serait temps de les ramener chez eux, de manière tout à fait française : ils font grève.

 

Mais je ne me laisse pas intimider.

 

La première fois, c'était au Québec. Ils m'ont fait la gueule pendant deux-trois semaines après une malheureuse journée en raquettes, et m'ont valu le surnom de Jambay à mon retour.

Puis en Martinique, une pauvre ascension de la montagne Pelée les a de nouveau rendus rétifs, et ils ont refusé de m'accompagner dans la descente. Fourbasses de genoux.

 

Après ça, je n'ai pas trop voyagé. Je suis bien allé sans encombre à Malte pour un mois, mais c'est parce que ce mois a été rapidement transformé en un week-end.

 

Puis voilà qu'ils rerâlent. Alors que je les emmenais dans de tout jolis paysages pleins de baobabs et de pélicans, ils se permettent de pas être contents, tout ça parce que je leur ai atterri dessus en faisant une bombe dans quarante centimètres d'eau (ce n'était pas mon but, j'étais persuadé qu'il y avait deux mètres de flotte, et la pente de la plage elle était COMME CA quoi, mais allez expliquer ça à une paire de genoux qui viennent de se prendre 80 kg tombant d'une hauteur de toute façon trop haute).

 

J'essaye de les consoler, du coup. Je les bichonne. Je les masse au Voltarène® matin et soir en tenue sexy (mon caleçon bleu avec Homer Simpson sur la cuisse gauche), à grands gestes langoureux et sensuels. Je les plains avec ardeur et régularité, je fais leur attaché de presse auprès de la communauté, mais ils ne veulent visiblement rien savoir, ces deux petits salopiauds.

 

Ils continuent à m'en faire baver à chaque pas, à chaque montée d'escaliers, à chaque entrée et sortie dans le lit. Ca va un peu mieux que les deux premiers jours, quand je devais m'appuyer aux murs pour faire demi-tour dans les chiottes, mais ça fait toujours bobo.

 

Bon. Au moins, c'est pas tout à fait comme les dernières fois. Avant, c'était les tendons de devant les genoux qui me faisaient morfler et m'empêchaient de me tourner dans mon lit. Maintenant, c'est les tendons de derrière qui tirent dès que je tends les jambes. Un peu de symétrie, ça amène un peu de joie dans la chaumière. Ouais, on se raccroche à ce qu'on peut.

 

 

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 19:42

S'il y a bien quelque chose qui m'agace, ici, c'est les moustiques. Les putains de saloperies de chierie de merde pouffiassières de leur mère de moustiques.

Pas tant qu'ils me piquent, hein. En trois semaines, presque un mois, j'en ai vu un sur moi, et j'ai eu entre quatre et cinq boutons qui m'ont gratté une bonne journée, c'est pas si terrible. J'ai bien plus morflé en faisant une bombe dans une mer de quarante centimètres de profondeur (je radote si je veux, j'ai encore mal aux genoux, moi).

Mais c'est stressant, quand même. C'est insupportable. Ils font bzzzzzzz. Et ils le font partout. Dans les chiottes, dans le salon-cybercafé, dans les chambres, dehors, partout. Et on les voit. C'est affreux, de voir un moustique. Alors en voir cent cinquante dans la pièce où tu es, ça te dissout toutes tes pensées écolos, tu empoignes ton pschitt Baygon, et pschhhhhhhhhhht dans toute la chambre, dans les coins tout partout. (je fais la pub parce qu'il y a plus que le Baygon qui marche, Super Timor, Raid, que dalle). Et tu empoignes ton pschitt anti-moustiques pour la peau d'adulte, et tu t'en fous partout, et après quand tu te ronges les ongles ou que tu te mâchonnes les poils des bras au resto, c'est dégueulasse et amer et ça te gâche le goût de tes gambas de réveillon. C'est pas terrible. Et ça n'a pas forcément une action visible, ce qui est déprimant.

 

Plus efficace, le claquage de mains. Enfin, plus efficace, façon de parler, on en chope un une fois sur dix, mais au moins, on le voit, là, écrasé sur la peau, avec un peu de poussière de fée de moustique étalée partout. On peut aussi utiliser la technique shaolin, essayer de le saisir dans son poing en plein vol, d'un geste vif de petit scarabée. C'est gratifiant quand ça marche (surtout quand on le fait devant son miroir, dos au moustique, chop ! Par contre, c'est particulièrement insupportable quand on ouvre son poing pour regarder les miettes, et qu'il s'envole parce qu'on avait pas assez serré.

 

Heureusement, il y a une arme plus jouissive à tous les coups : la raquette électrique. Parce que les moustiques sont lents, elle est radicale. D'abord, il fait bzzzz, puis tu le touches, il fait gzzzzzz, il y a une étincelle, une odeur de brûlé, et une décharge d'adrénaline te parcourt les reins pendant que tu te dis « putain, un de moins, ça fait du bien ». Et l'idée qu'il en reste plein ne peut donc que vous réjouir. Mais une fois que vous en avez grillé une douzaine sur les rideaux et autant en plein vol, et que vous les avez semés un peu sur tout les meubles, et que vous êtes allé aux chiottes avec votre raquette, ça lasse. On n'est pas des bêtes, on ne peut tenir qu'un temps.

 

Et donc, on se réfugie sous la moustiquaire. Quelle magnifique invention que la moustiquaire.

Surtout quand elle est imprégnée d'insecticide.

Tenez, ma charmante hôtesse, étant dans l'enseignement, a eu le temps de compter les cadavres jonchant le sol au pied du lit : elle a compté 87 moustiques, projetés pendant la nuit sur la moustiquaire par un ventilateur bien orienté. 87. On n'imagine même pas ceux qui ont survécu (la résistance aux pesticides est un souci par ici comme ailleurs).

Impressionnant, quand même.

 

Ceci dit, la moustiquaire a un inconvénient : elle n'est pas insonorisée.

Et quand on entend un de ces fichus bourdonnements suraigus, on ne peut pas s'enlever de la tête l'idée qu'une sale petite bête a réussi à violer l'inviolable et à pénétrer votre cocon, votre petit bunker. Et du coup, vous rallumez la lumière, vous soulevez la moustiquaire pour récupérer vos lunettes, et inspectez sous toutes les coutures votre abri. Il n'y a rien. Vous rééteignez. Re-bourdonnement. Vous vous dites que vous avez vérifié, et que c'est bon, et qu'il est à l'extérieur de la moustiquaire, et vous fermez les yeux. Le bruit continue. Puis il s'approche de votre oreille, et s'arrête. C'estsûrc'estsûrilestrentréquandvousavezprisvoslunettesilestlàilestdedansmerdemerdemerdeducoupvousrallumezsinonc'estsûrilvavouspiquercettesaloperiedesamèredemoustique.

 

Non.

Il n'y a toujours rien.

 

Ca recommence une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, et toujours rien. Que dalle. Pas la queue d'un moustique sous la moustiquaire. Ce qui ne serait pas terrible, c'est les femelles qui piquent. Mais bon. Vous retentez une cinquième fois d'allumer la lumière, des fois qu'une saloperie de moustique se soit glissé quand vous avez pris vos lunettes à la quatrième reprise. Toujours rien.

Vous finissez par lâcher l'affaire, vaguement rassuré.

Puis vous vous réveillez, et vous voyez un moustique collé au dessus de vos pieds.

Bordel.

 

C'est insupportable. L'idée d'avoir pu passer la nuit avec un moustique, ça me met dans un état absolument sans commune mesure avec le risque d'avoir été piqué. Je n'ai rien à faire du risque de palu, ça ne me vient même pas à l'idée, mais je me sens violé. Du coup, je prends ma raquette, et gzzzzzzz pendant dix bonnes secondes. Et dix secondes à voir son violeur griller, ça soulage.

Enfin, quand c'est un moustique, en tous cas.

 

Bon, je vous laisse, y'en a un qui me tourne autour depuis le début de la rédaction de cet article, il va en chier.

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 17:42

Cher blog,

 

à l'heure où je t'écris ces lignes, je suis bloqué dans l'embouteillage de Keur Massar, à la sortie de Rufisque, j'ai la nuque aussi rouge qu'un de ces feux de signalisation qui n'existe pas ici et je ne peux plus plier les jambes après avoir sauté dans mes genoux en croyant sauter dans la mer. Ha, et on est salés aussi, parce qu'on a pu se laver du bain de mer au cours duquel je me suis fracassé les genoux (mais merde, elle avait vraiment l'air profonde) qu'avec une douche à l'eau saumâtre de chez Mme. M. qui nous louait son étage parce que les campements étaient tous complets mais qu'on était contents d'être logés chez l'habitant finalement surtout qu'on y était que pour dormir.

Ha, et aussi, j'ai l'air un peu con à écrire de nuit dans la voiture avec ma lampe frontale, mon petit carnet sursautant sur mes genoux au moindre dos d'âne autoroutier.

Tout ça pour toi, mon blog, car je suis parti en week-end dans le delta du Saloum (c'est plus bas que Dakar, mais plus haut que la Gambie) avec ma tata, mes cousines et leur tonton et des appareils photos pour te retémoigner de la mirifique opulence paysagesque et oiselière du Sénégal.

 

blogging


(votre dévoué bravant le ridicule pour vous écrire une note de blog malgré les vendeurs de cartes téléphonique qui tapent à la fenêtre et la douleur de la lampe frontale sur les coups de soleil)

 

Outre les taxis précédemment cités, donc, le Sénégal est également constitué de pistes enchanteresses

 

rosedusahel

 

 

Non, je rigole.

En fait, c'était chouette. Les pistes étaient pas toutes comme ça. Y'en avait aussi des comme ça :

 

piste1

 

piste2

 

 

Puis le Sénégal, c'est plein de pélicans et de baobabs. Il y a même des pélicans dans des baobabs. Je crois qu'il sont un peu cousins. Les deux ne ressemblent à rien, on peut même dire qu'ils sont complètement grotesques, mais malgré ça, ils sont empreints d'une majesté qui confine à la majestuosité, qui te fait pointer du doigt le trente-millième que tu vois en faisant « ho regarde putain il est beau », et il l'est.


Bon, sauf des fois quand il n'arrive pas à gérer son bec (pour le pélican, pas le baobab), ou que lui vient l'idée saugrenue de se faire pousser des feuilles alors qu'il n'a pas bien compris le concept de feuillage (pour le baobab, pas le pélican). Un baobab feuillu donne toujours l'impression qu'il a des grosses verrues vertes qui n'ont rien à faire là où elles sont. Des feuilles, c'est fait pour pousser au bout de rameaux et faire une ramure, pas en petits tas informes par-ci par-là qui germent à la va-comme-je-pousse-où-je-peux.

Par pudeur, je n'ai donc à vous montrer que des baobabs tout nus (avec des filles autour des fois).

 

 

baobab2

 

baobab4

 


Bon, celui-là, c'était visiblement un arbre sacré. Moi et ma cousine qui sommes monté dessus avons morflé : moi, j'ai perdu ma sacoche d'appareil photo et l'usage de mes genoux, ma cousine s'est chopé une tourista.

 

Puis des pélicans.

 

pelican2

 

Puis des pélicans et des baobabs

 

pelican1

 

Et des pélicans dans des baobabs.

 

baobabpelican1

 

Mais comme je suis gentil, je vous en offre aussi de hérons dans les palétuviers et de martin-pêcheurs dans des arbres à la con (je risque l'ire de ma cousine en vous disant ceci, je vous montre donc après des photos de plantes à la con pour lesquelles elle nous a fait arrêter en poussant des petits cris ridicules).

 

goliath

 

martinpecheur

 

piafs2

 

 

Et si vous en voulez plus, cliquez là, y'a des paysages jolis tout plein, des lutteurs, puis encore des baobabs.

 

(puis comme promis, une plante à la con pour ma cousine)

 

paletuvier

 

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 16:42

24 décembre : c'est dans une ambiance quelque peu survoltée que j'assiste pour la première fois à la préparation du riz au poisson, plat typiquement sénégalais.

 

La première étape, que j'ai malencontreusement ratée, consiste à faire dessaler de la bonne morue salée (une bonne demi-morue) dans de l'eau, une matinée ou une nuit. Une fois bien dessalée, faites la cuire à l'eau dans une cocotte.

Parallèlement, faites cuire des oignons dans une poêle. Et d'autres dans une casserole. Et mettez des travers de porc à cuire au four, préparés selon une recette tenue secrète et que je ne peux donc pas vous révéler (mais vous pouvez choisir votre propre recette secrète). Faites cuire du riz gluant bien gluant et mettez le à refroidir dehors.

 

cuisiniere1bis

 

Débarassez-vous des éléments perturbateurs en leur faisant confectionner un bon jeune homme, recette qui nécessite essentiellement de tourner une cuillère pendant trois heures, debout à côté de la cuisinière, en fumant sa clope. (mais après, regardez comme ça a l'air bon, miam !)

 

  bonjeunehomme

 

Coupez des poivrons. Deux-trois doivent être coupés en demi-lamelles, un demi doit être conservé pour être coupés en tout petits dés, avec un bon couteau à légumes.

Décalottez un bon chorizou de Lisboa (c'est du chorizo mais en mangeable, directement importé des contrées sauvages de Lusitanie) puis coupez le en tranches pas trop épaisses, et gardez-en un petit bout que vous couperez entre tranches très fines.

 

chorizo

 

Ajoutez les poivrons et le chorizou de Lisboa en tranches pas trop fines aux oignons de la casserole.

 

cuisiniere2

 

Faites monter deux blancs en neige en prenant une pose sexy et ajoutez 200g de sucre.

 

oeufsneige

 

Coupez trois petits oignons verts en tout petits tronçons, et réservez les dans un bol.

 

table2

 

Préparez une purée pas trop liquide (vraiment pas liquide, quoi), ajoutez y plein de coriandre hachée et de la moutarde (une bonne grosse cuillérée).

 

table3

 

Faites cuire des patates coupées en morceaux pas trop gros dans de l'eau.

 

Une fois la morue cuite, enlevez la peau et les arêtes et commencez à l'émietter dans un saladier avant de réaliser qu'elle est trop chaude et trop salée, rebalancez la donc dans une casserole d'eau froide.

 

morue1

 

 

Dénoyautez un paquet d'olives et faites des petits cactus en pâte d'amande, tout en épépinant un quart de concombre et une demi-demi carotte que vous couperez en tout tout petits dés que vous rajouterez dans le bol aux oignons verts en tronçons..

 

table4

 

Ajoutez les patates en morceaux aux oignons revenus dans la poêle et mettez-y les olives, enlevez du feu.

 

Emiettez votre demi-morue pour de bon dans un saladier, le coeur content et plein d'espoir pour l'avenir.

Emiettez. Emiettez encore. Faites-vous la réflexion que l'émiettage de morue a ça de commun avec l'éradication des moustiques qu'on n'en voie pas le bout une fois qu'on a commencé. Continuez d'émietter, jusqu'à nourrir une haine tenace pour cette bestiole, jusqu'à vous réjouir de sa prochaine disparition, et remerciez le ciel d'être aidé par un guerrier taciturne et efficace puisque portugais.

 

morue3

 

Utilisez une partie de vos miettes de poisson (quelques poignées) pour les mélanger à la purée, avec quelques oeufs (selon l'Oracle, 500g de poisson pour 400 de patates et 6-7 oeu:fs). Assaisonnez selon votre goût (poivre, muscade, 5 baies, le sel n'est pas vraiment nécessaire)

 

morue2

 

Entre deux poignées, sortez vos travers de porc du four pour les enduire de miel et remettez les au four.

 

travers

 

Passez ensuite à la découpe d'une autre espèce menacée, en l'occurence le thon rouge.

Coupez le en tranches fines avec un bon couteau, et gardez-les.

 

Décorez le glaçage du gâteau avec vos trucs en pâte d'amande.

 

gateau

 

Allez chercher votre bon riz gluant qui a refroidi entre les moustiques et la litière à chat, et faites en des petites galettes avec des petites soucoupes que vous remplissez puis démoulez sur un plat en bois.

 

tieboudien1

 

Ajoutez par dessus les tranches de thon rouge et quelques-uns des petits légumes coupés finfinfin, et si vous n'avez pas assez de thon rouge, remplacez par du saumon ou les tranches de chorizou de Lisboa coupées finfinfin précédemment.

 

Ajoutez le reste de miettes de morue à la préparation de patates et d'olives.

Gardez ça de côté.

 

Faites chauffer de l'huile dans votre friteuse ou instrument équivalent, et servez à boire tout autour (Flag, Gazelle, Coca, ti'punch, Jenlain, Beaufort).

Revenez à la purée de patates, coriandre et miettes de morues, et confiez à une petite main le soin de façonner des beignets avec deux cuillères (un peu dans une cuillère, puis on racle un bord avec l'autre, petit coup de poignet et on recommence, il faut que ça se tienne bien, et que le beignet ait un peu une forme de banane à trois faces.

 

beignech1

 

Jetez les beignets dans l'huile en faisant bien attention aux projections.

 

beignech2

 

Il faut évitez que ça ne contamine la cocotte pleine de calamars au lait apporté par un autre cuistot. Mettez par ailleurs ses moules géantes et ses escargots au four, après en avoir retiré les travers de porc.

 

Prenez ce qui reste de riz gluant et déposez le sur une feuille d'algue séchée. Ajoutez par dessus d'autres petits légumes finfinfins et des bouts de poissons, et roulez à l'aide du petit tapis en lamelles de bois sur lequel vous aurez pris soin de poser l'algue même si j'ai oublié de préciser avant.

 

Cette préparation de riz au poisson est connue sous le nom de « tie boudin » (baptisé le serpent sénégalais par les journalistes de M6).

 

tieboudin

 

Saisissez-vous d'un bon couteau, et coupez ce boudin en morceaux pas trop larges. Faites une jolie présentation pour les entrées, et baffrez en picolant un ti'punch.

 

prince

 

 

Rajoutez un peu d'huile d'olive aux patates et miettes de poissons et olives, et servez couvert de tranches d'oeufs.

 

morue4.jpg

 

Puis profitez de vos sushis au thon, au saumon, au chorizo, de vos chèvres chauds, de vos pasteis de bacalhau, de vos travers de porc au miel, de vos makis, de vos magrets de canard, de vos escargots, de vos moules géantes, de votre bacalhau Gomes de Sa, de vos congolais, de vos brownies, vous pouvez boycotter le Christmas pudding, de votre tiramisu, de votre sorbet au melon et de votre Bolo de Natal, bien arrosés de pinard, parce que quand même, tout ça vaut le coup d'en choper une colique.

 

 

  chiottes

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 13:42

Bon.

Suite aux sollicitations incessantes d'un nombre incalculable de fans en détresse (si, si, MlleGima m'a demandé une fois), je me vois dans l'obligation afin de ne pas tous vous perdre de vous fournir des photos de ma vie au Sénégal. Bande de petits veinards.

 

Tout débute au petit matin, à des heures auxquelles je n'avais plus l'habitude de me lever depuis...hmmmmm... Approximativement mes six ans, quand je me couchais à neuf heures du soir parce que j'aimais lire au lit le matin pendant une heure en buvant un chocolat chaud que ma maman me laissait dans une bouilloire violette. Vers 6h30, donc, je me réveille. A 6h35, je me reréveille. A 6h40, je me rereréveille. A 6h45, je me rerereréveille. A 6h50, je me rererereréveille. A 6h55, je me rerererereréveille. Puis comme mon réveil ne rererereresonne pas, je me lève.

 

Voilà ma chambre vue de mon lit, donc.

 

P1040734.JPG

 

Je vais ensuite au petit coin, je m'habille, et je tue des moustiques avec ma raquette électrique (la plus belle invention de l'homme depuis la roue), et quand j'entends que mes gracieux hôtes se sont levés, je descends prendre mon petit déjeûner en me cognant aux chats.

 

Puis on prend la voiture, et on va travailler dans la joie et la bonne humeur provoqués par la traversée de paysages paradisiaques.

 

sansinteret1

 

sansinteret4

 

Puis on arrive au travail. Je m'installe dans mon charmant bureau, et je travaille comme un chien pendant des heures, me crevant les yeux sur un écran antique et me faisant des ampoules aux doigts sur un clavier qui me force à enfoncer les touches de tout mon poids, tel un pandore tapant un procès-verbal.

(bon, en fait, on m'a mis un joli écran plat et un clavier tout neuf, depuis).

 

bureau1

 

bureau2

 

Puis je vais manger du riz à la cantine.

 

Puis je retourne travailler pendant des heures comme un chien dans mon riant bureau en jetant de temps en temps des coups d'oeil à la culotte d'Anouk Grinberg qui me fait de l'oeil sur le mur en face.

 

Puis on rentre, passant par les avenues éclairées de mille feux, ce qui est bien agréable même si on préfererait qu'ils allument ces lampadaires de nuit plutôt qu'à 17-18h quand il fait plein jour, mais il faut bien profiter des périodes où il y a du courant, hein.

 

Puis on se dit que vu les embouteillages, on aurait ptet mieux fait de faire comme le monsieur et de marcher plutôt que de prendre la voiture.

 

unpeudinteret1

 

Ceci dit, il n'est pas impossible que l'embouteillage soit dû au monsieur qui a laissé sa voiture en panne au milieu de la route, hein. (ce sont des choses qui arrivent)(à peu près tous les jours, d'ailleurs)

 

Puis on arrive à la maison, et on peut enfin se reposer de cette journée passée à bosser comme un chien devant un écran en partageant des moments privilégiés dans une ambiance familiale détendue et conviviale.

 

cybercafe censure

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 22:42

Au Sénégal, en fait, c'est comme en France. Des fois, on a des journées de merde. Par exemple, on passe trois quarts d'heure pour aller au boulot dans un taxi pourri avec un chauffeur qui fait la tronche, on passe une journée collée le nez sur des sites foireux qui mettent des liens qui n'existent pas, et on comprend même pas ce qu'ils font de toute façon, et on se crève les yeux sur des tableaux de données de contenus stomacaux de poissons mal fichues (putain, « ver », c'est les annélides et les vers parasites ? Juste les annélides ? Qu'est-ce que des vers parasites fichent dans des contenus stomacaux alors qu'ils sont pas là pour nourrir le poisson, d'abord ? Et pourquoi il y a pas de case « isopode » sur ce tableau ? Je la rajoute ou pas ? Et oeufs de copépode, ça va dans « copépode » ou « autres »  ? D'ailleurs, comment il a fait pour reconnaître des oeufs de copépode ?). Puis au milieu, on va manger un plat qui sent bizarre et qui goûte pas très bon, assis seul à un coin de table dans une cantine totalement wolophone, et puis à pas d'heure on rentre dans un taxi pourri qui vous bousille le dos au milieu des embouteillages, fait des marches arrières sur l'autoroute, passe par des coins glauques, et au final, on se dit que le seul point positif de la journée, c'est qu'on a pas eu de problème de tourista, puis on se rend compte qu'on n'arrive toujours pas à faire popo après 48h, et qu'on est rempli de caca stagnant dans ses boyaux, et on prend un coca pour oublier, et il fait roter et des relents nauséabonds du repas de midi remontent dans le nez. Puis on va se coucher et on lit jusqu'à trop tard et on est réveillé à 5h30 par l'appel à la prière et on arrive pas à se rendormir jusqu'à l'heure de se lever qui est de toute façon trop tôt.

 

Puis il y a des journées qui commencent certes tôt, mais débutent dans l'amphi tout neuf tout beau de l'école doctorale de science de la vie et de la santé et de l'environnement, où vous avez accès à internet, bouclez en un quart d'heure votre tableau de contenus stomacaux sur lequel vous vous étiez arraché les yeux la veille, passez quelques heures paisibles à écouter une conférence sur la future plate-forme multiservices de l'école avec la carte à puce qui vous fera prévenir par SMS des absences de profs, suivie de présentations de leurs travaux par des thésards, sur des thèmes assez variés pour ne pas ennuyer (depuis « les nématodes phytoparasites dans la brousse » jusqu'à « la contamination par le VIH et l'herpes des sécrétions génitales chez les travailleuses du sexe avec des photos dégoûtantes », avec des appels rigolos à « nos frères esclaves peuls » qui se sont enfin sortis les doigts du cul et mis aux cultures de plantes, puis vous allez manger des brochettes pas dégueus au resto de la fac (celui trop cher pour les étudiants), puis vous rentrez bosser à la maison sur votre ordinateur qui pète moins les yeux que celui du bureau, vous prenez plaisir à harceler votre patron de questions cons mais qui nécessitent ab-so-lu-ment son approbation parce que vous voulez pas foutre la merde dans ses bases de données, le tout en musique parce que ça adoucit les moeurs, puis finalement vous sortez prendre un pot.

 

Et c'est là qu'arrive le plus beau moment de la journée : celui où vous passez un coup de fil à votre petite soeur.

 

-Allô petite soeur ? Oui, je t'appelais juste pour te dire que je buvais un jus de baobab en T-shirt au bord de la mer, en regardant un pélican se lisser les plumes et en mangeant des tapas sans un seul moustique autour, ça va toi ?

-Je t'emberde, boi je suis balade, il fait -10 dehors et je squatte chez une cobine barce que Tifrère m'a virée pour laisser la blace à za cobine !

 

C'est si bon que vous en remettez une couche en appelant votre grande soeur :

 

-Allô grande soeur ? Oui, je t'appelais juste pour te dire que je buvais un jus de baobab en T-shirt au bord de la mer, en regardant un pélican se lisser les plumes et en mangeant des tapas sans un seul moustique autour, ça va toi ?

-Ben ça va mieux, on est en train de sortir d'un embouteillage entre Paris et Clermont-Ferrand à cause de la neige et on est pas morts quand j'ai perdu le contrôle sur l'autoroute parce que ça glissait trop et dans quelques heures on est de retour à la maison où le chauffage marche toujours pas.

-OK, ben bisous à vous et oubliez pas de prendre soin de ma malle qui encombre votre entrée depuis deux semaines, hein !

Ca rattrape toutes les journées pourries, une journée comme ça. Et ça fait envisager le lendemain avec optimisme.

 

Youpi !

 

(1) : Mais si : "The yes needs the no to win, against the no !" ça s'applique tout à fait à cette note, je trouve.

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